R�gions Centre : TIZI OUZOU/CENTRE POUR PERSONNES EN DETRESSE DE YAKOUREN
Le drame � huis clos


Les ann�es passent et ne se ressemblent pas pour les personnes en d�tresses du centre de Yakouren. Cela va de mal en pis pour les 23 pensionnaires. Le jour de l�A�d, ils ont eu droit au sacrifice d�un bouc g�n�reusement offert par un donateur. Des beignets aussi et des g�teaux. La veille, un mouton d�coup� en quartier est venu am�liorer leur ordinaire. Leurs visages esquissant un sourire destin� � la consommation aux quelques visiteurs, des habitu�s du centre venus avec ce qu�ils peuvent bien offrir, les pensionnaires avaient d� mal � cacher leur drame int�rieur.
Parmi eux un pupille de la nation, un rescap� du s�isme de Chlef, trois s�urs abandonn�es par un p�re volage, une m�re avec ses deux enfant, un handicap� mental et moteur dont la toilette est assur�e par une vieille pensionnaire et quatre personnes du 3e �ge qui ont fui le centre de Boukhalfa. Tous des SDF qui n�ont d�autre attache que ce foyer o� ils puisent la chaleur familiale dont la vie les a priv�s. Pour couronner ce drame humain, il y la petite Assia qui vivait ici avec sa m�re depuis trois ans. Cette derni�re est partie il y a deux mois et n�a plus donn� signe de vie laissant sa fille dans un profond d�sarroi. L�apr�s-midi un donateur d�Azeffoun arrache quelques sourires aux pensionnaires. Il a extirp� de la malle du v�hicule un po�le � bois, un combustible dont se chauffe le centre qui prend en charge le chauffage et l��lectricit�. Apr�s le d�sistement du C-RA de Tizi-Ouzou le 27 f�vrier dernier suite au transfert des personnes grabataires au centre �tatique de Boukhalfa, la situation a empir� pour eux. La d�cision tomb�e tel un couperet signifiait pour cette communaut� la fin de tous les espoirs de voir un jour le bout du tunnel. Le centre avait par le pass� r�ins�r� une centaine de cas. Plong�s dans une situation inextricable avec sur les bras une dette de 160 millions de centimes en d�pit des 400 millions de subventions de la wilaya, cette structure qui a vu le jour y a une dizaine d�ann�es se retrouve du coup sans statut et donc sans subventions. Les pensionnaires ne vivent ainsi que gr�ce aux dons des bienfaiteurs qui ne se bousculent plus au portillon, la majorit� d�entre eux pensant que le centre est ferm�. Le spectre de la fermeture du centre rajoute au drame des pensionnaires. Un projet de fermeture repris par certains �lus locaux d�autant que les termes de la convention liant l�APC au C-RA donne toute latitude � la commune en sa qualit� de propri�taire de la structure de reprendre son bien pour le cas o� le centre change de vocation. Ce qui n�est pas de l�avis de certains puisque, arguent-ils, le centre fait toujours dans l�humanitaire. Le ministre de la Solidarit� aurait pourtant, selon les b�n�voles, laiss� libre choix aux pensionnaires de rejoindre ou non le centre de Boukhalfa. Par ailleurs, le d�sengagement du C-RA est injustifi� selon le responsable du centre qui revient sur la subvention de la wilaya. Destin�e au compte du centre, selon la d�cision, elle a atterri au compte du comit� de wilaya du C-RA qui, apr�s avoir r�gl� une partie des dettes, lui laisse une ardoise de 160 millions de centimes. Affaire pendante au niveau de la justice qui a plac� le pr�sident du comit� de wilaya sous contr�le judiciaire�, confie le directeur du foyer d�accueil. De plus, selon les b�n�voles, seul le conseil d�administration du centre est en mesure de prononcer sa fermeture et seulement apr�s �puration de tous les comptes. Ce qui n�est pas le cas, soutiennentils. La structure est, de l�avis des b�n�voles, victime de son aura et ses ennuis auraient commenc� lorsque des ONG et autres associations �tablies � l'�tranger ont commenc� � s�int�resser � elle avec des dons importants. Par ailleurs, les b�n�voles de Yakouren n�oublieront pas de sit�t la fa�on peu cavali�re dont a �t� d�gomm�e leur structure locale du C-RA, � l�origine de la cr�ation du centre, par la tutelle r�gionale. La structure susciterait aussi des convoitises d�un autre ordre rench�rissent des b�n�voles qui tiennent � garder l�anonymat. Serait-ce donc �le d�but de la fin de ce fleuron de la solidarit� nationale, seul au niveau national � fonctionner gr�ce au volontariat�, comme pronostique ce bienfaiteur ? �Oui, mais gare � la mal�diction qui s�abattra sur la personne responsable de sa fermeture�, conclut un autre. Mais en attendant les pensionnaires vivent un drame � huis clos.
S. Hammoum

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