Sports : C'EST LA PREMI�RE VILLE A ORGANISER TROIS FOIS LES JEUX D'�T�
JO 2012 : And the winner is� London


Londres a �t� d�sign�e par le CIO pour organiser les jeux Olympiques d'�t� 2012, battant en finale au quatri�me tour de scrutin l'autre favorite, Paris, hier � Singapour.
"Le Comit� international olympique a attribu� les jeux Olympiques d'�t� 2012 � la ville de Londres", a d�clar� le pr�sident du Comit� international olympique, Jacques Rogge, � Singapour, o� les cinq villes candidates (Londres, Paris, Madrid, New York et Moscou) ont pr�sent� une derni�re fois leur dossier aux 113 membres pr�sents du CIO. R�unis � Trafalgar Square en plein c�ur de la ville, plus de 10.000 Londoniens ont accueilli par des cris de joie l'annonce de la nomination de Londres pour organiser les jeux Olympiques 2012. A Paris, devant l'h�tel de ville, c'est une immense clameur de d�pit ainsi que des hu�es, pouss�es par des milliers de supporteurs survolt�s r�unis devant des �crans g�ants, qui se sont �lev�es � l'annonce du choix du CIO. La capitale britannique sera ainsi la premi�re ville au monde � organiser des Jeux d'�t� pour la troisi�me fois, apr�s 1908 et 1948. Les deux villes favorites se sont retrouv�es comme pr�vu au dernier tour de scrutin, apr�s les �liminations successives de Moscou, de New York et de Madrid. La capitale fran�aise restait sur deux �checs, les Jeux de 1992 (attribu�s � Barcelone) et de 2008 (attribu�s � P�kin).
Strat�gie offensive

La strat�gie tr�s offensive et m�diatis�e de Londres aupr�s des membres du CIO aura donc pay� face au lobbying discret de Paris. Les derni�res heures de campagne avaient �t� �prouvantes, avec des piques et attaques de la part des deux favoris. Le pr�sident Jacques Chirac et le Premier ministre britannique Tony Blair, tous deux venus � Singapour, avaient d� replacer l'enjeu � sa place, celle d'une comp�tition sportive. Selon les r�gles �dict�es par la commission d'�thique du CIO, les villes candidates sont tenues de s'abstenir de critiquer leurs rivales. Difficile de savoir ce qui a fait la diff�rence. Les membres du CIO avaient-ils leur vote pr�t avant le grand oral de mercredi ou bien les pr�sentations flamboyantes tant de Paris, avec l'impact du film de Luc Besson et un pr�sident Chirac tr�s "olympique", que de Londres, avec un S�bastian Coe s�ducteur et p�dagogue, ont-elles emport� la d�cision ? Les deux villes �taient donn�es favorites depuis un certain temps. Le CIO a pr�f�r� l'appel � la jeunesse lanc� par Londres, avec des jeux organis�s dans un grand parc olympique, � la fid�lit� � l'olympisme et aux jeux ancr�s dans la ville propos�s par Paris.
"La ville aux 200 langues"
Londres, "la ville o� se parlent 200 langues", veut que sa diversit� serve la magie des Jeux, avait expliqu� l'ex-athl�te Sebastian Coe, pr�sident de Londres 2012, en ouvrant sa pr�sentation devant le CIO. Coe avait insist� sur l'exp�rience "magique, �lectrisante, �nergisante" que doivent �tre les jeux "pour la jeunesse du monde entier" et assur� que Londres pr�parait des sites de qualit�, r�alis�s en collaboration �troite avec la commission des athl�tes. La plupart sont accessibles � pied depuis les lieux d'h�bergement et neuf d'entre eux � seulement sept minutes du centre de Londres. "La France de Pierre de Coubertin est pr�te � recevoir la flamme olympique", avait pourtant annonc� mercredi matin le pr�sident Jacques Chirac, venu d�fendre la candidature de Paris. "La France, avait ajout� le pr�sident, est profond�ment attach�e aux valeurs de l'olympisme. Ces valeurs de paix, de partage, de respect, d'amiti�, de dialogue entre les peuples et entre les cultures. Des valeurs qui sont aussi les siennes". Cela n'a pas suffi.
Trafalgar Square en liesse

