R�gions Centre : MEKLA
La carri�re de Mesloub menace la source et la qui�tude du village


L�exploitation en cours de la carri�re de Mesloub relanc�e ces derniers temps par deux entreprises au terme d�une interruption de quatre ans soul�ve une vive inqui�tude au village Mesloub et des hameaux environnants ; les habitants redoutent la pollution et le tarissement de leur tr�s vieille source d�eau potable qui alimente six fontaines et un lavoir public am�nag�s � la fin des ann�es 1940.
Le comit� du village s�est adress� successivement au P/APC et au wali pour r�clamer la fermeture de cette carri�re qui, de leur point de vue, menace leur source d�eau naturelle, porte atteinte � l�inviolabilit� du cimeti�re � proximit� et aux servitudes des propri�t�s et villages voisins d�A�t Moussa et d�A�t Mansour. A force de creuser, les exploitants ont �limin� la couche protectrice de la source, expos�e d�sormais aux infiltrations polluantes, notamment des huiles de vidange des engins effectu�es sur place et d�cel�es au terme des investigations op�r�es par les services techniques sur plainte des citoyens signalant une coloration anormale de l�eau, indiquent les membres du comit� qui nous ont rendu visite. Les d�marches r�solues du comit� du village aupr�s des diff�rentes autorit�s locales appuy�es par une p�tition ont suscit� une r�union au niveau de la mairie de Mekla, regroupant autour du maire la Direction des mines et de l�industrie, de l�hydraulique et les deux exploitants, �r�union qui se serait tenue en catimini sans la moindre visite sur le terrain et � laquelle on a soigneusement �vit� d�associer les plaignants�, selon nos interlocuteurs. D�apr�s un �tat des lieux cens� �tre fait sur place, le captage et le collecteur d�eau ne sont pas situ�s entre les carri�res Sediki et la SMCMG, mais en aval en contrebas du chemin de wilaya 150. L��tat actuel du bassin d�eau alimentant le village Mesloub est � niveau normal et l�eau ne pr�sente aucune turbidit�. La pollution signal�e il y a quelque temps par les villageois est la cons�quence directe des d�versements des huiles de vidange de la carri�re SMCMG, suite � un accident involontaire, confirment les participants � la r�union qui soulignent au passage la perm�abilit� du terrain. Ce constat contest� par le comit� du village, � plus d�un titre, se r�f�rant aux r�alit�s sur le terrain apparemment travesties par les auteurs du PV est compl�t� par quelques mesures de la poudre aux yeux, d�apr�s les int�ress�s, visant � �loigner les op�rations de vidange et de maintenance ainsi que du remblais de la carri�re, d��riger un p�rim�tre de s�curit� par un balisage entre le cimeti�re et la carri�re et, enfin, d��laborer une �tude en vue de d�terminer la profondeur et le sens de l��coulement de la source sans dire qui doit la faire ni dans quel d�lai. Les conclusions de la r�union ci-dessus r�sum�es sont loin d�emporter l�adh�sion des plaignants qui les consid�rent comme des promesses en l�air destin�es � les leurrer. Le leurre est d�j� dans le contenu du PV, affirment-ils, signalant notamment ses contradictions : la source ne se trouve pas en aval de la carri�re en contrebas de la route mais dans la carri�re au-dessus de la route comme le prouvent les investigations techniques sur l�origine de la pollution par les huiles de vidange, observent-ils. En contrebas de la route figurent, pr�cisent-ils encore, le r�servoir et la conduite d�eau r�alis�s � la fin des ann�es 1940 suite au d�c�s de deux femmes �cras�es par la chute d�un bloc de pierre. Ils s�interrogent, par ailleurs, pour savoir comment peut-on affirmer que la source ne se trouve pas entre les deux carri�res au moment o� l�on se propose d��laborer une �tude pour d�terminer la profondeur et le sens de l��coulement de la source ? Pour l�APC, qui affirme ignorer