Actualit�s : VIANDE HALLAL
IRLANDE, FRANCE, ALLEMAGNE, BELGIQUE,... PAYS MUSULMANS
Magouilles et tromperies (III)
Enqu�te de Amine-Marouane BOULANOUAR


�L�islam est ce que nous avons de plus cher. Quels qu�ils soient bouchers, fabricants, commer�ants, grandes surfaces, t�t ou tard ils paieront ce qu�ils nous font manger. Du haram. De la provocation. Plus grave encore, certains mettent du porc dans des saucisses pr�sent�es comme hallal, cela s�est produit r�cemment � Farbus... Nous n�allons pas nous laisser faire...�

Le jeune homme dont les propos ressemblent � un avertissement n�est ni int�griste ni islamiste. Un simple musulman, un citoyen fran�ais d�origine tunisienne qui sort d�une des salles de pri�re de la banlieue marseillaise. A traiter de hallal, cela le provoque et l�exc�de, le c�ur est gros : �Pourquoi il n�y a aucun probl�me de kascher chez les juifs ? C�est simple, ils sont organis�s. Pour les musulmans, on ne veut pas qu�ils s�organisent... Bof, le Conseil fran�ais du culte musulman, c�est une mascarade... Ils roulent tous en Mercedes ceux qui parlent de hallal...� Quel que soit le pays europ�en, l�abattage des animaux est soumis � une r�glementation afin de prot�ger la sant� du consommateur et de minimiser la souffrance de l�animal. Rien d�autre. En ce qui concerne le rite hallal, il ne rel�ve pas de la comp�tence des pouvoirs publics. Selon les termes de la loi et de nombreux d�crets, l�abattage doit se faire soit par un choc m�canique, soit par un choc �lectrique. Toutefois les abattoirs sont autoris�s � pratiquer l�abattage rituel, par un couteau, s�ils b�n�ficient d�une d�rogation accord�e par les pouvoirs publics. Cependant, ces abattoirs doivent s�adapter � l�abattage rituel par l�installation de �pi�ges� (appareils sous forme de cuve dans laquelle l�animal est introduit avant d��tre retourn� afin que sa gorge soit offerte au sacrificateur et afin qu�il se d�batte � l�int�rieur de cette cuve), des pi�ges qui reviennent chers, c�est-�-dire un investissement co�teux. Il est utile de pr�ciser pour bien comprendre les dessous de cette maffia du faux hallal, que l�abattage rituel hallal entra�ne un ralentissement de la production. Entre �gorger un animal au couteau et le mettre � mort par assommage ou �lectronarcose, il y a un gain consid�rable en temps et en argent. Une entreprise belge � en l�occurrence Van Hoey � pr�tend abattre selon le rite hallal 9 500 poulets par jour, alors que 24h sur 24h, 6 jours sur 7, c�est un disque circulaire qui tranche le cou des poulets... derri�re le dos des employ�s musulmans qui y travaillent depuis plusieurs ann�es. (Nous y reviendrons).
Faux contr�leurs �officiels�
Dans notre pr�c�dente �dition, l�implication des abattoirs, des producteurs et des distributeurs dans les r�seaux et fili�res de cette maffia du faux hallal a �t� abord�e en citant des exemples pr�cis. Cependant, aucune op�ration frauduleuse, aucune tromperie ne peut avoir lieu sans le concours des sacrificateurs, et surtout des contr�leurs qui fournissent les fameux certificats dits de viande hallal.
Les sacrificateurs
La qualit� de sacrificateur est accord�e, en France, par l�une des trois mosqu�es (Paris, Evry, Lyon) et, en Europe, soit par des mosqu�e, soit par des associations culturelles, cultuelles ou m�me par des individus autoproclam�s imams. Les sacrificateurs � en majorit� des Marocains et des Turcs �, sont employ�s par les abattoirs qui les r�mun�rent (au mois ou � la journ�e en fonction du nombre d�animaux � abattre). Donc ces sacrificateurs sont soumis aux desiderata de l�employeur et deviennent donc juge et partie. Leur signature figure sur le �certificat de viande hallal� sans pour autant qu�ils aient proc�d� � l�abattage hallal. Ceci est flagrant et connu. Partout, nous l�avons constat� et relev� sauf dans des abattoirs qui n�obligent pas au rendez- vous pour les visiter. Des rendez-vous qui leur permettent d�organiser une mise en sc�ne pour convaincre qu�ils pratiquent r�ellement l�abattage hallal. Cassettes de Coran, inscriptions coraniques et puis quelques musulmans de service, c�est-�-dire les sacrificateurs, qui expliquent sans rien leur demander, comment ils effectuent l�abattage hallal. Tout y passe. L�importance croissante du march� hallal, bou�e de sauvetage pour un grand nombre d�entreprises � la faillite qui ont trouv� le filon dans l�exportation vers les pays musulmans et arabes, constitue le pr�texte � tous les abus, � toutes les fraudes et tromperies... Au moment de notre passage dans l�abattoir Brada (Hollande), le �sacrificateur� turc prenait son caf� au moment m�me o� l�assommage des dizaines de b�ufs et veaux s�effectuait avec le pistolet pneumatique avant que les b�tes mortes ne soient tra�n�es sur une quinzaine pour proc�der au d�coupage de sa t�te. Ils appellent cela le hallal avec �certificat� � l�appui. Un faux �videmment... Ils sont des centaines de sacrificateurs � avoir appos� leur signature sur des �certificats de viande hallal�, alors qu�il s�agissait d�animaux assomm�s. R�cemment, un consommateur musulman a �t� surpris de trouver � l�int�rieur d�un carton �hallal� des dindes aux cous m�me pas �gratign�s, l�abus� a d�pos� plainte...
Les contr�leurs

