Actualit�s : CE MONDE QUI BOUGE
Sharon, homme de paix !
Par Hassane Zerrouky


S�il n�est pas dans nos habitudes de souhaiter la mort d�un homme, f�t-il le plus implacable ennemi des peuples arabes, on peut n�anmoins s��tonner sur cette propension des dirigeants occidentaux et de la quasi-totalit� des m�dias am�ricains et europ�ens � nous pr�senter Ariel Sharon comme un �homme de paix�.
Un regard objectif sur sa trajectoire politique contredit en effet cette image que se plaisent � fabriquer certains manipulateurs d�opinion. On nous dit qu�au cr�puscule de sa vie l�homme a chang� et serait parvenu � une double conclusion : faire la paix avec les Palestiniens et accepter la cr�ation d�un Etat palestinien cohabitant avec Isra�l s�av�rent n�cessaires. Une vision que m�me certains dirigeants arabes semblent d�ailleurs faire leur. Or, qu�on le veuille ou pas, cet homme, qui durant toute sa vie a sans cesse viol� les lois internationales, est un criminel de guerre, passible du TPI (Tribunal p�nal international). Bien avant le massacre de Sabra et Chatila en 1982, il s��tait illustr� par une s�rie de tueries dont la liste serait longue � dresser. Citons, entre autres, le massacre d�une soixantaine de Palestiniens du village de Kibya, en octobre 1953, par le �Commando 101� dirig� par l�officier d��lite Ariel Sharon. Le r�ve d�un �grand Isra�l� sur fond de haine des Palestiniens ou de tout ce qui ressemble de pr�s ou de loin � un Arabe a de tout temps habit� Ariel Sharon. Il en est ainsi quand il revient en 2002 au-devant de la sc�ne, lors de sa provocation sur l�esplanade de la mosqu�e d�al Aqsa, dans le but �vident d�enterrer les accords d�Oslo afin d�emp�cher les Palestiniens d�avoir leur propre Etat avec J�rusalem pour capitale. Une fois au pouvoir, en 2001, sous pr�texte de lutte antiterroriste, il entreprend de d�truire syst�matiquement les infrastructures politico-administratives de l�Autorit� palestinienne, avec pour point d�orgue l�enfermement de Yasser Arafat, dans son palais de la Mouqata � Ramallah, de fa�on � tuer dans l��uf toute possibilit� d�un embryon d�Etat palestinien. Il b�n�ficie du soutien de l�arriv�e � la Maison-Blanche de George Bush � la t�te d�une administration compos�e de faucons proisra�liens hostiles au processus de paix. Attentats suicides, militarisation de l�Intifada et division des �lites palestiniennes aidant, Sharon r�ussit cette prouesse de faire croire � une situation o�, comme le souligne l�ancien conseiller de Arafat, Yasser Abed Rabbo, l�occupant isra�lien devient la victime, et �o� l�occup� est stigmatis� comme fauteur de troubles�. Au point, ajoute-t-il, que Sharon a convaincu �l�opinion internationale que le plus grand obstacle � la paix n�est pas l�occupation� mais �les attaques palestiniennes� et que �l�occupant ne fait que se d�fendre, m�me si c�est au c�ur des villes palestiniennes� ! La communaut� internationale, bien qu�au fait de la r�alit�, a fait siennes les vues d�Ariel Sharon, allant jusqu�� cautionner par son silence la destruction des oliveraies et des vergers ainsi que des habitations palestiniennes, la multiplication des assassinats extra-judiciaires de militants palestiniens, la construction d�un mur annexant de fait des pans entiers de territoires palestiniens et surtout le retrait unilat�ral, sans n�gociations avec l�Autorit� palestinienne, de Gaza, pr�sent� comme un acte de paix ! Or, chacun sait que l��vacuation de Gaza a pour seul objectif l�annexion d�finitive d�une partie majeure de la Cisjordanie, qu�il cherche � faire avaliser par l�Autorit� palestinienne soit sous forme d�un �accord de paix�, soit de mani�re unilat�rale en d�cidant de faire du mur la nouvelle fronti�re entre Isra�l et le nouvel Etat palestinien, ne c�dant en tout et pour tout que 40% de la Cisjordanie. Et c�est parce que cet objectif d�annexion partielle a soulev� l�opposition de plus ultra que lui au sein du Likoud, qu�il a cr�� son propre parti, Qadima. Le reste, on s�en doute bien, n�est que litt�rature.
H. Z.

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