L�affaire dite du don de l�Union europ�enne, qui suscitait bien des interrogations, a, enfin, trouv� son �pilogue durant la troisi�me session de la cour criminelle de B�char ce mercredi tard dans la soir�e. L�ex-directeur g�n�ral de l�OPGI de B�char, puis de Tipasa, et de Tlemcen, C. Moussadek, a �cop� de 10 ann�es de r�clusion criminelle. Son successeur � la t�te de l�office � B�char, B. Farid, a �t� acquitt�, tandis que l�agent commercial A. Ahmed Toufik et le financier M. Khelfia ont �t� condamn�s � 5 ans de prison ferme chacun.
En ce qui concerne les autres inculp�s, tous des commer�ants et des interm�diaires qui se sont remplis les poches en b�n�ficiant d�accointances suspectes, et hormis le jeune B. Boutkhil, qui s�est vu infliger un mois de prison ferme, B. Mohamed, B. Abdelkrim, C. Djamel s�en sont sortis avec des peines d�emprisonnement avec sursis allant d�un an � dix-huit mois alors que G. Messaoud et K. Abdallah ont �t� acquitt�s. Le repr�sentant de la zaou�a Ziania de Kenadsa, Y. Bachir, a �cop�, lui, d�un an de prison avec sursis. Cette affaire remonte � la fin de l�ann�e 1995. L�Union europ�enne avait fait un don de verre � l�Alg�rie, qui traversait � cette �poque-l� une p�riode douloureuse, dans le but de r�duire le co�t du logement social. L�OPGI de B�char avait �t� charg� par le minist�re de l�Habitat de r�ceptionner et de dispatcher pas moins de 911 caisses de verre au profit des offices de l�Ouest. Moussadek, en sa qualit� de DG, a d�l�gu� une �quipe de fonctionnaires ainsi qu�un d�clarant en douane priv�, Lardja Toufik, au port d�Oran pour r�ceptionner cette marchandise en provenance d�Espagne. C�est l� que le sort du cadeau europ�en fut scell�. Une partie a �t� revendue � quai � des priv�s, tandis que le reste fut achemin� vers la ville de B�char o� une faune de rapaces l�attendait avec impatience. Le transitaire, M. Lardja, a refus� de marcher dans cette scabreuse affaire. Il demeurait donc une menace pour le groupe, car il risquait d��bruiter l�affaire. Un sinistre sc�nario a �t� mont� contre lui et il fut jet� comme un vulgaire bandit en prison. Son calvaire durera 18 mois. Entre-temps de nombreux camions charg�s de quincaillerie sont arriv�s � l�OPGI, venant de l�est du pays, notamment de l�Edimco de Batna. Cette marchandise a subi le m�me sort que le verre de l�UE. Malgr� l��normit� du scandale, et ses cons�quences sur le programme des logements sociaux dans la r�gion, le minist�re de l�Habitat, � cette �poque, n�a pas cru devoir r�agir par la d�position d�une plainte. Ce n�est que plus tard, en 1998, que la gendarmerie a ouvert une enqu�te. Une enqu�te d�pos�e sur les bureaux des juges en 1999. Entre-temps M. C. Moussadek a �t� mut� au m�me poste dans la wilaya de Tipasa puis de Tlemcen o� il fut relev� pour avoir �t� m�l� � une autre affaire. Le pr�judice financier subi par l�OPGI de B�char a �t� estim� par l�expertise judiciaire � 6 milliards de centimes, selon l�avocat de la partie civile. Les observateurs qui ont suivi ce proc�s n�ont pas manqu� de relever que �la cour n�a pas pris en consid�ration les �crits, relatifs aux mauvaises conditions de stockage et de gardiennage des marchandises, adress�s � la direction g�n�rale et fournis par les avocats de A. T. Omrane. Ces documents, indique-t- on, sont susceptibles de faire b�n�ficier � cet agent commercial de circonstances att�nuantes. �Ce n�est qu�un lampiste � qui on a fait porter le chapeau�, ont soulign� les d�fenseurs de celui-ci.
Lies Mourad

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