Sans comp�tence acad�mique sans dipl�me, ils se sont autoproclam� contr�leurs de viande hallal, c�est-�-dire qu�ils contr�lent VISUELLEMENT si l�abattage est conforme au rite. D�apr�s ces termes, ils sont pr�sents au moment de l�abattage. Tout � fait faux. La majorit� de ces �contr�leurs� s�ils ne contr�lent pas par fax en envoyant leurs �certificats� le font en d�livrant des paquets de �certificats� vierges portant l�en-t�te de leur soci�t�, de leur association ou autres. N�importe qui peut s�investir contr�leur, il suffit d�abord de se constituer en association (pourtant cens�e �tre � but non lucratif), ensuite de se faire �tablir une estampille � de pr�f�rence compos�e d�un minaret car cela fait plus s�rieux et plus vrai � �hallal� qui sera appos�e sur les principales parties de chaque carcasse, et enfin de trouver des abattoirs preneurs. C�est ce qu�attendent justement ces derniers qui acceptent de recruter un sacrificateur qui sera en m�me temps contr�leur. Ainsi, les all�es et venues sont �vit�es... Evidemment ces associations de contr�le ou ces �contr�leurs� sont r�tribu�s par l�abattoir soit � l�ann�e (taxe forfaitaire), soit � la journ�e, ou par carcasse ou aussi par kilogramme. A vrai dire, l�abattoir ne d�bourse rien puisque cette taxe hallal est pay�e par le consommateur musulman via le boucher. De prime abord, on peut �videmment croire que la viande hallal co�te plus cher, absolument pas puisque cette viande dite hallal est en v�rit� de la viande d�importation de Hollande, de Belgique, etc., � laquelle il est joint un faux certificat hallal. Les gains sont faramineux ; rien que dans un seul abattoir belge, un �contr�leur� qui certifie �hallal� 46 tonnes de poulet par semaine � destination d�un pays musulman empoche quelque 5520 euros (� raison de 0,03 euro). Une mine d�or lorsqu�on sait qu�un �contr�leur� a plusieurs abattoirs sous la main... Selon une enqu�te d�un magazine parisien, cette taxe �religieuse islamique� ou �imp�t r�volutionnaire� est �valu�e �... 150 millions d�euros. Rien ne sert de g�n�raliser puisqu�il existe des b�n�voles qui ont cr�� des associations pour veiller r�ellement � la pratique conforme � la lic�it�, ils ne re�oivent aucun sou sauf qu�ils imposent aux abattoirs de recruter des sacrificateurs en contrepartie du service gratuit qui leur est rendu. Ces m�mes abattoirs n�imposent aucune taxe hallal aux bouchers. Certains de ces �contr�leurs�, pour mieux faire passer la pilule, se sont fait agr�er par des mosqu�es, des consommateurs musulmans se demandent si ces derni�res sont complices � travers la signature de leurs imams, ou bien abus�es par leurs �soustraitants� (nous y reviendrons dans la troisi�me partie de cette enqu�te). En mati�re de contr�le de viande hallal, ce contr�le doit s�effectuer VISUELLEMENT. C�est d�abord et avant tout un t�moignage OCULAIRE. La certification hallal n�est pas un document anodin mais un t�moignage sur les lieux qui autorise, ensuite, � certifier en bonne conscience que la viande est licite, est hallal. Que se passe-t-il dans la pratique quotidienne ? Le �contr�leur� install� � des centaines de kilom�tres de l�abattoir d�livre des quantit�s astronomiques de �certificats hallal�, vierges que signeront et le sacrificateur et le directeur de l�abattoir... Des patrons d�abattoir n�ont pas trouv� mieux que d��tablir eux-m�mes des �certificats� (lire pr�c�dentes �ditions). C�est exact qu�on n�est jamais mieux servi que par soim�me. L�entreprise Corico qui a cr�� sa propre marque M�dine Hallal va jusqu�� pr�tendre qu�elle est la �seule entreprise fran�aise qui nous garantit le strict respect du rite musulman en volailles, d�coupes et charcuteries�. Tiens, tiens ! Pas un mot sur l�origine de ses produits... Partout, les exemples foisonnent. A Marseille, rapporte une publication, un �imam� autoproclam� �vend 600 euros � un abattoir le droit d�utiliser son tampon hallal...