Actualit�s : LA PRIVATISATION, SELON UN �CONOMISTE
�Ce n�est ni la panac�e ni une fin en soi�


La privatisation des entreprises publiques en Alg�rie a �t� soit un �chec soit une r�ussite, selon les diff�rentes acceptions de cette notion. Une ambivalence relev�e hier au centre de presse d� El Moudjahid par un �conomiste et sp�cialiste des questions de privatisation, Nacereddine Sadi, professeur � l�Universit� Pierre-Mend�s- France de Grenoble.
Auteur d�un volumineux ouvrage, publi� r�cemment par l�Office des publications universitaires (OPU), sur le mod�le alg�rien en mati�re de privatisation, et dont certaines donn�es doivent cependant �tre r�actualis�es, Nacereddine Sadi a ainsi estim� que ce processus a compl�tement �chou� entre 1998 et 2003, si on se r�f�re � l�acceptation restrictive, dite fran�aise, qui lie cette notion � un transfert physique de propri�t� des entreprises publiques aux entreprises priv�es. Dans ce sens strict, selon cet �conomiste, peu d�entreprises ont �t� r�ellement privatis�es et �on n�a pas avanc�. Toutefois, ce processus a connu de �tr�s bonnes avanc�es� et un nombre palpable de privatisations, si on admet, selon Nacereddine Sadi, l�acception large, ou anglo-saxonne, qui allie le transfert physique de propri�t� � d�autres modes. Soit, l�ouverture de capital, la liquidation, la privatisation par la Bourse, la mise en concession ou en association, la cession d�actifs aux travailleurs, et autres formes de privatisation �douce, silencieuse et intelligente�, de d�r�glementation et de d�r�gulation. Au-del� de ce bilan controvers�, cet �conomiste a estim� que la privatisation des entreprises publiques n�est ni la panac�e ni une fin en soi ou la seule solution permettant de r�gler tous les probl�mes. Mais �tay� par une vision et des �objectifs clairs et bien affich�s� et par une volont� politique affirm�e et la cr�dibilit�, un instrument de r�forme � longue haleine et un moyen permettant, hors de tout dogmatisme, conception budg�tariste et effets d�annonce inefficients, d�atteindre l�efficacit� �conomique, productive et allocative. Car il est illusoire, estime cet �conomiste, de croire que la vente, en masse, de 1 200 EPE permettra � l�Etat de r�cup�rer les 2 000 milliards de dinars de restructuration et d�assainissement de portefeuilles. N�anmoins, il n�est pas question, selon Nacereddine Sadi, de privatiser la conduite des r�formes, de privatiser le processus de privatisation des entreprises publiques et de limiter le r�le de l�Etat qui, affirme cet �conomiste, doit rester encore d�terminant et prendre en charge ces entreprises qui sont en train de p�ricliter. Cela tant que l�Alg�rie reste un pays encore en d�veloppement et que le march� n�est pas encore d�velopp� et apte � s�autor�guler. D�autant que l�informel, en pleine expansion, accaparant 40% de parts de march�, 35% de la richesse nationale et occupant quelque 1,7 million de personnes, aliment� annuellement par les 500 000 rejet�s de l��ducation nationale et pr�sent dans une soixantaine de zones de non-droit, attire en masse l��pargne priv�e. Mais aussi parce que, � l�exception de deux ou trois grands groupes, les entreprises priv�es sont peu nombreuses et aux capacit�s limit�es, et sont essentiellement domin�es par les entit�s d�importation. Cela m�me si le secteur priv� repr�sente 70% du PIB, cro�t de 5% et contribue pour 6% � l��conomie nationale. Ce faisant, ce professeur a pr�n�, en mati�re de privatisation, la mise en �uvre d�un �partenariat �ducatif� entre les investisseurs priv�s et les travailleurs, les premiers apportant aux seconds leur savoir-faire manag�rial notamment, mais a aussi fortement encourag� l�adoption des modes de gr� � gr� pour les grandes entreprises et d�ouverture de capital. De m�me que Nacereddine Sadi a d�conseill� de vouloir transposer en Alg�rie des mod�les et des contextes europ�ens ou maghr�bins diff�rents, mettant en relief la n�cessit� du pragmatisme et du r�alisme.
Ch�rif Bennaceur

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