Actualit�s : ORAN : CINQUIEME JOUR DU PROCES BCIA/DEBUT DES AUDITIONS DES PRINCIPAUX OPERATEURS ECONOMIQUES ACCUSES DANS L'AFFAIRE
Lorsque la BCIA "combinait" avec la BEA


Alors que l�audition de l�accus� Ahmed Fouatih Belkacem, propri�taire entre autres commerces, de la soci�t� SNC Fouatih et Nbya, ainsi que les magasins Acyl, �tait tr�s attendue de par la fr�quence de ses activit�s commerciales par le biais de traites avalis�es aupr�s de la BCIA , dont la plupart appartenaient � des clients fictifs, ses d�clarations de ce samedi 3 f�vrier 2007 furent br�ves, r�sumant les raisons qui l�ont men� en prison � �sa boulimie� (terme qu�il a utilis�) � vouloir travailler avec plus d�une soci�t� � la fois, d�o� son recours aux traites avalis�es aupr�s de la BCIA. Lors de son audition en ce cinqui�me jour du proc�s, Addou Samir (directeur de Sotroplat), un autre principal accus� parmi les op�rateurs �conomiques, a, pour sa part, qualifi� son affaire �de complot maniganc� par Ahmed Kharoubi en personne qui a voulu casser Sotroplat, car ayant dans ses projets la cr�ation d�une raffinerie de sucre. Pour cela, ajoute-t-il, il a b�n�fici� de la complicit� de certains cadres de la BEA (Emir-Abdelkader) charg�e de la compensation�.
Amel.B - Oran (Le Soir) - Tout en qualifiant �le syst�me bancaire alg�rien d�archa�que, ses proc�dures administratives �tant trop lentes�, dira le pr�venu Ahmed Fouatih Belkacem qui a tenu � expliquer � la cour les motifs qui l�ont amen� � avoir recours aux traites avalis�es aupr�s de la BCIA. Nous avions, dit-il, cumul� beaucoup de ch�ques et nos clients �taient de plus en plus nombreux, par cons�quent, beaucoup de ch�ques impay�s face � des lenteurs dans les �changes commerciaux. D�s lors, Ahmed Fouatih m�a propos� d�amener mes clients � ouvrir des comptes aupr�s de sa banque contre des traites avalis�es�. Seulement ces traites �taient de courte dur�e (20 jours), ce qui n�arrangeait pas les affaires du pr�venu. D�s lors, dit-il � la cour, �je vais �tre franc, je n�avais pas d�autres choix que celui de faire signer plusieurs traites � la fois pour les reconduire � chaque �ch�ance. Ainsi, une traite compensait la pr�c�dente, c�est ainsi que les affaires tournaient, jusqu�� ce qu�il y eu l�affaire des traites que la BCIA a refus� de payer, �tant remis pour compensation en retard�. En r�ponse � la question du juge quant � la proc�dure d�obtenir les signatures � blanc sur des traites par ses clients, en contrepartie de 10 millions de centimes sans qu�ils ne re�oivent de marchandise, par cons�quent, dira le juge, il n�y avait aucun �change commercial, Ahmed Fouatih Belkacem, r�pondit : �Certes, pour ces derniers clients du mois de mai 2003 il n�y avait pas eu de livraison en raison d�un incident de paiement, mais concernant les 10 millions de centime je n�en sait rien.� Une fois l�affaire des traites que la BCIA a refus� de payer �tant arriv�es en retard, a �clat�, le pr�venu d�clare qu�Ahmed Fouatih en compagnie de son fils Mohamed-Ali lui avaient rendu visite � son bureau, l�obligeant sous la contrainte de signer 10 attestations o� il s�engageait � payer la contrepartie des traites qu�il devait � la BEA. D�gageant ainsi la BCIA de tout engagement et de toute responsabilit�, �tant la banque garante aupr�s de la BEA. Le juge lui demande alors : �Tu n�as pas de service de s�curit� pour qu�il te d�fende dans ce type de situation ?� Il r�pondit : �Je suis quelqu�un de faible face � ce type de situation et en plus je savais que je devais payer.� Concernant l�utilisation des ch�ques certifi�s sans solde pour couvrir les traites avalis�es impay�es, le pr�venu dira que c��tait une astuce utilis�e par Mohamed-Ali Kharoubi. Le juge lui fait remarquer : �Tu savais que c��tait une astuce ill�gale et tu continuais � travailler avec lui ?� L�accus� dira : �Facile � dire monsieur le juge, je n�avais pas d�autres choix.� Il poursuit ses d�clarations en tentant d�expliquer � la cour �sa bonne foi� � vouloir r�gler son d� � la BEA avant d��tre poursuivi en justice : �Lorsque je me trouvais en France (officiellement en fuite) mes avocats avaient rencontr�s ceux de la BEA et avaient conclu de r�gler le probl�me sans avoir recours � la justice, chose que la BEA n�a pas respect�. Ce sont eux qui n�ont pas voulu d�un arrangement � l�amiable.