Le Soir Auto : STEPHAN GALOUSTIAN, DIRECTEUR GENERAL DE RENAULT
"2006, une ann�e prometteuse pour Renault"


Si chez les autres constructeurs, l�ambiance est � la baisse des volumes de vente comparativement � l�ann�e derni�re, chez Renault Alg�rie, l�optimisme est de rigueur. Son directeur g�n�ral aborde, dans cet entretien, �l��tat des lieux� de la filiale, le succ�s inattendue de Logan, le march� alg�rien et ses perspectives de d�veloppement et tant d�autres th�mes li�s aussi bien � l�activit� de la marque fran�aise qu�� l�environnement local.
Le Soir Auto : A quelques semaines de la fin du premier semestre de l�ann�e en cours, pouvez-vous nous faire un premier bilan des activit�s de Renault en Alg�rie.
Stephan Galoustian :
L�ann�e 2006 s�annonce tr�s prometteuse pour Renault. En plus d�une s�rie de lancements de nouveaux produits, qui a eu lieu tout au long des premiers mois de l�ann�e, nous enregistrons en effet, une �volution significative des volumes du groupe Renault comparativement � l�ann�e derni�re. Je ne saurais toutefois vous situer pr�cis�ment les causes externes de cette am�lioration (situation du march�, importation des v�hicules de moins de trois ans ou autres...), mais sur le plan interne, je peux vous affirmer que plusieurs facteurs expliquent d�ores et d�j� cette progression. Tout d�abord, le produit et sa qualit� son positionnement prix, la communication qui en est faite, la professionnalisation des membres du r�seau, autant d��l�ments qui d�terminent en d�finitive le choix du client. Second facteur favorisant, une acc�l�ration sans pr�c�dent de notre politique de communication aussi bien sur le plan marketing que sur le plan de la formation des vendeurs qui doivent constituer du reste un lien attractif et efficace avec les clients. Le troisi�me �l�ment qui expliquerait l��volution des ventes est li� � l�arriv�e d�institutions financi�res � l�image de Cetelem, de Soci�t� g�n�rale et Baraka Bank pour redynamiser et faciliter l�acc�s au cr�dit automobile.
Il est pour le moins paradoxal de vous entendre parler de progression du march� de l�automobile, alors que la plupart des autres constructeurs se plaignent d�une chute des ventes.

Ce qu�il ne faut pas perdre de vue, c�est que dans le cadre des importations de moins de trois ans, Renault et Peugeot en sont les principaux b�n�ficiaires. On voit rarement des v�hicules asiatiques ou chinois dans le lot. Il est ainsi naturel que le groupe Renault retrouve sa place de leader dans le march� de l�automobile en Alg�rie. A cela s�ajoute d�une part, le ph�nom�ne Logan qui b�n�ficie cette ann�e d�une ann�e pleine en ventes contrairement � l�ann�e derni�re o� elle n�a �t� introduite qu�en milieu d�exercice et d�autre part, une plus grande motivation aussi bien en interne dans la filiale qu�au niveau des membres du r�seau qui sont mieux sensibilis�s sur la n�cessit� d�accueillir convenablement le client et de prendre en charge efficacement ses besoins en mati�re d�entretien et de maintenance.
Depuis votre arriv�e en Alg�rie, vous avez consacr� l�essentiel de votre temps � faire le point de situation au niveau de Renault Alg�rie et initier une s�rie de mesures pour redynamiser l�activit� de la filiale. Qu�est-ce que vous pouvez nous dire � ce sujet ?

