Actualit�s : UNION EUROP�ENNE/ SAHARA OCCIDENTAL
Le capharna�m pour l�autod�termination


L�affaiblissement de la France en Europe apr�s son �non� du 29 mai dernier et le �Frankenstein� n� des laboratoires �lectoraux allemands dimanche dernier, reconfigurent, profond�ment, le visage de l�Europe. A telle enseigne que Jos� Manuel Barroso, pr�sident de la Commission europ�enne, a reconnu la d�faite �constitutionnelle� de l�Europe en affirmant, d�pit�, �il ne devrait pas y avoir de Constitution europ�enne dans l�imm�diat�.
M�me si Barroso a cru devoir temp�rer ses propos en ajoutant : �Le fait qu�il ne devrait pas y avoir de Constitution dans un avenir imm�diat ne doit pas signifier une paralysie en Europe�, cela ne trompe �videmment pas grand monde. L��nigmatique et peu s�rieux trait� de Nice continuera, bon an mal an, � g�rer la lourde et pesante machine europ�enne dans la seule optique de laisser encore dans le coma ce grand malade � vingt-cinq t�tes qu�est devenue l�Union europ�enne. N�anmoins, cela ne permettra, nullement, � l�UE de marquer de son sceau les grandes �volutions politiques et �conomiques de cet univers devenu cruel et mondialis� � l�extr�me. L�axe franco-allemand paralys� et pour de longues ann�es �hors-jeu�, le Royaume-Uni, aussi r�aliste que perfide n�a ni l�envie ni m�me le profil pour �driver� la construction europ�enne en attendant un hypoth�tique retour aux affaires europ�ennes de Paris ou de Berlin. La France ne peut pas, les composantes de la droite, du centre-droite chr�tien ou du lib�ralisme f�d�ral ou pas au sein des deux grandes formations identifi�es comme telles l�UMP et l�UDF n�ont pas vocation aujourd�hui � trop �voquer l�Europe. Il leur en cuisait, �lectoralement, en 2007, voire au-del�. Apr�s le 29 mai, le chef de l�Etat, son Premier ministre, le coordinateur du parti gaulliste, N. Sarkozy ou Fran�ois Bayrou, l�opposant attitr� et d�sign� par Jacques Chirac �bottent en touche� en attendant des jours meilleurs. Alors que le Parti socialiste, excentr� d�une grande partie de son �lectorat de gauche, tiraill�, n�arrivant pas et n��tant pas en mesure de par son histoire de muter en grande formation social-d�mocrate � la SPD et, compl�tement, min� par un appareil directionnel toujours en retard d�une r�volution, d�une r�forme ou d�un grand dessein. Le PS actuel ressemble � s�y m�prendre � la SFIO par rapport � la question alg�rienne. En Allemagne, les choses sont un peu plus claires : quelle que soit la coalition qui sera mise sur orbite, outre- Rhin, lors des prochaines semaines (alliance SPD - CDV - CSU avec ou sans G. Shr�der ou Angela Merkel, gouvernement �Jama�que� ou �arc-en-ciel� � la belge), elle ne sera pas en mesure de �doper� l�Europe. La politique �tant par ailleurs l�art du possible, la �nouvelle Europe� peut �tre une opportunit� historique sans pr�c�dent pour l�ind�pendance du Sahara occidental. La mise �hors d��tat de nuire� sur cette question de la diplomatie fran�aise en Europe cr�e, � Bruxelles, un climat plus favorable et plus juste pour l�avanc�e du principe d�autod�termination du peuple sahraoui. Le veto fran�ais, toujours en faveur des th�ses marocaines, ne sera plus aussi craint et �cout� qu�il ne l�a �t�, jusqu�ici. Paris �branl� par sa guerre � l�Am�rique dans l�affaire irakienne, malmen� par le non � la Constitution europ�enne et fragilis� par la perspective de 2007, n�est plus en mesure d�imposer son diktat anti-sahraoui � ses pairs europ�ens. Maintenant, que le bilat�ral et les relations directes d�Etat � Etat reprennent leurs droits, Londres, Madrid, Berlin, Amsterdam, Bruxelles, Prague, Copenhague ou Rome, ne vont pas comme �a, pour des prunes, suivre la France sur le dossier sahraoui. Des signes avant-coureurs apparaissent d�j� et qui sont de bon augure. Josep Borell, pr�sident du Parlement europ�en et espagnol d�origine, dans les ann�es 1970 et 1980, il faisait partie du courant minoritaire au sein du PSOE qui s�opposait, ouvertement, � Felipe Gonzales, secr�taire g�n�ral du parti et chef du gouvernement, sur le dossier sahraoui, a pris ses distances avec la folie marocaine. L�intergroupes interparlementaires �Paix pour le peuple sahraoui� n�en d�mord pas et d�fend, bec et ongles, la candidatire de Aminetou Ha�der pour le prix �Sakharov�. Au sein m�me de la France institutionnelle en Europe, des fissures apparaissent qui indiquent un fr�missement hexagonal sur le dossier. Les jours et semaines � venir nous en diront davantage. Parce que l�Europe, et c�est un aussi l�une des ses valeurs, a toujours �t� ainsi : elle ne roule qu�avec les gagnants. Au Front Polisario et � la RASD de prouver qu�ils n�ont pas vocation � �tre les sacrifi�s de la compromission que la France a toujours privil�gi�e dans la question sahraouie.
A. M.

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