Actualit�s : Les d�boires d'un investisseur alg�rien

Il a v�cu en Allemagne durant une trentaine d�ann�es et y a d� mener une vie sereine, socialement parlant. M. Baghdad Moulessouiga fait partie de ces Alg�riens, qui depuis longtemps d�j�, songent contre vents et mar�es � investir dans leur propre pays, l�Alg�rie.
En effet, cela fait treize ann�es qu�il se voit confront� � toutes sortes de probl�mes imaginables susceptibles freiner son ardeur de vouloir ajouter une quelconque pierre � l��difice �conomique de son pays d�origine. C�est sur un coup de t�te qu�il d�cidera de rentrer au pays en 1991. S�duit par tant de discours, il s�attellera alors � injecter toutes ses �conomies dans un important projet d�investissement � m�me d��tre r�alis� quelque part � Mostaganem, sa r�gion natale. En 1992, il d�posera alors un premier dossier inh�rent � la concr�tisation d�un centre de r��ducation et de r�adaptation fonctionnelle inscrit dans un domaine sp�cifique qui est le thermalisme. De l�, commenceront l�aventure et les d�boires de M. Moulessouiga. Il exprimera la demande de r�am�nager et restaurer le vieux et d�labr� bain d�une ancienne petite station thermale � A�n-Nouissy � une quinzaine de bornes de Mostaganem. Ce dernier, essuiera un refus implacable. Du c�t� de la commune de A�n-Boudinar, il sera d�couvert un endroit qui aurait pu �tre id�al pour un tel projet. L� �galement, les choses �taient loin d��tre simples et d�autres entraves viendront alors bloquer la proc�dure en question. Au bout de ses forces, il finira par c�der dix-huit mois plus tard apr�s avoir s�rieusement entam� son �nergie et ses �conomies. Fin 1993, il lui sera attribu� un espace qu'il fallait fonci�rement am�nager et partant, r�habiliter. Un acte notarial sera enfin �tabli et un centre de r��ducation verra le jour dans une zone � promouvoir. Cela remonte aux ann�es sanglantes de la trag�die nationale vers la fin 1994. Entre 1995 et 96, les survivants du macabre attentat de Sidi-Ali dans la wilaya de Mostaganem qui, � l��poque, avait fait plusieurs victimes dans les rangs des jeunes scouts, b�n�ficieront deux ann�es durant de soins et s�ances de r��ducation gratuits d�cid�s par ce m�me promoteur. Malgr� l�existence d�un acte d�ment �tabli, M. Moulessouiga se verra expuls� de son propre bien deux ans plus tard et ce, en l�espace de 48 heures, pour des raisons obscures. Plus tard, l�administration concern�e lui attribuera un autre terrain d�une superficie de 1189 m2 avec � la cl�, avis favorable, droits et taxes honor�s mais... sans que le b�n�ficiaire luim�me soit jamais inform� de quoi que ce soit. L�infortun� investisseur sera aussit�t apr�s mis en demeure avec par la suite une lettre de d�ch�ance, adress�e � celui qui n�aura jamais pu jouir d�une telle attribution... Devant un tel �tat de fait, il fera alors ses valises et se verra oblig� de repartir avec ses enfants de l�autre c�t� de la M�diterran�e, apr�s avoir d�bours� inutilement la bagatelle de douze millions de dinars. Entre-temps, un dossier sera mis par ses soins � la justice et � ce jour, il en est au quatri�me pourvoi en cassation en sa faveur mais aucune action palpable n�a pu �tre enclench�e. D�pit�, il d�cidera en 1998 d�aller s�installer en France en famille et c�est � Paris qu�il r�ussira � interpeller le pr�sident de la R�publique alg�rienne lors de sa premi�re visite dans l�Hexagone. Finalement, on lui trouvera une nouvelle assiette de terrain avec l�attribution du fameux droit de concession. Cependant, l�acc�s sur les lieux en question s�av�rait impossible eu �gard aux tonnes de remblais d�vers�s sur place auparavant par les engins et camions de deux entreprises de travaux publics. Un terrain qui devait faire l�objet d�un important projet de r�alisation d�un centre de thalassoth�rapie. Un autre combat qui aura dur� au moins deux autres ann�es, mais en vain. Lenteurs, blocages et entraves finiront par d�courager le partenaire direct de cet investisseur alg�rien, � savoir un groupe franco-allemand qui devait s�impliquer dans la r�alisation de ce projet dans les domaines aquatique et h�telier. Les partenaires europ�ens laisseront tomber le projet apr�s une ann�e d�attente. Le montage du dossier, � lui seul, aura co�t� la bagatelle de pas moins de... 427 000 FF. Eni�me d�ception et �ni�me retour � l��tranger en 2000... Moulessouiga n�abdiquera pas pour autant et engag� qu�il �tait dans cette v�ritable bataille, il sera de nouveau confront� � de sempiternels probl�mes vers la fin de cette m�me ann�e. On le fera �galement courir pour l�acquisition d�un ancien d�p�t avec � la cl� toutes sortes de contraintes administratives notamment. En six ann�es de calvaire, il aura ainsi fini par tout d�bourser et ce, au moment o� il n�aura gu�re eu droit au cr�dit tant souhait�. Entre une autorisation de d�molition, un permis de construire et un acte d�am�nagement, il aura eu le temps de voir de toutes les couleurs. D�j�, sur le site d�Our�ah-Plage, un autre promoteur aurait envisag� ce que M. Moulessouiga avait d�j� projet� auparavant, en l�occurrence ce fameux centre de thalasso qui, � la faveur d�une bureaucratie outrageante, n�aura jamais vu le jour jusque-l�... Fatigu� par la vie et un destin qui continue de lui tourner le dos, ce dernier a fini par tout perdre y compris sa famille, son argent et la stabilit� de son foyer. Actuellement en instance de divorce, l�infortun� M. Baghdad a �galement perdu une douzaine d�ann�es de cotisation � la Caisse de retraite, obnubil� qu�il est par un possible investissement dans son pays. Il attend beaucoup des d�cideurs et responsables alg�riens et par cons�quent ne veut en aucun cas c�der devant un �tat de fait qu�il consid�re des plus d�plorables. Son d�fi � lui, il veut le relever co�te que co�te, vaille que vaille ...
Sid-Ahmed Hadjar



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