� M�me que ces associations ou soci�t�s sont devenues des �entreprises� familiales, un pseudo- �pr�sident� avec son �pouse, son fils... tel que rapport� par la m�me publication. Plus m�me, certains de ces �contr�leurs� se comportent tels des rabatteurs : �Si vous ne vendez pas la viande qui porte notre label, nous dirons dans le quartier que vous ne vendez pas hallal�, menacent-ils des bouchers tel celui du boulevard Rochechouart � la boucherie d�sert�e par des clients qui pr�f�raient acheter du... vrai faux hallal chez le boucher d�en face moins enclin � �tre honn�te... Rien moins que du racket... association culturelle, soci�t� de contr�le, l� o� priment le mercantilisme et le lucratif, ce n�est en v�rit� qu�une fa�ade pour s�adonner au commerce incontr�lable... Elles obtiennent m�me des commissions dans les activit�s d�exportation � combien juteuses surtout pour ce qui concerne le poulet. Les unes �travaillent� pour leurs propres poches, les autres pour des organisations islamiques influentes telle l�Union des organisations islamiques de France dont le contr�leur Baraka (une association) a �t� impliqu� dans un march� douteux en direction du Y�men. Les magouilles et tromperies vont de la justification du hallal par des... ouvrages �crits par des individus qui non seulement baignent dans la fraude mais sont arriv�s � se hisser au niveau du CFCM, jusqu�� la d�livrance � des producteurs de �certificats hallal� valables une ann�e. Un abattoir italien n�a pas trouv� mieux que d�exhiber un livre consacr� � l�islam pour prouver que ses carcasses sont hallal. En Allemagne, on �voque le cas d�un contr�leur de France qui aurait trouv� en un �acolyte� libanais en vue de s�associer (si ce n�est pas d�j� fait dans une perspective de faux hallal). En Espagne, le nom du m�me �contr�leur� est �voqu�... C�est essentiellement par ces faux �certificats de viande hallal� que se consomme la fraude. Partout, en France, en Hollande, en Belgique, en Allemagne, en Irlande, etc., ils sont disponibles � sati�t�. Comme la mis�re qui s�abat sur le monde, les fraudeurs fondent sur les consommateurs musulmans en usant de tous les subterfuges. M�me de la corruption comme nous l�a r�v�l� un fonctionnaire du minist�re fran�ais de l�Int�rieur (�videmment en insistant sur le sceau de l�anonymat). La tromperie n�a aucune limite, elle d�passe le hallal jusqu�� faire manger par le consommateur musulman du porc pr�cis�ment du sang de porc. Jouissant de toutes les pr�rogatives cette fois, les services fran�ais de la r�pression des fraudes ont �t� jusqu�au bout de leurs pr�rogatives. Les �tablissements, Routhiau qui produisent du jambon de dinde, de la cuisse de dinde trait�e en salaison de la roulade de volaille aux olives et de la roulade de volailles aux pistaches ont �t� surpris la main dans la fraude, la tromperie et l�escroquerie suite � un contr�le inopin� des services de la r�pression des fraudes de Vannes. Ces derni�res ont relev� la �mise en �uvre de sang de porc... et de mati�res premi�res carn�es non hallal�, r�sultant �d�une d�cision d�livr�e des dirigeants de l�entreprise�. �Les consommateurs musulmans des produits sur lesquels les �tablissements Routhiau ont appos� d�lib�r�ment et � tort le sigle hallal (...) ont manifestement �t� tromp�s�, souligne l�inspecteur qui poussa ses investigations jusqu�au fournisseur m�me des �tablissements Routhiau. Il indique que l�enqu�te r�alis�e chez Nutrinal (le fournisseur) a permis de savoir �que le sang mis en �uvre dans la pr�paration du jambon volaille SR est un m�lange de sang de b�uf et de sang de porc et que les �tablissements Routhiau n�ont jamais conform� Nutrinal de la destination hallal de ce produit ni formul� une quelconque restriction quant � sa composition�... A remarquer qu�aucune personnalit� religieuse, en son nom propre ou en celui d�une quelconque organisation n�a os� se constituer partie civile lors du proc�s � la suite duquel le premier responsable de la soci�t� a �t� condamn� (par la cour d�appel de Poitiers) �... 4 500 euros d�amende. Il est vrai que ces personnalit�s pr�f�rent se consacrer � autre chose de plus rentable comme par exemple signer des contrats tel celui qui lie la mosqu�e d�Evry � la soci�t� Corico pour � peine... 6 000 euros. Plut�t une simple recette au lieu d�un authentique contr�le. C�est Abou Ali, employ� de Corico et de sa filiale M�dina Hallal qui certifie le hallal... C�est vrai que le recteur marocain est tr�s occup� � faire de la propagande contre l�Alg�rie.
(A suivre)
* Lire les �ditions des 18 et 19 f�vrier 2006.

