R�gions Ouest : EL-BAYADH (EX-GERYVILLE)
Une wilaya au fond de la steppe
De notre envoy� sp�cial � El-Bayadh, M. Zenasni


En quittant la ville de M�cheria, avant le lever du soleil, on ressent d�j� les premiers frissons de l�automne. La wilaya d�El-Bayadh, notre prochaine destination, est � 200 km. Les 3 heures de route qui restent � faire, semblent une �ternit� au milieu de cet univers d�sertique, seules les tentes des nomades rappellent qu�il y a quand m�me une vie dans cette steppe silencieuse, isol�e, et qui parfois nous ram�ne � une triste r�alit�, nous sommes � mille lieues de la civilisation.
G�ryville, l�ex-ville garnison
Quand on arrive pour la premi�re fois dans cette ville, les b�tisses coloniales nous rappellent le pass� de cette cit� qui a enfant� des noms c�l�bres. Baki Boualem, Boualem Bessayah et le docteur Dalil Abou Bakr, recteur de la mosqu�e de Paris, sont natifs d�El-Bayadh. Erig�e en wilaya en 1982, El-Bayadh dispose de 22 communes et 6 da�ras avec une population estim�e � 250 000 habitants. A l�instar des villes du Sud, la population s�identifie par des noms de tribus qui n�ont jamais quitt� leur terre. C�est le cas de Ouled-Amrane, Ouled- Sidi-Tedj et la tribu de Grariz dont sont originaires Baki Boualem et Boualem Bessayah. Notre premi�re escale est la station de la radio locale, dirig�e par notre sympathique confr�re Miliani qui nous brossa un tableau sur cette wilaya du Sud o� beaucoup de choses restent � faire. Contrairement � d�autres r�gions, la radio locale, qui diffuse 7 heures par jour, reste le seul lien d�attache avec la majorit� de la population, constitu�e de nomades et d��leveurs vivant sous les tentes. On comprend alors que le transistor reste le seul moyen de s�informer dans cette immensit� steppique loin de toutes infrastructures modernes. L��quipe de la radio locale est anim�e d�une bonne volont� et s�attelle � �laborer des programmes qui r�pondent aux sp�cificit�s de la r�gion. Toutefois, cette station ne dispose pas encore de moyens modernes qui lui permettent de toucher l�ensemble de la wilaya. Techniquement, cette station souffre d�infrastructures (relais et centre d��missions). Cette situation provoque de temps en temps la col�re des auditeurs qui viennent manifester leur col�re aupr�s des responsables de la radio car en ces lieux isol�s, on a pas encore acc�s � l�audio visuel, faute d��lectrification. Cependant, des efforts sont consentis pour am�liorer les �missions de la radio. Dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux, un relais de haute puissance est en cours de r�alisation pour satisfaire cette population b�douine. La r�gion n�a pas connu de troubles graves durant la d�cennie noire et pourtant le d�veloppement reste � la tra�ne. Le chef-lieu d�El- Bayadh est loin de r�pondre aux exigences urbanistiques. A certains endroits, les trottoirs n�existent pas et la chauss�e se confond avec les pistes. En mati�re de sant�, il y a eu la r�alisation d�un h�pital de 150 lits et la couverture sanitaire est jug�e plut�t insuffisante, les cas graves sont �vacu�s vers Oran et Sa�da. Durant le passage de Djelloul Boukarabila � la t�te de l�ex�cutif, il y a eu quelques r�alisations, la maison de la culture, le nouveau stade et ce fameux a�roport qui ne fait pas l�unanimit� au sein de la population. En effet, les citoyens se posent la question sur l�utilit� d�un a�roport dans une ville d�sh�rit�e comme El- Bayadh, alors qu�il n�existe m�me pas une gare routi�re pour les voyageurs. Il est vrai qu�en mati�re de transport, le train aurait pu d�senclaver El-Bayadh et sa r�gion, mais la nouvelle ligne de chemin de fer Bel-Abb�s- B�char passe au Nord et traverse la ville de M�cheria. Le d�veloppement dans cette r�gion de cette Alg�rie si profonde a besoin de grands investissements car le ch�mage touche les 3/4 de la population. La seule unit�, Emac (fabrique du chaussures) qui employait 700 personnes a ferm� depuis longtemps. Un citoyen nous aborda pour nous faire une d�claration qui r�sume � elle seule la r�alit� dans le Sud : �Dans notre r�gion, il n�y a pas de soci�t� civile, ni de vraies activit�s politiques, c�est une population calme qui ne sait ni manifester, ni casser ou br�ler des pneus pour revendiquer des besoins �l�mentaires.� Allusion faite aux gens du Nord qui, pour un oui, pour un non, passent � l�action. Toutefois, l�espoir reste de mise, les autorit�s locales comptent bien rattraper le retard en mati�re de d�veloppement avec le lancement de beaucoup de projets, dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux, plusieurs secteurs sont cibl�s et qui figurent parmi les priorit�s. Il s�agit notamment de l�habitat, l�hydraulique et les travaux publics. D�ici � 2009, il reste beaucoup de choses � r�aliser dans cette r�gion. Pour ce faire, toutes les comp�tences locales doivent �tre mises � contribution. Ces populations du Sud m�ritent aussi de vivre dans un minimum de commodit�s, car la nouvelle g�n�ration ne supportera certainement pas le poids du d�s�quilibre social, sinon, dans la prochaine d�cennie, la steppe se videra et l�exode verra le Nord sera lourd de cons�quences.
M. Z.

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