R�gions Centre : TIZI-OUZOU
Mehaga, un village au flanc de l�Akfadou


Tapi au flanc de la for�t de l�Akfadou, le village bas de Mehaga dans la commune d�Idjeur (70 km � l�est de Tizi-Ouzou) a conserv� tout le charme resplendissant qui caract�rise les village traditionnels kabyles des temps imm�moriaux. Epargn� par le b�ton, le village ancien, dont beaucoup de maisons sont encore habit�es, a en effet, conserv� intact son cachet rustique mis � part les tuiles qui ont �t� refaites.
Faisant un pied de nez aux luxueuses habitations du nouveau village qui se d�veloppe en amont, il continue � r�sister au temps et aux hommes qui l�ont d�sert� au profit de constructions modernes. On y acc�de par une large ruelle en pente pav�e de dalles de pierres qui donne sur plusieurs venelles. La djema� qui servait autrefois d�assembl�e r�sonne toujours des paroles empruntes de sage philosophie que les vieux continuent encore aujourd�hui � distiller � l�ombre des treilles. La gha�ta des tambourinaires y �gayait aussi l�atmosph�re des f�tes qui se c�l�braient dans la placette. C��tait il y a plusieurs d�cennies et les vieux racontent comment, enfants, ils se serraient aux pans des burnous de leurs p�res pour p�n�trer ce monde des grands. Incrust�es les unes dans les autres, les maisons aux tuiles rouges et aux murs de pierres nues donnent sur une cour int�rieure qui s�ouvre sur les pi�ces. La salle commune est pourvue d�un kanoun servant de foyer creus� � m�me le sol. Au c�t� oppos� se trouve l��table s�par�e d�une petite cloison audessous de la soupente en bois. Les r�servoirs de grains faits en argile crue model�e c�toient les jarres illumin�es par la lumi�re qui se d�gage des murs peints en kaolin. C�est sans surprise qu�on trouve encore des lampes � p�trole en d�pit de l��lectricit� qui alimente tout le village et dont les pyl�nes alt�rent cette architecture ancienne dont on s��merveille de la candide splendeur. Le cadre rustique du village est loin d��tre emprunt� puisque la population, fi�re et toujours attach�e � l��conomie rurale, allie � merveille tradition et modernit�. Le pas des animaux domestiques rentrant des champs le soir r�sonne sur les dalles de pierre parsemant les innombrables ruelles accueillantes. La source, son abreuvoir et sa buanderie, la fontaine a conserv� son cachet d�antan. Les femmes y accomplissent les m�mes rites qu�autrefois. L�eau arrivant � flots de l�Akfadou �touff� les rires et les complaintes des femmes venant remplir leurs cruches. Les hommes ont aussi leur source thermale, La�nseur Bwada, toujours debout au-dessous des carr�s de potagers familiaux longeant l�oued dont les eaux tumultueuses actionnaient jadis trois moulins hydrauliques en aval d�un pont rustique r�alis�, dit-on, par des ouvriers chleuhs marocains. R�put�e pour ses vertus th�rapeutiques, elle servait aussi dans un temps pas si lointain de lieu o� s�accomplissait un rite pour nouveaux mari�s consistant � prendre la douche pr�c�dant la nuit de noces. Un miroir suspendu � l�entr�e de la fontaine, d�pourvue de porte, suffisait � informer de l�occupation des lieux. Guid�s par la voix des anc�tres, les jeunes, comme Mouas Cherif, un artiste peintre, viennent encore aujourd�hui se ressourcer et chercher leur inspiration dans ces symboles du pass�. Un village o� beaucoup de traditions ont surv�cu. Beaucoup de maisons abandonn�es tombent malheureusement en ruine chaque ann�e, c�est dire l�importance de la restauration et la pr�servation de ces constructions ancestrales dans la pr�servation de l�identit� et de la culture berb�res. Un r�le que promet de jouer la tr�s active association Rabehi-Mahfoud. La beaut� des lieux n�a-t-elle pas inspir� Canal+ ainsi que le tournage, non loin de l�, de L�honneur de la tribu? Ce village n�a pas laiss� insensibles les arch�ologues de la Direction de la culture de Tizi-Ouzou qui ont visionn� quelques images � l�occasion de leur visite dans la r�gion. Fascin�s par l�int�rieur des maisons rest�es intactes, ils n��cartent pas la possibilit� de proposer ce pan de la civilisation berb�re � un classement dans le cadre de la protection du patrimoine culturel de la r�gion.
S. Hammoum

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