La 3e �dition de �Jijel en musique� qui devait se poursuivre jusqu�� hier (mercredi) a baiss� rideau plut�t que pr�vu, soit mardi soir, et ce, en signe de solidarit� avec le peuple libanais faisant face depuis 30 jours � une agression sauvage isra�lienne, nous affirmera le pr�sident du studio Sky Music, M. Malek Achour.
Un �go�t d�inachev�, dira-t-on � la fin. Bref, une d�cision qui n�a pas trop �convaincu� les pr�sents, notamment parmi les jeunes qui attendaient impatiemment l�ultime soir�e pour d�hancher avec les chebs Arres et Hac�ne, et cheba Khe�ra. Nonobstant ce �go�t d�inachev� durement ressenti par le public, disons-le franchement, une osmose s�est tiss�e entre les artistes et les jeunes durant les trois folles nuits de ce festival. Ceci dit, la belle prestation de lundi soir du prince de la chanson ra� sentimentale, en l�occurrence Houari Dauphin, avec lequel le public a retrouv� une �soif de vivre des moments inoubliables� a laiss� des souvenirs ind�l�biles parmi les nombreux jeunes (filles et gar�ons) pr�sents. Si bien qu�� la fin de son spectacle, l�enfant d�El Bahia avait du mal � quitter le stade Colonel-Amirouche devant le d�ferlement de ses fans, venus en force ce soir-l�, en voulant � tout prix prendre une photo souvenir avec leur idole. La parfaite synchronisation entre la couleur, la lumi�re et la musique mise en sc�ne par les diff�rents acteurs ont tous ajout� � �la splendeur� du spectacle. Les spectateurs, �fous de joie� ovationnant la coqueluche d�El Bahia � son apparition sur la planche, reprenaient en ch�ur les morceaux qu�il a entonn�s tels Je t��cris d�un c�ur bris� d�amour, Nadiha guelila, El mehna li nab�ghiha. Le passage de Houari Dauphin sur sc�ne �tait pr�c�d� par celui de Sofiane Chikhi, une vedette de la chanson ra� locale qui, une nouvelle fois, a �t� �trahi par ses instruments� avant qu�il ne c�de sa place � cheba Yamina, adepte de chants chaouis. La soir�e du mardi 8 ao�t, marqu�e par l�entr�e dans l�ar�ne de Ba�ziz et Double Kanon, a �t� celle qui a mis le feu aux poudres � cette 3e �dition de �Jijel en musique�, et ce, de l�avis de ceux qui ont assist� au spectacle. Les titres fredonn�s par les deux artistes ont �t� rythm�s par un cocktail de mots d�non�ant l�injustice et la hogra subis par tout un peuple. Devant un public compl�tement hypnotis�, qui s�est laiss� emporter par cette �d�bauche� de couleurs, Ba�ziz et Double Kanon entonnaient chacun � sa fa�on ses c�l�bres chansons. L�intellectuel rebelle de Cherchell exultera de temps � autre, son public combl� le temps de cette soir�e magnifique, par des Yahia zaoualia et choumaraet Lazam el hougharine ya sam�ouk�ne. Egal � lui m�me, casquette de p�cheur, v�tu d�un tee-shirt de marin, guitare accroch� au cou, Ba�ziz comptant bien verser, � l�avenir dans la chanson cha�bie et sous un �volcan� de son et de lumi�res � passer au crible � travers son verbe provocateur, le pouvoir et ses dirigeants. L�audience surexcit�e compos�e de familles et de jeunes a tangu� jusqu�� une heure tardive de la nuit avec le Renaud alg�rien, et ses Anaya je m�en fou, Wayli wayli li fi ghalbi e�nkoulou, et Attention ya le pr�sident toute la jeunesse des hooligans machi kiz�mane. L�inoxydable Ba�ziz qui, dit-il, est �outr� par ce qui se passe au Liban et en Palestine, nous avouera qu�il continuera � chanter la �hogra tant que celle-ci persiste dans notre pays et dans le monde�. Dans une ambiance festive l�entr�e sur l�ar�ne de Double Kanon, le ma�tre du rap alg�rien, a �t� aussi un v�ritable pl�biscite pour lui. Il encha�nera morceau sur morceau des messages corrosifs et des textes acerbes pour toute une jeunesse acquise � lui. Son duo avec Ba�ziz, donn� � la fin du spectacle, a �t� un autre moment fort pour le public survolt� de balancer aux rythmes de la chanson contestataire. L�entame de cette derni�re soir�e a �t� laiss�e, soulignons-le, au groupe Equivoxe (France) qui rythmera son passage par des reprises de classiques de la chanson fran�aise et internationale. Am�lie, Armelle et Reny ont r�ussi � accrocher d�s leur entr�e le public. Quoi que l�on dise, et au-del� de la d�ception enregistr�e � la fin de cette �dition, � la suite de l�annulation de la soir�e d�hier (mercredi), les trois journ�es de Jijel en musique ont �t� incontestablement de bons moments de retrouvailles pour les artistes avec un public jijeli avide de musique du terroir. Quant aux organisateurs de ce festival, il est de leur int�r�t � faire d�s maintenant un bilan afin de tirer les principaux enseignements sur tout ce qui n�a pas march� durant cette �dition, notamment du c�t� de la billetterie et le d�ficit en ressources financi�res qui a fait cruellement d�faut cette ann�e. Un comit� d�organisation digne des grandes manifestations culturelles s�impose d�s lors, si l�on veut la p�rennit� de ce genre de spectacle � Jijel. A bon entendeur salut.
F. M.

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