Plus de 10.000 Londoniens, selon les organisateurs, ont accueilli hier par des cris de joie l'annonce de la d�signation de Londres pour organiser les jeux Olympiques d'�t� en 2012. Londres a battu en finale Paris. R�unie � Trafalgar Square en plein c�ur de la ville, la foule a explos� de bonheur en entendant les mots du pr�sident du Comit� international olympique (CIO), Jacques Rogge, sur un �cran g�ant. "Je ne peux pas y croire, c'�tait si tendu", a d�clar� Kelly Holmes, double championne olympique du 800 m et du 1500 m � Ath�nes. "C'�tait incroyable, cette sensation, l'esprit de l'olympisme est si passionn�. Cela va transformer notre pays." Des ballons et cotillons aux couleurs olympiques sont aussit�t mont�s vers le ciel, alors que, sur l'estrade, artistes et champions olympiques invit�s pour l'occasion, se tombaient dans les bras. "Je suis fier", s'est exclam� David dans un souffle, un drapeau britannique � la main. Plusieurs personnes versaient une petite larme, surexcit�es apr�s parfois plusieurs heures d'attente. Dans la foule, qui avait patient� au son de plusieurs artistes britanniques, se pressaient beaucoup de familles avec de jeunes enfants. "Kevin aura 8 ans en 2012, je suis tellement contente pour lui d'avoir les JO � la maison", souriait sa maman Sue. La pluie fine qui s'�tait mise � tomber quelques minutes avant l'annonce avait provoqu� un murmure d'inqui�tude dans la foule, avant de s'�vaporer comme par magie au moment de la victoire. Des drapeaux britanniques de l'Union Jack flottaient aux balcons entourant la place o�, symboliquement, tr�ne la colonne de l'Amiral Nelson. Le 21 octobre 1805, au Cap Trafalgar, au large de l'Espagne, la flotte britannique, sous ses ordres, avait d�fait les armadas fran�aise et espagnole, leur infligeant la pire d�faite navale de l'histoire, avec plus de 4.000 morts. "Je ne suis l� que pour une chose : voir Londres gagner", avait expliqu� avant le moment de la d�livrance Stuart, 35 ans et maillot de l'�quipe d'Angleterre de rugby sur le dos. A c�t�, des �coliers, tr�s nombreux sur la place, immortalisaient l'instant avec leurs appareils num�riques. Confort�s par les derni�res tendances des bookmakers annon�ant un retour de Londres dans les pronostics, ils �taient tous certains que leur ville allait rafler la mise, au nez et � la barbe de l'autre grand favori, Paris.
Paris en deuil
Une tr�s grande d�ception s�est empar�e hier des milliers de Fran�ais rassembl�s, d�s la matin�e, devant l�H�tel de ville de Paris, apr�s l�annonce du choix de Londres pour accueillir les jeux Olympiques et Paralympiques de 2012. La majorit� des Fran�ais mobilis�s depuis des mois derri�re la candidature de Paris esp�raient et croyaient � la victoire, cette fois-ci, de leur ville pour l�organisation de ces jeux Olympiques d��t�. Les Fran�ais tr�s motiv�s, rassembl�s devant deux �crans g�ants plac�s sur le parvis de l�H�tel de ville de Paris pour suivre l�annonce officielle des r�sultats par le Comit� international Olympique (CIO) � Singapour, ont tenu leur souffle devant un suspense intenable tout en esp�rant que la victoire serait du c�t� de Paris. Mais la joie n��tait pas au rendez-vous. Au contraire, la d�ception �tait totale d�s l�annonce du choix de Londres qui l�a emport� au quatri�me tour de scrutin face � la capitale de l�Hexagone. Paris, qui �tait l�une des villes favorites, rate ainsi, et pour la deuxi�me fois cons�cutive, l�organisation de ces jeux sportifs dont les enjeux �conomiques et sociaux ne sont pas des moindres. Moscou a �t� la premi�re des cinq villes candidates �limin�e, lors du premier tour de scrutin. New York est pass�e � la trappe au deuxi�me tour, alors que Madrid a �t� �limin�e au troisi�me.
Larmes et d�ception sur la place Rouge
Les milliers de Moscovites rassembl�s hier pr�s de la place Rouge pour soutenir la candidature de leur ville pour l'organisation des JO d'�t� en 2012, se sont vite dispers�s apr�s l'annonce de la victoire de Londres, en exprimant leur d�ception. Des jeunes abandonnaient les lieux des festivit�s et lan�aient parfois un "m..." � l'adresse de l'�cran g�ant qui diffusait des images de Londres, ville d�sign�e pour l'organisation des JO 2012. "Personne n'aime la Russie, c'est une d�cision politique", d�non�ait une jeune femme au bord des larmes. Les organisateurs du concert en plein air n'ont annonc� que longtemps apr�s que Moscou avait �t� �limin�e de la course, et les gens continuaient � chanter et � danser. "Nous croyons en notre victoire !", affirmait une pr�sentatrice, une heure apr�s l'annonce officielle de l'�chec de Moscou. Des milliers de Russes de tous �ges, venus nombreux � l'invitation de leurs entreprises ou de leurs administrations, �coutaient des groupes jouant de la musique sous un soleil radieux. Beaucoup �taient munis de ballons frapp�s de l'embl�me rouge de la candidature de Moscou, une des tours du Kremlin et "Moscou 2012". L'�cran g�ant install� sur la place n'a commenc� ses diffusions en direct de Singapour que vers 12h30. Et en attendant, il montrait des reportages des envoy�s sp�ciaux des cha�nes de t�l�vision russe r�p�tant leur souhait de voir Moscou remporter la victoire. Mais progressivement, des groupes de Moscovites, pr�venus par t�l�phone portable, quittaient le lieu des festivit�s. Apr�s l'annonce du r�sultat, le concert continuait. "La comp�tition a �t� si serr�e, c'�tait un honneur d'y participer. Maintenant, nous avons l'exp�rience n�cessaire pour gagner la prochaine fois", a lanc� sur sc�ne Mikha�l Men, adjoint au maire de Moscou Iouri Loujkov.
New York pense d�j� 2016
Les dirigeants new-yorkais ont fait savoir hier par l'interm�diaire de leur porte-parole Mike Moran qu'ils envisageaient s�rieusement de poser une nouvelle candidature pour les jeux Olympiques de 2016, apr�s l'�chec pour l'organisation de ceux de 2012. "C'est aux membres du Comit� olympique am�ricain (USOC) de d�cider mais s'ils n'y voient pas d'inconv�nients, nous serons ravis de tenter � nouveau notre chance pour 2016�, a d�clar� � New York Mike Moran. �En tout cas, je pense maintenant qu'en 2016, les jeux reviendront sur le territoire am�ricain", a-t-il ajout�.

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