Actualit�s : CE MONDE QUI BOUGE
Quand les m�dias allemands �pinglent Joschka Fischer


Par Hassane Zerrouky
Joschka Fisher, le chef de la diplomatie allemande, est une “vedette” politique dans son pays. Non pas en raison de sa r�putation d’homme � femmes – Minu Barati, de pr�s de 30 ans sa cadette, est sa cinqui�me femme – mais parce qu’avec lui, l’Allemagne a fait un retour remarqu� sur la sc�ne internationale.
De plus, cet ancien militant du groupe d’extr�me-gauche radicale, “Combat r�volutionnaire”, avant de fonder en 1980 le parti des Verts allemands, a r�ussi � imposer une mutation de son parti vers le social-lib�ralisme. Au point qu’en Allemagne, les Verts qu’on pr�sentait volontiers comme un mouvement social anti-lib�ral alternatif sont raill�s par les m�dias qui les appellent d�sormais les “Sans-alternative”. Pour autant, Joschka Fischer b�n�ficiait d’une popularit� � toute �preuve sans cette histoire de visas venue entacher son parcours politique. Le coup est venu des m�dias allemands. Les visas attribu�s de fa�on si laxiste par lesservices du minist�re des Affaires �trang�res ont non seulement permis l’arriv�e en Allemagne de centaines de milliers de pseudo-touristes ukrainiens, mais fait exploser le trafic d’�tres humains. S’ajoutent ainsi aux dizaines de milliers de clandestins, la prostitution d’Ukrainiennes � grande �chelle dans les grandes villes allemandes, le banditisme, la constitution de r�seaux de passeurs et de trafics de main-d’œuvre. Joschka Fischer, habitu� � d�jouer les pi�ges de ses adversaires politiques, est trait� de tous les qualificatifs dont celui de “souteneur” par une partie des m�dias. Bien s�r, les journalistes qui l’ont ainsi trait� n’ont ni �t� poursuivis ni mis en prison. Sur ce point, l’Allemagne n’est pas l’Alg�rie ! Pis, le ministre des Affaires �trang�res a �t� contraint de r�pondre durant 12 heures sur cette question de visas devant une commission d’enqu�te parlementaire impos�e par l’opposition chr�tienne d�mocrate. Humiliation supr�me, l’ audition du s�millant chef de la diplomatie allemande �tait publique et retransmise en direct par plusieurs cha�nes de t�l� allemandes. Contraint de se d�fendre, il a assum� ses erreurs tout en fustigeant l’opposition accus�e d’instrumentaliser ce scandale � des fins politiciennes. Mais sa popularit� en a pris un coup. Ils sont en effet 75% d’Allemands � affirmer que le ministre n’a pas convaincu et qu’il s’est montr� arrogant. En France, c’est Jacques Chirac qui est pris � partie. Il est accus� par une partie de la gauche de squatter la t�l�vision publique pour faire gagner le “oui” au prochain r�f�rendum sur la Constitution. “Les Fran�ais vont-ils bouffer du Chirac � tous les repas”, s’indigne un journal parisien ? Les journaux satiriques – le Canard Encha�n� et Charlie Hebdo – ne manquent aucune occasion de railler le pr�sident fran�ais et son �pouse. Les Guignols de l’info de Canal + s’en donnent � cœur joie. L� �galement, pas de poursuites contre les journaux et leurs r�dacteurs ni d’accusations � l’endroit d’une presse qui ternirait l’image et le prestige de la France. Sur ce point �galement, la France n’est pas l’Alg�rie. Aux Etats-Unis, les m�dias ne ratent pas les bourdes de George Bush. Certains se sont m�me fait une sp�cialit� de les recenser et de les publier � la grande joie des lecteurs d�mocrates. Vous me direz, apr�s tout, que ces pays ont acquis un tel niveau de d�veloppement socioculturel qu’ils peuvent se permettre ce genre de libert�s. Et pourquoi l’Alg�rie n’en ferait-elle pas autant en donnant l’exemple au monde arabe et musulman ? N’en sommes-nous pas capables ? Evidement oui. Cela �viterait ce triste spectacle de journalistes comparaissant chaque mardi devant les tribunaux et que Mohamed Benchicou demeure en prison. Car, c’est bien cela qui ternit l’image du pays � l’�tranger et non pas les �crits critiques de journalistes.
H. Z.

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