P�riscoop : BAZOOKA
Le handicap � dix ans
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


A dix ans, elle s�occupait toujours de ses poup�es et sa part de r�ves elle gardait ces traits tendres de l�enfance et les imprudences de son �ge, ses gestes brusques et son inattention. Elle chuta en pleine cour, le front cognant sur le bord si dur du trottoir. Elle perdit du sang, s�affola, pleura de douleur et de peur. Comme un film d�r�gl�, la suite se d�roula rapide, heurt�e, hach�e. Des urgences, les m�decins de garde la renvoy�rent dans un service sp�cialis� pour une op�ration d�urgence. Ils ne craignaient pas pour sa vie mais pour un organe important.
Mais dans cette grosse ville de l�int�rieur du pays, il manque les sp�cialistes de ce genre d�intervention. Ils l�envoy�rent, dans les bras de son p�re, simple travailleur de base, � l�h�pital Mustapha d�Alger mardi pass� pour y �tre op�r�e le soir m�me. Sinon, elle perdait cet organe important. L�acte fut renvoy� au lendemain mercredi. Vers la fin de la journ�e de mercredi, un de ses parents s�inqui�ta et � force d�insistance finit par rencontrer le professeur responsable du service. Le sp�cialiste expliqua quand m�me que le retard de l�intervention n�aurait pas de cons�quences sur l�organe. Ah, bon ! Dans la ville d�o� elle arrive les m�decins avaient parl� d�un d�lai de quarante-huit heures. Par contre, le professeur fut cat�gorique. Il refusait d�op�rer l�enfant avec le type d�anesth�siant disponible et import� d�un pays arabe. La petite risquait sa vie. Il promit de tout faire pour obtenir des doses du bon anesth�siant au service similaire d�un autre h�pital pour le lendemain jeudi. Finalement, le jeudi en fin d�apr�s-midi, la petite attendait toujours l�intervention. L�h�pital n�avait pas fait les d�marches. Le professeur promit de les faire lui-m�me d�s samedi matin et de revenir avec le n�cessaire. Mais samedi, toujours pas de bon anesth�siant. Hier dimanche, la situation restait inchang�e. Ses parents ne peuvent rien. La dualit� pouvoir administratif et pouvoir scientifique. Imaginez un seul instant qu�il s�agissait d�un organe vital et qu�il fallait imp�rativement op�rer avec cet anesth�siant. Qui l�a agr��, qui est responsable, quel sera le sort des autres enfants et adultes en attente d�une solution ? L�administration et le minist�re s�inqui�tent- ils? Cela m��tonnerait.
M. B.

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