R�gions Centre : TIZI-OUZOU
�Timechret� pour consolider la solidarit� � Taddart-Bouadda


Taddart-Bouadda, administrativement li� � la commune d�A�t Oumalou, g�ographiquement rattach� aux A�t-Iraten, donne l�image d�un village port� vers le progr�s et la modernit� de par ses nouvelles et somptueuses maisons � l�allure provinciale. Ici les paradoxes sont multiples. Les grandes occasions et les rituels ne passent pas inaper�us pour aplanir les diff�rents et convoquer ce qui caract�rise les valeurs morales des montagnards : l�entraide et la solidarit�.
A l�entr�e du village, une imposante fresque de Matoub Loun�s souhaite la bienvenue � tout visiteur. On raconte que cette immense �uvre a co�t� 12 millions de centimes, financ�e par un bienfaiteur du village. Mardi, on n�est pas encore jour de l�A�d, les enfants jubilent, jouent et �friment� avec leurs plus beaux habits. Les sages et les adultes du village s�affairent � perp�tuer ce que leurs a�eux leur ont l�gu�. Depuis une semaine, le comit�, instance supr�me du village, mobilise ses �nergies pour c�l�brer dans la joie et le respect des us s�culaires l�A�d-el-fitr, sans aucune connotation religieuse, faudra-t-il le signaler. Ici, riches, pauvres, classe moyenne, r�sident ou exil�, le rituel doit �tre partag� par tout le monde. Lundi, c�est le grand jour, trois b�ufs sont sacrifi�s, don de deux citoyens du village. Le comit� a fait un travail de fourmi. Chacun met la main � la p�te. On assiste le boucher, on d�coupe, on �corche, les morceaux sont fins pr�ts. �Chaque famille aura sa part, en fonction de ses membres. Tous les foyers auront leur part, m�me ceux qui ne r�sident pas au village. Une liste de toutes les familles est recens�e�, pr�cise Achour Kabache. La place du village grouille de monde, hommes, femmes, enfants, chaque personne est venue �prendre sa part�. �En moyenne 2 � 3 kg par famille�, fait remarquer Achour. Les parts sont soigneusement envelopp�es dans des sachets sur lesquels est mentionn� le nom de chaque famille. Durant toute la nuit de dimanche, le village est plong� dans une ambiance conviviale. Un repas en guise de bienvenu est offert aux pr�sents. Toutes les tribus du village sont pr�sentes. Ici on les appelle des �iderma�. Ils sont sept �iderma�, ou grandes tribus qui composent ce village de 1 345 habitants. D�habitude, ce rituel est toujours accompagn� de festivit�s culturelles, sur l�initiative de Tigejdit, l�association culturelle du village. Cette fois, on �chappe � la r�gle, le village n�a pas encore effac� son deuil, apr�s la disparition d�un jeune, durant le mois sacr�. Revers de la m�daille, la c�l�bration de �timechret�, ne peut cacher les multiples pr�occupations de ce village qui a donn� des dizaines de ses meilleurs fils pour le combat lib�rateur, aujourd�hui immortalis�s sur les dalles du monument des martyrs au centre du village. Bien qu�arborant fiert� et �le pouvoir de se prendre en charge�, gr�ce � la solidarit� des concitoyens, Taddart-Bouadda donne tout l�air d�un village oubli� des pouvoirs publics. Le r�seau �lectrique est financ� sur le budget du village ; un budget ramass� gr�ce aux cotisations des r�sidants ; la r�fection des quatre fontaines du village, la construction de deux imposants murs de sout�nement sont aussi l��uvre, financi�rement parlant, des villageois. �Depuis les deux derniers mandats de la municipalit�, le village n�a re�u de l�APC aucune aide, ni projet d�utilit�, nous affirmet- on. Le village sort parfois de l�anonymat gr�ce aux activit�s culturelles qu�organise souvent l�association culturelle Tigejdit. Cette association a r�ussi ouvrir sa propre biblioth�que, riche en livres, gr�ce aux dons d�un �diteur. Cette association nous donne rendez- vous pour le prochain �yennayer� � l�occasion du festival de la chanson amazigh qu�elle compte organiser.
J. L. Hassani

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