Monde : Le repr�sentant de la Ligue arabe en Irak d�missionne

Le repr�sentant de la Ligue arabe � Baghdad, l'un des rares diplomates arabes encore pr�sent dans la capitale irakienne, a d�missionn� en regrettant le manque de "vision" du monde arabe sur la crise irakienne.
Mokhtar Lamani a envoy� la semaine derni�re une lettre au secr�taire g�n�ral de la Ligue arabe, Amr Moussa, pour lui faire part de sa d�cision de quitter l'Irak � la fin du mois de f�vrier, selon une copie de ce courrier parvenu hier � l'AFP. Dans cette lettre manuscrite, il explique avoir pris cette d�cision "en raison de l'incapacit� de parvenir � quoi que ce soit de s�rieux ou de positif" en "l'absence d'une quelconque vision arabe" sur la crise irakienne. "Quelques pays ont propos� de temps � autre des solutions de repl�trage qui ne r�glent en rien la crise du peuple irakien", poursuit-il. Aucun responsable de la Ligue arabe n'�tait disponible hier pour commenter ce courrier. M. Lamani, un Marocain de 56 ans, est l'un des derniers diplomates arabes pr�sents en Irak, la plupart des ambassadeurs dans le pays m�nent leurs activit�s depuis Amman. Sa d�cision ne devrait pas r�jouir le gouvernement irakien, qui plaide r�guli�rement pour une repr�sentation arabe accrue � Baghdad. M. Lamani avait �t� nomm� en mars par les ministres des Affaires �trang�res des pays arabes, avec comme mission d'aider � la r�conciliation nationale dans ce pays d�chir� par les violences confessionnelles. Dans sa lettre, longue de huit pages, M. Lamani �num�re les facteurs internes et externes qui ont rendu sa mission "impossible". "Les Irakiens ne sont pas d'accord sur la nature de leurs probl�mes", �crit-il en regrettant que "leurs relations se caract�risent par un manque total de confiance et une fuite en avant" dans la violence. M. Lamani d�nonce "la g�n�ralisation aveugle", qui conduit les Irakiens � consid�rer tous les membres des autres confessions comme des extr�mistes, et aboutit � des meurtres sur la seule base de l'identit� religieuse. "La situation autour de l'Irak est aussi compliqu�e qu'� l'int�rieur", souligne ensuite M. Lamani. "Les int�r�ts des voisins (de l'Irak) et des superpuissances se croisent, divergent (...) et se r�percutent directement sur la sc�ne irakienne." "L'Irak sera de plus en plus utilis� comme un champ de bataille pour des Etats et des mouvements", craint-il. Le diplomate regrette que "la confiance et la cr�dibilit�", dont il a b�n�fici� aupr�s des Irakiens, "n'aient pas pu les aider". "Au contraire, elles ont fait na�tre au fond de moi un fort sentiment d'oppression et de frustration face � la souffrance dont j'ai �t� t�moin durant toute l'ann�e" pass�e � Baghdad, r�v�le-t-il.

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