Monde : IRAK
Moqtada Sadr cherche � �viter un choc frontal avec les Am�ricains


Le chef radical chiite irakien Moqtada Sadr, dont la milice est dans le collimateur des forces am�ricaines, cherche � �viter la confrontation, en r�int�grant le processus politique et en passant sous silence les centaines d'arrestations de ses miliciens.

�Une tr�s forte pression s'exerce sur Moqtada Sadr pour qu'il s'int�gre r�ellement dans le processus politique au lieu de s'imposer comme un Etat parall�le�, a estim� un expert irakien, Hosham Dawod, chercheur � l'Ecole des hautes �tudes sociales � Paris, interrog� par l'AFP. �Il est clair que le chef chiite est sur la d�fensive et cherche une couverture l�gale, qui lui �vitera peut-�tre un choc frontal avec l'arm�e am�ricaine�, a poursuivi M. Dawod. �Sinon comment peut-on comprendre son revirement spectaculaire ?� Dimanche, les repr�sentants du courant de Sadr ont annonc� leur retour au Parlement et au gouvernement apr�s un boycott de deux mois, dans un contexte qui ne leur est pas favorable. Plus de 600 membres de la milice de Moqtada Sadr, l'Arm�e du Mahdi, ont �t� arr�t�s ces derni�res semaines, dont le porteparole de cette milice et 16 chefs de groupes arm�s du quartier populaire chiite de Baghdad, Sadr City, selon l'arm�e am�ricaine. Et les Etats- Unis viennent d'annoncer l'envoi de 21.500 soldats am�ricains suppl�mentaires en Irak, alors que Moqtada Sadr milite pour un retrait de ces troupes. Un responsable proche de Sadr a affirm� � l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, que �le mouvement �tait pr�t � d�poser les armes. L'ordre a �t� donn� de ne pas chercher la confrontation avec les Am�ricains�. �Nous soutenons le gouvernement de Nouri Maliki, et nous ne porterons pas d'armes si le gouvernement assure la s�curit�. Nous r�alisons bien que nous sommes devenus la cible de la strat�gie am�ricaine�, a expliqu� ce responsable. Un rapport du Pentagone publi� le mois dernier atteste que le courant Sadr est dans le collimateur : �Le groupe qui a actuellement l'impact le plus n�gatif sur la situation s�curitaire en Irak est l'Arm�e du Mahdi, qui a remplac� Al-Qa�da en Irak comme l'acc�l�rateur le plus dangereux d'une violence confessionnelle potentiellement durable�, peut-on lire dans ce rapport. La milice, qui compte plus de 60.000 membres selon les chiffres am�ricains, se pose en d�fenseur de la communaut� chiite en Irak, face � la guerre totale men�e contre elle par les extr�mistes sunnites. Officiellement, le discours des dirigeants sadristes est tr�s l�galiste. �La d�cision de rallier le gouvernement s'explique par notre souci de pr�server le processus politique�, a affirm� � l'AFP cheikh Hassan al- Zarqani, porte-parole du groupe Sadr. �Elle n'est aucunement dict�e par nos craintes au sujet de notre avenir, apr�s la campagne d'arrestation, ni du sort de la coalition chiite au pouvoir�, a-t-il martel�. Or, selon Hosham Dawod, �des informations concordantes indiquent que des chefs z�l�s de l'entourage de Moqtada al- Sadr sont vis�s� par les Am�ricains. �Par mesure de protection, certains chefs de sa milice sont rentr�s dans la clandestinit� ou sont pass�s � l'�tranger�, a-t-il indiqu�. Joost Hiltermann, expert de l'International Crisis Watch (ICW), est de cet avis : �La d�cision du groupe Sadr de rallier le gouvernement a �t� prise au bon moment, car elle permet de mettre � l'abri ses dirigeants politiques, tandis que les miliciens ont disparu dans la nature�. Quant au Premier ministre Nouri al-Maliki, �lu avec le soutien de Moqtada Sadr, il est fr�quemment rappel� � l'ordre par les Am�ricains sur la question des milices. Pour M. Hiltermann, sa position �reste difficile� car, pour survivre, il doit louvoyer entre des alli�s chiites encombrants et ses parrains am�ricains.

�Ali le Chimique� refuse de s'exprimer � la reprise du proc�s
Le cousin de Saddam Hussein, �Ali le Chimique�, accus� avec cinq autres responsables de l'ancien r�gime de g�nocide contre les Kurdes, a refus� de s'exprimer hier, � la reprise de leur proc�s � Baghdad. A l'ouverture des d�bats, apr�s une pause de 12 jours, le juge Mohammed al-Oreibi al-Khalifa a donn� la parole aux accus�s, mais a essuy� un double refus. �Je ne ferai aucune d�claration au tribunal, tant que je n'aurai pas pu voir mon avocat�, a d�clar� Ali Hassan al-Majid, dit �Ali le Chimique�, sans autre explication. Une position suivie par Sabir al-Douri, ancien chef du renseignement de Saddam Hussein. Le juge a alors �teint les microphones et une discussion au ton vif s'est engag�e entre le tribunal et les deux hommes. Les accus�s risquent la peine de mort si leur responsabilit� est prouv�e dans les op�rations militaires Anfal, men�es en 1987 et 1988 au Kurdistan (nord), au cours desquelles 180.000 personnes ont �t� tu�es dans des ex�cutions de masse ou des bombardements chimiques, selon l'accusation.

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