M. ABDELLAH ZEKRI (MEMBRE DU CONSEIL SUPERIEUR DES MOSQUEES DE FRANCE)
�Un panier � crabes...�

Connu pour son franc-parler, M. Abdellah Zekri ne choisit pas les mots pour s�exprimer ouvertement sur les th�mes br�lants d�actualit�. A titre de membre du Conseil sup�rieur des mosqu�es de France, il a bien voulu nous accorder une interview (dont nous reproduisons une partie ci-dessous), au cours de laquelle il lui �tait difficile de se d�partir de ses diff�rentes responsabilit�s. Par exemple, il ne s�emp�che pas de souligner que �beaucoup de gens ouvrent des salles de pri�re. Pourquoi ? Parce que cela rapporte beaucoup d�argent pour certains...�. L�homme est tr�s connu, notamment pour sa participation en Irak, � la lib�ration des ex-otages fran�ais. Cependant le th�me de cette partie de l�entretien concerne le march� de la viande dite hallal qu�il conna�t bien.
Quel constat faites-vous en ce qui concerne le march� relatif aux viandes dites hallal ?
La situation en France de ce march� me pousse � dire en toute honn�tet� que c�est un panier � crabes. Le Conseil fran�ais du culte musulman, le CFCM, aurait d� prendre en charge le dossier des sacrificateurs... La mosqu�e de Paris d�livre des cartes de sacrificateurs, comme celle de Lyon et comme la mosqu�e d�Ivry, et entre ces trois Mosqu�es, il n�existe pas de coordination. Donc, n�importe qui d�livre des cartes de sacrificateur. J�affirme que c�est un panier � crabes pour plusieurs raisons, entre autres, il existe des sacrificateurs qui b�n�ficient de cartes de sacrificateurs d�livr�s par la Mosqu�e de Paris. Normalement pour obtenir cette carte de sacrificateur, l�int�ress� devra se pr�senter devant deux imams et proc�der, devant eux, � un abattage rituel selon la loi musulmane. S�il r�pond aux conditions, les deux imams lui signent un document prouvant son aptitude � sacrifier les b�tes ovines, bovines ou volailles. Partant de ce test, il obtient une carte de sacrificateur qui est payante, donc cela permet de renflouer les caisses des mosqu�es qui attribuent cette carte. Mais, des sacrificateurs confient leurs cachets aux abattoirs lesquels apposent le cachet sur les carcasses sans que les b�tes soient abattues selon le rite musulman. Ce sont des complicit�s. Il y a des individus qui n�ont rien de musulman qui usent de l�Islam pour percevoir de l�argent de la part des abattoirs. Ces pseudo-sacrificateurs laissent l�abattoir faire ce qu�il veut.
Pouvez-vous �tre plus explicite ?
Je pr�cise que le sacrificateur n�est pas r�mun�r� par la mosqu�e. C�est un employ� pay� par l�abattoir. Il est donc juge et partie. Evidemment, il se soumet � la volont� de son employeur. L�abattoir paie une taxe, dite taxe hallal, � la mosqu�e avec laquelle il a sign� une convention ou un contrat. Cette taxe varie selon le tonnage des viandes. Les mosqu�es de Paris, d�Ivry et de Lyon per�oivent, chacune pour ce qui la concerne, des taxes selon le poids des b�tes abattues. Ces trois mosqu�es ont des repr�sentants dans les diff�rentes r�gions qui sont charg�es de contr�ler les sacrificateurs. Mais, je l�affirme haut et fort, j�affirme que l�on trompe les musulmans, c�est clair, net et pr�cis. Personnellement, j�ai observ� des sacrificateurs dans des abattoirs qui, au lieu d��gorger les b�tes, vaqu�rent � autre chose et abandonnaient le patron de l�abattoir � abattre autrement, illicitement, les b�tes. Le cachet hallal est appos� en toute complicit�. Ainsi, les musulmans sont tromp�s mais vis-�-vis d�Allah ils sont sinc�res et purs car ils sont convaincus que c�est de la viande hallal ... C�est un panier � crabes o� l�argent circule �norm�ment.
A qui est destin� cet argent ?

