Il vient de para�tre aux �ditions Maisonneuve & Larose � Paris une publication exhaustivement annot�e sur la vie et l’œuvre du saint patron de Miliana, le v�n�r� Sidi-Ahmed Benyoussef Errachidi qui est mort en 1524. Ce livre, intitul� Sidi- Ahmed Benyoussef, saint tut�laire de Miliana, est �crit par Andr� Bloch, un Fran�ais n� en Alg�rie et qui a v�cu dans cette ville, et traduit parall�lement par Boulenouar Abdessemed, un ancien directeur du livre et de la lecture publique au minist�re de la Culture.

Dans un style particuli�rement all�chant o� la rh�torique l’emporte sur le descriptif, cette œuvre hagiographique retrace la vie d’un homme d’origine z�n�te, n� au milieu du XVe si�cle dans la kala� des Beni Rached et qui a �t� enterr� incidemment � Miliana lorsque la mule qui transportait sa d�pouille mortelle y fait halte avant de s’effondrer. Andr� Bloch �crit dans l’avant-propos de son livre que “le r�ve d’approcher ce personnage commen�a... lorsque j’eus le privil�ge de visiter le sanctuaire de Sidi- Ahmed Benyoussef en compagnie de M. Sadek El-Foul”. Sidi-Ahmed Benyoussef, connu �galement pour ses distiques moralisateurs mais � la fois sarcastiques, a eu des d�m�l�s, apprend-on dans le livre, avec l’�mir Abour Abdellah Mohamed, souverain de Tlemcen, qui exigea sa mort. Dans sa retraite impos�e par la menace, il m�rit ses connaissances sur la religion musulmane mais c’est � Bougie (B�ja�a) qu’il perfectionne son savoir sous l’impulsion de son cheikh Ahmed Ezzerouk et arrive � la voie de l’extase. Ce soufi affili� � la confr�rie du Chadiliya a v�cu orphelin et la l�gende dit qu’il fut abandonn� par sa m�re. “C’est alors que les anges le v�tirent d’or et de soie tandis qu’une clart� divine illuminait son visage. C’est alors aussi qu’une vache vint l’allaiter dont le propri�taire se rendait compte qu’elle ne lui donnait gu�re de lait.” Ses g�n�alogistes disent, par ailleurs, qu’il descend du Proph�te (QSSSL) par sa fille Fatima. Andr� Bloch le cite comme un homme qui a combattu les d�viationnismes et les perversions et a d�nonc� l’impi�t� dans toutes ses formes. Dans une comparaison  imag�e, l’auteur fait un parall�le entre la personnalit� de saint Augustin et celle de Sidi-Ahmed Benyoussef. Mais le plus surprenant dans le livre, c’est lorsque nous apprenons que Sidi- Ahmed Benyoussef avait rencontr� Arroudj, l’a�n� des fr�res Barberousse, et lui a fait �tat de la d�liquescence du pouvoir zyanide et de l’expansion espagnole. “C’est peut-�tre au cours de cet �change que germa dans l’esprit de Aroudj l’id�e de conqu�rir avec ses fr�res les territoires maghr�bins, de les placer sour l’autorit� turque et de fonder ainsi ce qu’on appelle plus tard la r�gence d’Alger qui dura jusqu’en 1930”, lit-on. Et quelque part, c’est l� la raison de “l’attitude de diff�rente gratitude des Turcs vis�- vis de Sidi-Ahmed Benyoussef et des membres de la famille du saint, et ce, tout au long de leur domination”. De m�me, il est dit que Mohammed, fils a�n� de Omar Pacha, assassin� en 1818, s’est rendu, sur les recommandations du dernier dey de la r�gence, Hussein, � Miliana et a �pous� une descendante de Sidi-Ahmed Benyoussef.

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