P�riscoop : BAZOOKA
C�est pourtant simple !
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


C�est quand m�me terrible. Le pouvoir clame sur tous les toits son int�r�t pour la science, le savoir. C�est vrai qu�il fait des confusions �tonnantes comme celle de croire que l�usage de l�internet est une connaissance. Ne vous fatiguez pas � lui expliquer qu�apprendre � cliquer sur une souris pour naviguer sur le net n�a rien � voir avec les connaissances en �lectronique, en semi-conducteurs, en miniaturisation ou en algorithmes.
Apprendre � naviguer sur l�internet ressemble un peu et en moins compliqu� � apprendre � conduire une voiture. Le permis de conduire ne rel�ve pas des �tudes universitaires et n�est pas l��quivalent d�une licence en m�canique. Passons sur le fait que l�usage de l�internet se fait sur la base des niveaux intellectuels et des besoins des �navigateurs � et n�a aucun effet sur leurs niveaux des connaissances th�oriques. Cette confusion montre bien que la perception du savoir au sein du pouvoir reste f�tichiste, en adoration devant l�objet ou la technique sans saisir les rapports sociaux et les connaissances qui leur ont donn� naissance. Or, le f�tichisme repr�sente un obstacle majeur, pour ne pas dire insurmontable, � la compr�hension des ph�nom�nes sociaux ou naturels. Et donc � l�action sur ces ph�nom�nes pour les transformer. Le f�tichisme produit naturellement le sentiment d�insatisfaction et de d�ception. Parce que les responsables se sont tromp�s sur la nature d�un ph�nom�ne, ici la science et le savoir, en les r�duisant � des objets ils ne peuvent en tirer les r�sultats qu�ils escomptaient. Ils entrent dans une relation de fascination avec l�objet et de m�pris et de col�re contre les hommes cens�s le produire selon leur point de vue, sans �gard, r�p�tons le, pour les conditions n�cessaires et pour les rapports sociaux indispensables � cette production. Il faut chercher dans ce f�tichisme du pouvoir son incapacit� � comprendre cette donn�e simple : il est impossible de d�velopper un enseignement universitaire de qualit� avec des salaires de moins de quarante mille dinars. Ces salaires de mis�re sont l�exacte mesure de la consid�ration concr�te que porte le pouvoir au savoir. Nous sommes loin, tr�s loin des salaires offerts par nos voisins de l�Est et de l�Ouest � leurs universitaires. Et ce n�est pas avec des revenus de moins de quatre cents euros qui ne vous permettent m�me pas de payer un loyer que le pouvoir pourra faire revenir les cerveaux d�j� partis ou retenir ceux qui vont partir. C�est simple, non ? Et pourtant, vous avez appris qu�on a rajout� � ce tarif, les poursuites judiciaires contre les militants syndicalistes de l�universit�. C�est vraiment attractif pour la science !
M. B.

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