Actualit�s : Poulet : la col�re des �leveurs

Depuis les saisies de poulets op�r�es ces deux derni�res semaines par les services de la Gendarmerie nationale dans les wilayas de Boumerd�s et d�Alger, les aviculteurs vivent sous tension. Une tension qui se r�percute sur tous les intervenants dans l�activit� de la volaille dans toute la r�gion du centre. Tous pr�viennent des r�percussions �conomiques si les saisies persistent. Ils en sont convaincus, dans quelques semaines, le prix du poulet atteindra les 250 dinars le kg.
Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir) - C�est ce qui ressort de la rencontre-d�bat qui s�est d�roul�e hier au Centre culturel de Boudouaou. Une journ�e initi�e par les autorit�s locales et � laquelle ont assist� presque tous les �leveurs de la r�gion. Le chef de da�ra, qui a d�embl�e pr�cis� que les recommandations des v�t�rinaires doivent �tre appliqu�s et � la lettre, s�est vite rendu compte que les �leveurs qui ont r�pondu � son invitation n��taient pas l� pour discuter de grippe aviaire. �Je ne pense pas qu�il y a un seul aviculteur qui ne soit pas conventionn� avec un v�t�rinaire priv�. Nous sommes donc tous tr�s au fait de ce qu�il y a lieu de faire en cas de doute. Nous connaissons les sympt�mes de la grippe aviaire et nous savons qu�il faut pr�venir � la moindre alerte��, affirme Badji La�d, qui intervenait au nom de tout un collectif d��leveurs. �Ammi Abdallah�, comme l�appellent ses pairs, fera cette introduction pour recentrer la discussion sur les raisons qui ont fait que les aviculteurs soient pr�sents � cette rencontre et en grand nombre : les saisies de poulets op�r�es par les brigades de gendarmerie. Si aucun des pr�sents n�a trouv� � redire quant � la d�marche des gendarmes qui s�en prennent aux commer�ants illicites, qui activent depuis plus de deux d�cennies, tous se demandent pourquoi �a-t-on choisi le moment o� la psychose de la grippe aviaire pour op�rer ces interventions ?�. C�est le cas d�un des revendeurs que nous avons rencontr� hier matin � la sortie de Boudouaou, plus exactement au creux d�une bretelle de l�autoroute. L�endroit o� sont stationn�s des v�hicules immatricul�s � toutes les wilayas du centre vit au ralenti. Depuis longtemps d�j�, le terrain est squatt�. En t�moigne cette gargote de fortune, sur laquelle est placard�e l�invitation � prendre part � la journ�e de sensibilisation organis�e par les autorit�s locales. Nous sommes � la �bourse� du poulet, c�est dans cet espace, o� tra�nent des buses et des bois de foot, que chaque jour les revendeurs, qu�ils soient en r�gle o� pas, se retrouvent pour fixer le prix du kilogramme de poulet. Hier, il a �t� c�d� � 80 dinars le kg. Un prix qui ne se r�percutera pas sur la bourse du consommateur puisque, dans les march�s, la volaille est c�d�e presque au double de son prix. Alors que le courtier engloutit un sandwich, un des revendeurs clandestins, ceux auxquels la gendarmerie s�en prend, informe les pr�sents que �la voie est libre�. Pour �viter les contr�les, les revendeurs qui n�ont pas d�agr�ment et de registre du commerce se sont adapt�s � la situation. �Les barrages sont identifi�s. Gr�ce aux t�l�phones portables, les revendeurs illicites contournent les obstacles et empruntent d�autre voies�, indique au chef de da�ra de Boudouaou ammi Abdallah qui s�exprime au nom du collectif des aviculteurs du centre. Lui, comme Omar Lakhal, un �leveur d�Alger, applaudissent la d�cision des pouvoirs publics de s�en prendre, conform�ment � la r�glementation, aux clandestins. �Le tout est que cela se fasse progressivement, trop de familles vivent de cette activit�. Ce n�est pas les interm�diaires qui vont payer le prix de ces saisies mais les �leveurs et les consommateurs. Il faut que les pouvoirs publics anticipent sur les r�percussions �conomiques de la d�cision de s�attaquer directement �aux interm�diaires�. En op�rant des saisies de cette mani�re, ce n�est pas le commer�ant illicite qu�on p�nalise mais toute une s�rie d�activit�s qui constituent la fili�re du poulet�. Une conviction qui sera expos�e au chef de da�ra et que partage l�ensemble des pr�sents. Tous regrettent que cela se fasse sans avoir pens� d�abord et avant tout � organiser ou r�organiser la profession pour que tout le monde trouve son compte, y compris le fisc. Les aviculteurs de la r�gion, qui connaissent mieux que quiconque le terrain et sa r�alit�, ont recens� tous les probl�mes. �Que le ministre de l�Agriculture nous consacre cinq minutes et nous lui exposerons de fa�on succincte les probl�mes et les solutions�, nous d�clare Badji La�d, qui affirme que le manque de communication et la pr�cipitation ne peuvent qu�engendrer des situations conflictuelles. Les �leveurs en sont convaincus : les m�thodes coercitives ne m�nent � rien si les pouvoirs publics, � commencer par le minist�re de l�Agriculture, n�aident pas la profession � s�organiser.
S. A.

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