Normalement dans les caisses des mosqu�es, des grandes f�d�rations. Je ne dis pas que ces mosqu�es gardent l�argent pour elles, cela leur permet de fonctionner, de payer les charges... Le probl�me du financement du culte en France n�est pas clair donc on va vers des d�rives comme celle-ci. Hier encore, lorsque nous nous sommes rencontr�s � la Mosqu�e de Paris, il s�est tenu une r�union du bureau du CFCM au cours de laquelle il a �t� soulev� le probl�me de l�abattage de la viande hallal. C�est devenu une manne d�argent pour certaines personnes.
A combien est �valu�e cette taxe ?

A des milliards de centimes en francs. C�est une importante affaire. Beaucoup de gens se rincent la bouche avec cet argent. Je pr�cise bien qu�il existe des mosqu�es qui emploient des sacrificateurs des mosqu�es qui emploient des contr�leurs, et il existe des mosqu�es qui sont en contrat avec des personnes avec lesquelles elles partagent.
Comment se pratique le trafic, la fraude ?

C�est par rapport au tonnage. Par exemple, un abattoir d�clare tant de tonnes alors que le tonnage est plus important. Celui qui est charg� du contr�le prend la diff�rence pour lui et pour la mosqu�e qui l�emploie. Souvent pour lui seul.
Pourquoi les mosqu�es ne contr�lent pas directement ?
Il faut savoir que la Mosqu�e de Paris n�est pas la seule sur le march�, elle a opt� pour quelqu�un, disons un sous-traitant qui est charg� de cela pour que la mosqu�e retire sa responsabilit�. Le sous-traitant encaisse l�argent dont un pourcentage est vers� � la Mosqu�e de Paris. Personnellement, j�aurais souhait� que la mosqu�e de Paris ait des employ�s li�s par un cahier des charges et qui effectuent des contr�les dans les r�gions.
Il y a un amalgame, une contradiction sur la carte de sacrificateur d�livr�e par les trois mosqu�es. Au recto, il est indiqu� que le sacrificateur est habilit� par la mosqu�e � pratiquer l�abattage rituel. Mais, au verso, il est pr�cis� que cette carte ne prouve pas que la viande est hallal...
C�est pr�cis�ment ce que je viens d�affirmer. Si le sacrificateur est sinc�re et s�rieux, il proc�de � l�abattage rituel conform�ment � l�Islam. Sinon, il se suffit � apposer le cachet sur la carcasse d�une b�te qui n�a pas �t� abattue selon le rite et qui est par cons�quent illicite � la consommation par des musulmans. S�il existe de telles mentions sur les cartes de sacrificateurs, c�est que les moqu�es ont constat� une d�rive. Les mosqu�es de Paris, de Lyon ou d�Evry font confiance � des personnes qui remplissent les conditions de sacrificateurs mais au niveau des abattoirs l�abattage ne se pratique pas selon le rite puisque, il est plus �conomique d�abattre les b�tes � la cha�ne. Le sacrificateur craignant des repr�sailles de la part de son employeur, craignant que la carte ne lui soit retir�e pr�f�re se taire et ne pas d�noncer son employeur. Ainsi, ce dernier appose le cachet �hallal� sur des carcasses qui ne le sont pas. De la sorte, les musulmans sont trahis.
Propos recueillis par A. M. B.

