Actualit�s : T�MOIGNAGE SUR LE D�C�S DU CHAHID HAMOUDI
M�moire


PAR HOCINE MOHAND OUBELAID OFFICIER ALN LARBAA-NATH-IRATHEN
-�tant rentr� de France au mois d’octobre 1955, j’ai aussit�t pris contact avec les moudjahidine de mon village d’A�t Frah, dont le colonel Si-Nacer et Lounis Salem.

Si Nacer m’a charg� de prendre contact avec Hamoudi Ahmed, dit Tahar Mohand N’tahar, qui tenait un magasin avec pompe de distribution d’essence au centre-ville de Larba�-Nath-Irathen (ex- Fort National). Ce magasin servait, en fait, de lieu de rencontre et de bo�te aux lettres aux moudjahidine et militants de la R�volution. Mon premier contact avec l’int�ress� a eu lieu dans de bonnes conditions, au d�but du mois de novembre 1955. Apr�s quoi, j’ai �t� charg� de la liaison et de la sensibilisation au sein de l’organisation des moudjahidine et des militants de l’action r�volutionnaire dans la r�gion. A la fin du mois de novembre 1955, �tant de retour d’une mission, je me suis arr�t� devant le magasin de Hamoudi Tahar � Larba� N. Irathen pour approvisionner en essence ma voiture, et rendre compte de cette mission. C’est alors, qu’il m’a annonc� que le moudjahid Lounis Salem d’A�t Frah a �t� fait prisonnier et se trouve � la gendarmerie de Fort-National. Aussit�t, l’alerte a �t� donn�e � tous les militants pour prendre toutes pr�cautions utiles et demeurer vigilants. Aussi et compte tenu des dangers encourus, Hamoudi m’a demand� de revenir � bref d�lai pour �vacuer de son magasin tous les objets et affaires pr�sentant un risque et susceptibles de tomber entre les mains de l’ennemi.Aussi, je ne tardais pas � y revenir, comme pr�vu, accompagn� de Dial Arezki, lequel est entr� dans le magasin, d’o� il est ressorti pr�c ipitamment avec une caisse bien envelopp�e et dans laquelle, je saurais plus tard, qu’elle contenait deux pistolets (P.A.) et des munitions diverses. Bien entendu et sans coup f�rir, j’ai dissimul� la bo�te sous mon si�ge. A ce m�me moment, et semblerait-il par pure co�ncidence, un groupe de 4 � 5 gendarmes en service sont pass�s � c�t� de nous et se dirigeaient vers la sortie de la ville. Un quart d’heure, environ, apr�s leur passage, nous avons d�marr� avec ma voiture pour nous rendre chez nous, dans nos villages respectifs, A�t Atelli et A�t Frah. C’est, alors, qu’� la sortie est de la ville � l’intersection de la RN 15 avec la RD1 menant � A�t Oumalou et reliant L.N.I. � Azzazga, nous avons constat� la pr�sence de ces gendarmes qui y ont �tabli un barrage. Sur leur injonction, j’ai arr�t� ma voiture, et, aussit�t et � ma grande stup�faction, le chef de brigade de triste m�moire, connu sous le nom de Joseph, m’a demand� de faire demi-tour vers la brigade de gendarmerie, accompagn� d’un gendarme qu’il avait d�sign� pour lui ramener un paquet de cigarettes qu’il a oubli� dans son bureau. Je dus ex�cuter son ordre sans sourciller, mais au fond de mon cœur, avec une grande appr�hension du danger encouru. A notre passage devant le magasin de Hamoudi, celui-ci s’est �tonn� de nous apercevoir en compagnie d’un gendarme dans ma voiture, ce qui supposerait que nous avons �t� pris dans un pi�ge avec la bo�te ramen�e par Dial Arezki et qui �tait dissimul�e sous mon si�ge, laquelle aurait �t� d�couverte par les gendarmes.Nous saurons, plus tard, que Hamoudi s’�tait affol�, � juste titre, et, aussit�t, il a ferm� son magasin et pris le volant de sa voiture po ur se diriger vers Tizi-Ouzou en empruntant la RN15 au lieu de la route menant au village de Tadert Bouada o� il r�side avec sa famille. Bien entendu, nous sommes revenus de la brigade de gendarmerie sans aucune contrainte, accompagn�s du gendarme, muni comme pr�vu d’un paquet de cigarettes, destin� au chef de brigade. Ensuite, nous avons continu� notre chemin et rejoint nos villages respectifs d’A�t Atelli et A�t Frah, avant la tomb�e de la nuit. Quelques jours apr�s, le moudjahid Lounis Salem, qui �tait prisonnier, a �t� transf�r� sur la zone d‘Azzazga o� il a �t� fusill�, suite � sa tentative d’�vasion en cours de route, � partir du camion militaire qui le transportait. Le 3 janvier 