Le nouveau wali semble avoir compris que les discours et les avertissements ne suffisent pas pour redresser la barre. Ce dimanche � Igli, une petite da�ra situ�e � 170 km au sud de la ville de B�char, il n�a pas h�sit� � passer aux choses s�rieuses. Au cours de cette visite d�inspection et de travail, M. Mechri a ordonn� fermement au Dlep (directeur du logement et des �quipements publics) et au directeur de l��ducation d�introduire dans les plus brefs d�lais des plaintes � l�encontre des entreprises et bureaux d��tude qui ont r�alis� r�cemment des logements qui menacent ruine dans cette localit�.
�Je ne veux rien savoir. Je sais qu�il y a des complicit�s � plusieurs niveaux. D�brouillez-vous, je veux voir les copies des plaintes sur mon bureau le plus vite possible. Je vous jure que je remettrai de l�ordre dans cette wilaya. Vous verrez ! Je constate que B�char est une wilaya o� il n�y a ni contr�le, ni suivi, ni rien. C�est la pagaille�, a-t-il lanc� en direction des membres de l�ex�cutif et des �lus qui l�entouraient. Le wali a piqu� une col�re en visitant l�unique CEM de la ville et un p�t� de logements, r�alis�s dans le lit d�un oued. Parmi ceux-ci, vingt logements sociaux appartenant � l�OPGI et cinq autres d�astreinte, propri�t� de la Direction de l��ducation, r�ceptionn�s ces derni�res ann�es menacent de s��crouler. �Il faut �vacuer les occupants et �tablir une expertise dans les plus brefs d�lais. S�il faut les d�truire, nous les raserons et s�il faut engager des travaux de consolidation, nous le ferons aussi mais je ne veux pas prendre de risque en laissant des familles enti�res, p�rir dans cette catastrophe. Je vous jure que les auteurs de cette anarchie paieront tr�s cher�, a-t-il martel� furieusement avant d�ajouter : �Si je trouve que ces entreprises ont b�n�fici� d�autres march�s, j�annonce ici solennellement devant tout le monde que les ma�tres d�ouvrage qui leur ont attribu� ces march�s doivent plier bagage et rentrer chez eux. Je commence � comprendre comment cela marche ici. En ce qui concerne l�OPGI, sachez que je vais proc�der � un grand nettoyage�, a-t-il d�clar� sous la col�re. On a appris, par ailleurs que les entreprises concern�es ont b�n�fici� depuis la r�ception de ces logements de plusieurs dizaines de march�s, se chiffrant � des milliards. �Certaines entreprises impliqu�es dans cette affaire ont r�ussi au cours de ces derni�res ann�es � faire main basse sur certains secteurs alors qu�elles ne disposent m�me pas du mat�riel ad�quat. Parfois, elles sont redevables vis-�-vis du fisc�, nous a-t-on murmur� sur ce m�me site. Le wali qui est devenu aux yeux d�une certaine frange de la population un v�ritable sauveur, en raison de son francparler notamment, a du pain sur la planche. Il doit savoir cependant qu�� B�char la quasi-totalit� des chefs de service et techniciens sont des entrepreneurs agissant sous des pr�te-noms. Lorsqu�ils d�cident de disqualifier des concurrents, nous dit-on, ils volent tout simplement des documents, des dossiers des soumissionnaires. Il doit savoir �galement que les registres du commerce se louent comme des cassettes vid�o.
Li�s Mourad

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