CONFESSION D'UN SACRIFICATEUR :
�C�est pourri�

Il est sacrificateur dans une entreprise fran�aise de la r�gion de Lille. A condition de ne pas livrer son nom, il a accept� de livrer la r�alit� de son m�tier : au lieu d��gorger les b�tes selon le rite musulman, il leur coupe la t�te une fois assomm�es ou d�j� mortes. �Illicite, oui, mais je suis oblig� de le faire pour pouvoir nourrir une famille�, confie-t-il.

Depuis quand �tes-vous sacrificateur ?
Dix-sept ans, mais je travaille dans cette soci�t� depuis sept ans. J�ai appris ce m�tier au Maroc o� j��tais boucher.
Comment avez-vous int�gr� cette entreprise ?

Gr�ce � l�imam de la mosqu�e qui a �t� sollicit� par le directeur de la soci�t�. Il m�a fait venir du Maroc, il m�a �tabli une carte de sacrificateur et j�ai commenc� dans cette soci�t�.
Par qui �tes-vous r�mun�r� ? Par la mosqu�e ou la soci�t� ?
Je suis pay� par la soci�t�.
Dans quelles conditions travaillez-vous ?

Je fais ce que veut le directeur de l�abattoir. C�est vrai que je suis musulman. Le premier devoir du musulman est de penser � sa famille. De toutes les fa�ons, ce sont eux les responsables.
Mais c�est vous qui signez le certificat hallal ?

Je suis forc� de le faire, je n�ai aucun choix� C�est le pain de mes enfants� Il arrive que j��gorge les b�tes comme l�exige l�Islam, mais le plus souvent je me contente de couper leur t�te une fois assomm�es et mortes. Ce n�est pas hallal, mais que puis-je faire ?
En avez-vous parl� avec le directeur de l�abattoir ?
Oui. Il ne veut rien savoir. Pour lui, l��gorgement rituel musulman lui fait perdre du temps.
Comment proc�dez-vous ?
Une ou deux fois par semaine j��gorge rituellement cinq ou six b�tes. Cela lui permet d�avoir des certificats hallal pour l�ensemble des b�tes.
N�y a-t-il pas de contr�le ?

Ils sont tous complices� L�imam signe tout ce que d�sire le directeur. Tout est possible avec l�argent. L�imam gagne de l�argent soi-disant pour la mosqu�e, le directeur de l�abattoir vend cinq fois plus de carcasses en pr�tendant qu�elle est hallal. Quelquefois un contr�leur, d�sign� par la mosqu�e, vient assister lorsque je proc�de � l�abattage. C�est le cousin de l�imam. Mais ce contr�leur n�est jamais l� au moment o� les b�tes sont assomm�es. Je lui en ai parl� une fois, il n�a rien dit. C�est normal, il ne va pas cracher sur la main qui lui donne � manger ; il est pay� lui aussi.
Comment est-il pay� ?
Comment ? En argent liquide. Il vient chaque mois, il assiste � un abattage rituel auquel je proc�de � la demande du directeur de l�abattoir, puis il signe un paquet de certificats hallal vierges, il accompagne le directeur dans son bureau o� il est pay� Puis il s�en va en me donnant quelques billets.
A quel titre ?
Un pourboire, me dit-il.
Mais vous disiez que vous �tes r�mun�r� par l�abattoir ?

Oui. Le pourboire est un plus afin que je ne parle pas. Mais � qui vais-je parler ? Je ne veux pas perdre ma place. Qui va nourrir ma famille ? Je ne suis pas le seul sacrificateur dans cette situation. Il y a des Tunisiens, des Alg�riens, des Turcs, des Marocains, tous les sacrificateurs sont oblig�s de se taire. Chez qui iront-ils se plaindre ? Chez l�imam ? Il n�osera pas r�agir parce qu�il est complice dans la fraude. Chez le contr�leur ? M�me chose, chez les autorit�s ? Lesquelles ? J�ai discut� une fois avec l�inspecteur v�t�rinaire en visite � l�a�roport, il ne sait pas ce que signifie le hallal� J�ai failli changer de soci�t�, c��tait pire, car il fallait accepter de faire du haram en tuant des poulets d�clar�s hallal� 15 000 poulets par heure alors que la normale hallal est de 600 poulets par heure� La volaille n�est jamais hallal, je sais ce que j�affirme. Elle est anesth�si�e ensuite, gr�ce � un disque les t�tes des poulets sont d�coup�es� Partout c�est pourri, il n�y a que l�argent qui compte : je suis concern� mais je ne peux rien dire. A qui le dire, d�ailleurs c�est partout pourri.
Propos recueillis par A. M. B



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