1956, j’ai rejoint le maquis o� j’ai �t� incorpor� par le grand moudjahid Benouar Mehenna, dit Si Tarik. Notre premi�re action militaire fut une embuscade contre un convoi militaire de retour du village de Akerou Bou Yala, le 17 janvier 1956. L’op�ration avait �t� men�e par Si Tarik. Les pertes ennemies s’�lev�rent � plusieurs morts et bless�s. De notre c�t�, nous avons enregistr� un bless� grave. Il s’agit de Farez Hassan, dit Boursas, qui a �t� r�cup�r� par des femmes du village de Tizi-Terga. Au terme de l’op�ration, nous nous sommes repli�s au village d’El- Misser aupr�s de la famille Slimani, qui nous a h�berg�s. Le lendemain, le 18 janvier 1956, nous avons pris en charge le bless� qui a �t� confi� � Hamoudi Tahar, lequel l’a transport� avec sa voiture au village d’A�t Hague, commune d’Irdjen, d’o� il est originaire. Le 20 janvier 1956, Si Tarik a d�cid� de proc�der � l’incendie de l’�cole d’Iherid�ne, et, � cet effet, il a charg� Hamoudi Tahar de mobiliser les militants des villages de Tadert-Bouada et Tadert- Oufella pour ex�cuter cette op�ration dans les meilleures conditions possibles, et ce, avec le concours des moussebline d’A�t Hagouacha. L’op�ration a, malheureusement, entra�n� des blessures � trois moudjahidine. Mettrek Ahc�ne, chef de groupe du village d’Igounane. Hamiti Chabane de Taourit Mokrane et Yatagh�ne Mohand Sa�d de Tadert- Oufella. Le fr�re Hamoudi Tahar, tout en assumant sa profession de commer�ant, n’a jamais cess� ses activit�s au service de la R�volution, tant et si bien qu’il a am�nag� � l’int�rieur de sa maison d’habitation de Tadert-Bouada, une cache tr�s importante � usage d’infirmerie pour les moudjahidine. Malheureusement, il a �t� arr�t� par la gendarmerie de Fort-National � la fin du mois d’ao�t 1956, en m�me temps que Hacid Arezki du m�me village, sur d�nonciation d’un moussebel de liaison qui avait �t� appr�hend� par l’arm�e et un groupe de gendarmes qui l’ont tortur� avec beaucoup de rigueur, � un tel point qu’il a vendu la m�che et fait des aveux des plus pr�judiciables. La gendarmerie avait proc�d�, d’une part, au transfert � l’h�pital militaire de Fort-National de Hacid Arezki et sa sœur Ouiza �g�e de 4 ans, qui avaient �t� bless�s au cours de la perquisition de leur habitation et, d’autre part, au transfert de leur fr�re Hacid Mohand, � la brigade de gendarmerie. Quant � Hacid Si Arezki, qui n’a pas cess� d’�tre tortur� en plus de ses blessures tr�s graves, il a �t� fusill� le 31 ao�t 1956 � Aboudid, non loin de la ville de Fort-National. En ce qui concerne Hamoudi Tahar, il a r�ussi � s’�vader de la brigade de gendarmerie de Fort-National apr�s avoir assailli le gendarme Sparapan de triste renomm�e. Il a, aussit�t, rejoint le maquis et a �t� incorpor� par le chef de r�gion Hadni Sa�d, dit si El Hakim, sur instruction du colonel Si Nacer.
Il est � signaler un fait important, � savoir la d�cision du colonel Si Nacer, qui a fait proc�der � l’installation d’un bureau de r�gion compos� de 4 membres � savoir :
– Hamoudi Ahmed dit Tahar Med Tahar
—Habes Ferhat
– Farez Ali
– Iratni Mohamed.
En conclusion de ce m�moire et pour conna�tre les conditions du d�c�s de Hamoudi Ahmed dit Tahar, il faut pr�ciser qu’il est survenu au cours d’un accrochage ayant oppos� le 21 novembre 1956, une unit� de moudjahidine � l’arm�e fran�aise au lieu-dit Bouhague non loin du village d’A�t Hague (Irdjen). En effet, le 20 novembre 1956, l’�tatmajor ALN et un grand nombre d’officiers, dont Krim Belkacem, le colonel Si Nacer, Hadni Sa�d, Habes Ferhat. Hamoudi Ahmed dit Tahar, Lazri Amar, etc. s’�taient r�fugi�s � A�t Hague. Le 21 novembre 1956, � l’aube, un ratissage par l’arm�e ennemie s’annon�ait. Aussi et pour �viter le danger encouru, ils ont quitt� A�t Hague pour rejoindre le village d’A�t Frah. Mais au sud du hameau de Bouhague, il y eut une embuscade dress�e par l’ennemi et au cours de laquelle les moudjahidine qui se trouvaient en t�te sont tomb�s au champ d’honneur, dont Habes Ferhat et Hamoudi Ahmed dit Tahar Mohand Tahar. Allah yarhamhoum.

H.M.O.





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