l�origine de la source, les plaignants rappellent qu�elle constitue leur source d�approvisionnement depuis que leurs anc�tres furent chass�s de leurs terres par les envahisseurs au profit des colons. Mekla se trouvait � l��poque au lieudit Arkoub El- Djema�, selon une des anciennes m�moires de la r�gion, pr�cisant que Mekla actuelle, qui relevait de la commune de Larb�a-Nath- Irathen (Fort national � l��poque) est cr��e par les colons au lendemain de l�expropriation et du refoulement des autochtones vers les montagnes. Tout cela pour dire qu�on ne peut pas leurrer les citoyens du village par des contrev�rit�s et des fuites de responsabilit�. Cette source fait partie de leur histoire au m�me temps qu�elle rev�t un caract�re vital. Au besoin, preuve qu�ils savent parfaitement ce qu�ils font, ils convoquent les lois 83/03 et 83/17 de f�vrier et juillet 1983, relatives respectivement � la protection de l�environnement et au code des eaux pour contester la d�cision minist�rielle d�assimilation de l�activit� d�exploitation... et le titre minier accord� � l�un des exploitants. Ils demandent par cons�quent au wali de Tizi-Ouzou, signataire d�un arr�t� autorisant l�exploitation de la carri�re en date du 19/07/1999 sous le n� 594/DMI/SMCT/BMC/99 d�ordonner l�arr�t de l�exploitation pour une multitude de raisons : pr�servation de la source qui alimente six fontaines et un lavoir public, protection de la population et de l�environnement contre l��mission de poussi�res nuisibles � l�agriculture et � la sant� publique, sauvegarde du caract�re sacr� et de l�inviolabilit� du cimeti�re, de la tranquillit� et d e la s�curit� publique contre les menaces qui pourraient �tre g�n�r�es par l�exploitation de la carri�re. Il convient de rappeler que plusieurs carri�res, sur une vingtaine recens�es depuis les ann�es 1980, ont �t� ouvertes � travers la wilaya en substitution � l�extraction des agr�gats de l�Oued Sebaou, ferm� au d�but de l�ann�e en cours par arr�t du wali au terme de plusieurs ann�es de tergiversations sur le point de provoquer une catastrophe sanitaire en sus de lourds d�g�ts mat�riels occasionn�s aux ponts de Bougie, qu�il a fallu remplacer au bout d�une ann�e de fermeture, et de Tamda qu�il a fallu consolier. Les riverains du Sebaou, les �lus et le mouvement associatif, les sp�cialistes de l�environnement et de l�hydraulique n�avaient pourtant pas cess� de tirer la sonnette d�alarme sur la n�cessit� de mettre un terme � l�exploitation effr�n�e des agr�gats du Sebaou renfermant la principale source d�alimentation en eau potable de la wilaya. Ils n�ont rencontr� que l�indiff�rence et le m�pris et, sur la fin, quelques demi-mesures renferm�es dans un cahier de charges engageant les concessionnaires � ne pas d�passer une profondeur et un p�rim�tre d�termin�s, � gabionner les berges et � boiser de part et d�autre des p�rim�tres qui leur sont conc�d�s. Aucun de ces engagements pourtant imp�ratifs n�a �t� respect� par les sept gros souscripteurs et personne ne s��tait charg� de les rappeler � l�ordre. A c�t� de gros marchands de sable agr��s qui ont viol� toutes les limites r�glementaire se trouvait une nu�e d�exploitants clandestins disposant parfois de moyens m�caniques qui ont transform� l�Oued Sebaou en paysage lunaire multipliant et aggravant les atteintes port�es � la nappe. La r�orientation tardive mais indispensable des marchands de sable vers l�exploitation de carri�re suscite � son tour, �� et l�, des oppositions plus ou moins fond�es des riverains d�rang�s dans leur qui�tude habituelle et qui ne veulent pas payer la ran�on du d�veloppement estimant que les dangers sont plus importants que les enjeux �conomiques et de toute fa�on la sant� et la s�curit� des gens ne sont pas monnayables.
B. T.

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