La temp�te de neige qui s’�tait abattue sur le nord du pays, en g�n�ral, et dans la wilaya de Bouira, en particulier, reste un fait in�dit durant les cinquante derni�res ann�es.
Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir) - En effet, tout a commenc� mardi dernier lorsqu’au niveau du cheflieu, les chutes de neige qui se sont abattues durant toute la journ�e ont bloqu� plusieurs routes menant vers les autres da�ras. Ce jour-l�, les services de la wilaya ou le commandement de la gendarmerie auraient pu aviser les responsables au niveau central pour diffuser un communiqu� dans lequel ils pourraient inviter les automobilistes � �viter la RN5, dans son axe El-Esnam-Aomar, c’est-�-dire, la route qui m�ne vers Bouira de part et d’autre sur une distance d’une quinzaine de kilom�tres. Ce, d’autant plus que la m�t�o annon�ait un climat encore plus rigoureux et des chutes de neige plus importantes dans les 24 heures qui suivent. Cela n’a pas �t� le cas. Pis le lendemain, lorsque les services de la wilaya ont daign� diffuser un communiqu� via les radios nationales, celui-ci �tait tellement ambigu qu’en fin de compte l’on s’est retrouv� avec un communiqu� durant le JT de 20 heures qui ne parle m�me pas de la RN5. Et ce fut pendant cette nuit-l� que les choses se sont g�t�es. Ainsi un agent du Parc national du Djurdjura a �t� retrouv� mort de froid dans son poste au niveau d’une antenne � Tikjda jeudi matin. Durant la journ�e de mercredi, une m�re et sa fille sont �galement mortes � Lakhdaria touch�es mortellement par un arbre qui venait de se briser sous le poids de la neige. Notons que toutes ces informations, nous avons difficilement pu les recueillir lors de nos d�placements p�destres le long de la RN5 ce jeudi matin, alors que les officiels se sont montr�s largement d�pass�s par les �v�nements. En effet, sur cette route semblable � un v�ritable patinoire, nous avons rencontr� des gens qui ont pass� la nuit � la belle �toile, sous une temp�rature de -6�C. Ils nous diront qu’ils ont eu la vie sauve gr�ce � leurs roues de secours qu’ils br�leront � tour de r�le durant la nuit. Plus tard, dans la journ�e, des voyageurs qui ont r�ussi � atteindre la ville de Bouira � pied pour s’approvisionner, nous raconteront que durant la nuit plusieurs familles ont d� d�foncer le portail de l’�cole du village Kalous pour s’abriter. D’autres nous raconteront comment une fillette est morte de froid : son p�re qui poss�de une Peugeot 204 a refus� toutes les sollicitations des gens de la ville d’Aomar qui lui d�conseillaient d’avancer pendant la nuit. Quelques kilom�tres plus loin, ils se retrouveront, sa femme et leur petite fillette bloqu�s. N’ayant pas de chauffage dans le v�hicule, la fillette n’a pu r�sister au froid alors que sa m�re, est morte lors de son transfert dans la journ�e vers l’h�pital de Lakhdaria. De l’autre c�t� de la RN5, en venant de Constantine, c’est le m�me sc�nario qui s’est produit. Les automobilistes, n’ayant pas �t� avis�s, formeront plusieurs voies sur cette route ouverte sur un seul sens. Des files de plusieurs kilom�tres se sont form�es � l’entr�e est de Bouira � quelque quatre kilom�tres de la ville. La nuit de mercredi, des centaines d’automobilistes se sont retrouv�s bloqu�s. Ayant peur pour leurs v�hicules, ils passeront la nuit de la m�me mani�re. Cependant, de ce c�t�, la solidarit� villageoise ne s’est jamais d�mentie. Des dizaines de familles habitant dans cette r�gion se sont mobilis�es durant toute la nuit pour apporter du pain, des g�teaux, du th�, du caf� et du lait chaud pour les passagers. Plusieurs familles ont �t� invit�es dans les foyers. Cela �tant, n’omettons pas de rappeler que des centaines de familles ont �t� prises en charge par les autorit�s au niveau de la ville de Bouira. Hier vendredi, des chasse- neige et d’autres engins �taient toujours � l’œuvre pour l’ouverture des routes nationales, notamment la RN5 qui reste toujours vuln�rable surtout avec le verglas qui se forme durant la nuit, ainsi que la RN18 qui relie Bouira � A�n Bessem et la RN08 qui relie A�n Bessem � Sour-El- Ghozlane. Concernant les chemins de wilaya et les routes communales, plusieurs d’entre eux sont toujours ferm�s et seuls les tracteurs et les gros engins pouvaient s’y d�placer, mais cela est, selon un responsable de l’APC de Ha�zer que nous avons joint par t�l�phone, largement suffisant pour les villageois pour leur d�placement et leur approvisionnement. Y. Y.

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