Monde : INDON�SIE
Des millions d'enfants vaccin�s contre la polio


Aux quatre coins de l'immense archipel indon�sien, parents et enfants faisaient la queue mardi pour une nouvelle campagne de vaccination contre la poliomy�lite, qui vise 24 millions d'enfants de moins de cinq ans. Avec en toile de fond la crainte de voir s'�tendre � toute l'Asie une �pid�mie qui a d�j� frapp� 225 petits Indon�siens depuis mars.
La poliomy�lite avait disparu depuis dix ans en Indon�sie. Les autorit�s ont donc rapidement pris le taureau par les cornes, organisant d'importantes campagnes de vaccination. L'actuelle est la derni�re en date, la pr�c�dente ayant permis de vacciner 6,5 millions d'enfants � Java. L'Organisation mondiale de la sant� (OMS) craint que le virus se transforme en �pid�mie asiatique si sa propagation n'est pas stopp�e avant le d�but de la saison humide, en octobre. La Papouasie-Nouvelle Guin�e, la Tha�lande, la Malaisie, la Chine, pourraient �tre concern�es, s'inqui�te Georg Petersen, repr�sentant de l'OMS en Indon�sie. "Dans ces pays, il y a des r�gions o� l'immunisation n'est pas bonne. Hommes politiques et c�l�brit�s se sont impliqu�s pour convaincre la population que le vaccin est sans danger, et qu'il n'est pas contraire � la loi islamique. Certains parents ont en effet �t� d�courag�s par des rumeurs diffus�es dans les m�dias selon lesquelles trois enfants auraient succomb� apr�s avoir �t� vaccin�s, ou par le fait que le vaccin violerait la charia car produit avec des cellules de singe. Au Nigeria, il y a deux ans, ce m�me genre de rumeur avait �t� r�pandu par des pr�dicateurs fondamentalistes, qui �voquaient un complot am�ricain antimusulmans, visant � leur inoculer le SIDA. Une rumeur qui avait aid� � la propagation de la maladie. Du coup, l'�pouse du pr�sident indon�sien, Kristiani Yudhoyono, administrait elle-m�me mardi le vaccin oral � des enfants dans un des centres de soins improvis�s en banlieue de Djakarta. "Les gens ne doivent pas avoir peur, nous faisons cela pour le bien des enfants, pour le bien de la g�n�ration future", expliquait-elle, au milieu des ballons, des g�teaux et dans le vacarme de l'orchestre convoqu� pour l'occasion dans ce centre de vaccination bond�. Pour Claire Hajaj, de l'UNICEF, le pire probl�me, qui pourrait avoir des "cons�quences catastrophiques", reste la confusion r�gnant encore autour de la question de savoir si les enfants malades peuvent �tre vaccin�s ou pas. Des �missions de t�l�vision ont affirm� que non, et m�me des responsables sanitaires partagent cette croyance. Cette campagne de vaccination, co�tant 19 millions d'euros, est la plus vaste jamais organis�e en Indon�sie. Plus de 750.000 personnels de sant� �taient mobilis�s mardi dans 245.000 centres improvis�s aux quatre coins de l'archipel, dans les h�pitaux et cliniques, mais aussi les gares routi�res et ferroviaires, les a�roports. Une gigantesque op�ration � laquelle participaient �galement l'arm�e et la police, mobilis�es � pied, � v�lo, en bateau et en avion pour aller distribuer les doses de vaccin dans les quelque 6.000 �les habit�es. La poliomy�lite affecte g�n�ralement les jeunes enfants, attaquant le syst�me nerveux, provoquant des paralysies, des atrophies musculaires, des d�formations et parfois la mort. Le virus se transmet par contact avec les mati�res f�cales, souvent par l'eau contamin�e. "Le virus continue � se r�pandre, et le risque est de le voir atteindre les pays voisins", expliquait le Dr David Heymann, membre de la campagne d'�radication de l'OMS. Plusieurs heures apr�s le top-d�part de l'op�ration, les personnels de sant� se disaient encourag�s par l'affluence dans les centres de vaccination, surtout � Djakarta. Et les parents de montrer avec fiert� et enthousiasme la petite marque d'encre rouge au doigt prouvant que leur prog�niture avait bien �t� immunis�e. La campagne de vaccination battait aussi son plein dans les camps de r�fugi�s du tsunami, notamment dans la province d�vast�e d'Aceh, mais aussi au village de Sepadan, � 40km � l'ouest de Djakarta, o� Murtina, m�re de trois enfants, �tait ravie de vacciner ses petits. "J'ai vu des enfants � la t�l�vision qui ont la polio. Je ne veux pas que ma fille souffre comme �a."

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