J�ai eu de tout temps et l� o� je me trouve, une constante dans ma d�marche de gestionnaire. Pour assurer une prestation de qualit�, il faut avoir des cadres heureux. Autrement dit, une prestation de qualit�, c�est naturellement une prise en charge convenable et efficace du client tant au niveau du service commercial que le service apr�s-vente. Quant au bonheur des collaborateurs, c�est au pr�alable, une formation appropri�e, un cadre de travail adapt� � la mission de chacun, et la mise en place de structures de coordination et de concertation, le comit� de direction. En fait, on ne motive pas les gens, on cr�� les conditions de motivation. Ceci �tant, l��tat des lieux de Renault Alg�rie est on ne peut plus satisfaisant. Un personnel professionnel qui manifeste constamment un respect � l��gard du r�seau, une communication interne et une circulation de l�information qui facilitent la compr�hension mutuelle et permet d�aller de l�avant dans l�accomplissement des missions des uns et des autres.
Renault Alg�rie semble un tant soit peu d�pass�e par le succ�s de Logan. Peut-on dire que vous n�aviez pas pr�vu cette d�ferlante de client�le ?

Je pense que Logan constitue un cas exceptionnel en mati�re de marketing. C�est un v�hicule introduit l�ann�e derni�re qui a connu des hauts et des bas et qui n�cessite donc une communication r�guli�re. C�est, en effet, un v�hicule qui enregistre une demande d�passant l�offre disponible, notamment sur le haut de gamme qui est paradoxalement le plus sollicit� par la client�le. Nous sommes agr�ablement surpris par ce succ�s et nous nous attelons � assurer une meilleure disponibilit� en stock de Logan, m�me si les d�lais d�acheminement depuis le site de production peuvent �tre parfois de deux mois.
Vous avez, en revanche, un produit qui semble peiner un peu au niveau des ventes, en raison de sa motorisation DCi, Megane. Qu�en est-il r�ellement ?
Pas tout � fait. Depuis quelques mois, ce probl�me n�est plus d�actualit�. Il est vrai toutefois que l�on se doit de communiquer amplement afin de r�habiliter l�image du moteur DCi qui a, faut-il le rappeler, fait ses preuves aussi bien en Alg�rie qu�ailleurs � travers le monde. Ceci est d�autant plus important que l�ensemble de la gamme sera dot�e de moteur DCi. Je ne reviendrai pas par ailleurs sur la qualit� du carburant que tous les conducteurs automobiles pr�sents en Alg�rie ont soulev� � maintes reprises, pour les pr�judices techniques caus�s sur les v�hicules mais j�insisterai particuli�rement sur la n�cessit� pour les automobilistes de respecter scrupuleusement les pr�conisations des constructeurs concernant l�approvisionnement en carburant et de certaines pr�cautions � suivre. A un moment o� le DCi conna�t un succ�s mondial, il est pour le moins incompr�hensible qu�il ne l�ait pas en Alg�rie. Notre mission est, pr�cis�ment � travers la communication et le marketing, de r�tablir cette image.
Vous avez eu suffisamment de temps pour conna�tre et appr�cier le march� de l�automobile en Alg�rie. Comment voyez-vous son �volution ?
Il est important de souligner d�embl�e l�indispensabilit� de donn�es chiffr�es fiables de la part des pouvoirs publics sur l��tat de ce march� et l��volution des immatriculations. Seuls les constructeurs r�ussissent � pallier cette grande lacune en s��changeant les informations et les chiffres pour appr�cier le march�. En tout �tat de cause, je peux vous affirmer que le march� alg�rien est inscrit dans une perspective d��volution et de dynamisation in�luctable d�s lors que le consommateur ne cesse d�afficher son besoin d�acqu�rir un v�hicule, les concessionnaires de multiplier et diversifier encore davantage leur offre et les institutions financi�res de manifester leur volont� d�accompagner cette dynamique en g�n�ralisant le cr�dit automobile. Autant d�ingr�dients qui militent effectivement en faveur d�une prosp�rit� annonc�e du march� local durant les ann�es � venir, ce qui devrait inciter les constructeurs � veiller � mettre � la disposition d�une client�le de plus en plus exigeante des produits de qualit� surtout sur les aspects s�curitaires. Nous estimons que pour l�ann�e en cours, le march� alg�rien cl�turera l�exercice autour du volume pr�vu initialement, � savoir 145 000 v�hicules vendus.
Entretien r�alis�s par Belkacem Bellil

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