Le Soir Auto : MITSUBISHI GRANDIS 2.0 DI-D
ENTRE LE MONOSPACE ET LE BREAK


Pr�sent� officiellement lors du Salon de Francfort� 2003, il aura fallu attendre presque deux ans pour que l�attachant Grandis, hybride entre monospace et break, soit enfin lanc�. Le temps en fait de recevoir un Diesel digne de ce nom.
La premi�re fois o� le Grandis s'offrit au regard du public, ce fut au Salon de Francfort� 2003 ! Tout juste sorti au Japon, son arriv�e sur le march� europ�en �tait alors annonc�e comme imminente. Et puis il y a quelques mois, la d�livrance des premiers tours de roues, mais uniquement dans certains pays et dans sa seule version disponible : essence 2.4 de 165 ch. Ailleurs, et notamment , Mitsubishi a pr�f�r� sagement attendre l'arriv�e d'un diesel. Un choix logique, lorsqu'on sait que la proportion du gazole atteint sur ce segment pr�s de 85%. V�hicule �tendance� par excellence � la fin des ann�es 1980, le monospace a depuis perdu de sa superbe, tant en raison d'une popularit� vite devenue handicapante que de son profil privil�giant le rationnel � l'esth�tique. Une image insipide progressivement devenue incompatible avec les nouvelles aspirations d'une client�le r�vant de se d�marquer du reste de la soci�t�. D'o� l'�mergence de nouveaux segments plus attractifs chassant sur les m�mes platesbandes, tout-chemin, cross-over et autres breaks de chasse. Ce d�clin n'est toutefois que relatif, puisqu'il demeure toujours parmi les meilleures ventes du march� actuel. Une tendance appara�t m�me, qui voit les �grands� monospaces reprendre du poil de la b�te (plus d'espace et sept places disponibles) aux d�pens des compacts, toutefois majoritaires. C'est pr�cis�ment dans ce cr�neau ascendant que le Grandis a d�cid� de s�vir, avec l'objectif d'�gayer l'aust�rit� ambiante. La recette du monospace selon Mitsubishi ? Tout d'abord oser le contre-pied sur ses adversaires en faisant de l'argument esth�tique son ingr�dient de base. Prenez pour cela une longueur g�n�reuse : avec ses 4,76 m, le Grandis �volue � mi-chemin entre l'Espace (- 10 cm) et le Grand Espace (+ 10 cm) et toise le Grand Scenic de presque trente centim�tres (4,49 m). Ajoutez-y une hauteur tr�s mesur�e � dix centim�tres de moins que la plupart de ses opposants � des voies larges (1.550/1.555 mm) et saupoudrez-le tout d'appar�ts agressifs (la face plongeante et le profil arri�re tr�s abrupt de la Colt, un regard de squale ou encore de longs feux verticaux). Il en r�sulte un produit �lanc� �entre monospace styl� et gros break �, aussi surprenant qu'�l�gant et surtout totalement novateur sur le segment. Cette allure hybride lui permet de ratisser large, d'autant plus qu'il dispose de toute la fonctionnalit� et de l'am�nagement inh�rents � ce type de v�hicule. Ces dimensions g�n�reuses se r�percutent en effet � l'int�rieur. Son empattement de 2,83 m lui permet d'accueillir de s�rie jusqu'� sept passagers sur trois rang�es (configuration 2/3/2). Mont�e sur glissi�res, la banquette interm�diaire coulisse et rend l'acc�s ais� aux deux si�ges individuels composant la troisi�me rang�e. Lesquels ne pourront � comme souvent � �tre l'h�te que des plus jeunes passagers. En leur absence, ces assises pourront s'escamoter dans le plancher, lib�rant un espace de chargement plus cons�quent que les 320 dm3 allou�s jusqu'alors. Qui peut m�me atteindre 1 545 dm 3 une fois la banquette centrale rabattue. Pas mal, mais insuffisant pour esp�rer inqui�ter la r�f�rence Espace et ses 3 000 dm3. L'habitacle demeure en revanche plus conventionnel avec un agencement tr�s typ� monospace. Convivial gr�ce � ses larges surfaces vitr�es, dot� d'une planche de bord � la fois simple et pratique, agr�able au regard avec ses teintes claires et ses touches de faux alu, il aurait toutefois m�rit� des plastiques de meilleure qualit�. Pourtant, volant en main, le Grandis surprend. Tout d'abord au niveau de la position de conduite, plus basse et finalement tr�s proche de celle d'un break. Pas forc�ment une mauvaise chose �c'est selon les go�ts � m�me si la colonne de direction aurait gagn� � �tre implant�e plus haut, pour compenser le fait qu'elle ne soit pas r�glable en profondeur. M�me chose sur le plan du comportement routier. Si les grands axes restent son domaine de pr�dilection, les chemins plus tortur�s ne lui font pas peur. Il y d�montre une agilit� �tonnante, au point que le train arri�re, un brin joueur, doit �tre remis sur le droit chemin par un ESP disponible d�s le second niveau de finition. En outre, sa hauteur mesur�e n'entra�ne qu'une prise de roulis minime, au contraire de ses confr�res adeptes du tangage. Et si l'amortissement, un peu ferme, peut �ventuellement faire l'objet de quelques critiques, le confort de suspension, id�al, le place parmi les meilleurs de sa cat�gorie. La qualit� �tant bien au rendez-vous, il fallait donc doter cet attachant Grandis d'un diesel digne de ce nom, afin d'esp�rer concr�tiser des objectifs de ventes ambitieux, mais r�alistes (500 unit�s en 2005 et 1 800 en ann�e pleine� dont 95 % de diesel). Sans offre dans ce domaine et apr�s avoir fait appel � le temps d'un voyage de noces qui tourna court � � Daimler-Chrysler pour le 1.3 DI-D �quipant la Colt, c'est cette fois-ci vers VW que Mitsubishi se tourne. Avec le 2.0 TDI de 136, ici rebadg� DI-D, premi�re application d'un contrat courant sur les dix prochaines ann�es. Associ� � une transmission manuelle six vitesses ferme et pr�cise, on retrouve ce moteur tel qu'en lui-m�me. Puissant et coupleux (310 Nm d�s 1.750 tr/min), m�me s'il souffre du poids de la b�te (1.710 kg) � bas r�gime. Tr�s frustre �galement, manquant � la fois de progressivit� et de discr�tion, au d�marrage comme en pleine charge. Sans oublier enfin son petit c�t� frugal non n�gligeable (6,6 litres/100 km en cycle mixte, donn�es constructeurs). A noter que ce bloc sera �quip� d'un filtre � particules d�s 2006.

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