� Apr�s une audition qui a dur� deux heures, ce fut au tour du pr�venu Addou Samir de se pr�senter devant la cour pour r�pondre des chefs d�inculpation pour lesquels il fut emprisonn�. Ses propos �taient coh�rents et pr�cis lorsqu�il dresse son parcours de commer�ant jusqu�� ce qu�il en arrive � traiter ses affaires commerciales en dollars. Un projet qu�il devait conclure avec une soci�t� anglaise avec un montant de 70 millions de dollars. La soci�t� du pr�venu, � savoir Sotraplat, avait plusieurs filiales sp�cialis�es dans le plastique, la chaussure sportive, le sucre, le caf� Dans les ann�es 1984, �tant client de la BEA, cette derni�re lui avait, dit-il, exig� de concentrer son chiffre d�affaires et son mouvement uniquement au niveau de la BEA. Il dira � la cour que �d�s 2001 avec l��volution du march�, le nombre de mes clients avait augment� d�environ 400 et les difficult�s et retards dans les paiement �galement. D�s 2002, le march� du sucre avait baiss� au niveau de la Bourse � l��tranger et l�arriv�e du groupe Cevital avait contraint certains importateurs � quitter le circuit. Pour notre part, nous �tions contraints de ralentir l�importation. C�est � ce moment qu�appara�t Mohamed-Ali Kharoubi avec sa proposition de recours aux traites avalis�es. Il m�a toutefois demand� de signer un engagement dans le cas o� la marchandise n��tait pas livr�e. Ainsi, sur nos 400 clients, 56 avaient un compte � la BCIA�. Puis vint le 30 avril 2003 date d��ch�ance de bon nombre de traites de la Sotraplat, son directeur Addou Samir, d�clare � la cour qu�il ne se faisait aucun souci quant � leur r�glement pensant que la proc�dure de leur compensation au niveau de la BEA Emir-Abdelkader se ferait dans les d�lais soit au plu tard le 5/6 mai 2003. Ce qui n�aura finalement pas lieu et la BCIA a refus� de payer. Le pr�venu persiste dans sa conviction �La BEA Emir- Abdelkader charg�e de la compensation savait pertinemment que le d�lai pour la compensation des traites doit �tre imp�rativement respect� dans le cas �ch�ant, cela servirait la BCIA. Je suis s�r que �a a �t� fait avec pr�m�ditation. Si la BEA Emir-Abdelkader avait fait son travail on n�en serait pas l��. Il qualifie le pr�judice caus� � la BEA comme �tant �un complot entre la BCIA et la BEA charg�e de la compensation�. Et d�ajouter : �Les vrais coupables sont dehors, alors que d�autres sont cit�s en tant que t�moins dans cette affaire et nous, nous sommes en prison !� Au sujet des traites sign�es � blanc contre 10 millions de dinars pour chaque signature, Addou Samir nia comme son pr�d�cesseur (Ahmed Fouatih Belkacem) avoir eu recours � ce proc�d�. Concernant son altercation verbale avec Ahmed Kharoubi, lorsqu�il s��tait rendu lui et un staff de la direction r�gionale au niveau de la BCIA (si�ge d�Oran) pour tenter de r�gler le probl�me � l�amiable, � le directeur de la BCIA, Ahmed Kharoubi, avait dit clairement, je ne paierai pas les traites de Sotraplat�. Pour le pr�venu, cette attitude n�a pour lui qu�une seule explication : �Ahmed Kharoubi voulait casser Sotraplat parce qu�il avait dans ses projets de cr�er une raffinerie du sucre, il voulait �carter un concurrent de taille et le d�truire. C�est ce qu�il a d�ailleurs r�ussi � faire.� Prenant la parole, un des avocats de la partie civile posa une question directe � Addou Samir, directeur de Sotraplat, �est-ce vrai que la BCIA avait accept� de r�gler toutes les traites qu�elle avait auparavant refus� de payer en raison du retard, en pr�cisant que seules les traites de Sotraplat ne seront pas pay�es en raison d�un conflit personnel avec vous et votre soci�t� ou bien il s�agit simplement d�un d�faut de paiement de la part de la BCIA ?� Le pr�venu r�pondra qu�il n�avait aucun probl�me avec la BCIA. Ainsi, l�argument du conflit personnel n��tant pas plausible, selon le pr�venu, la BCIA ne pouvait a priori pas r�gler les traites de Sotraplat n�ayant pas la somme en question. Ce qui reste � prouver et � d�terminer le jour o� les deux Kharoubi en fuite pourront �tre auditionn�s � ce sujet pr�cis. C�est aujourd�hui lors du sixi�me jour de la tenue du proc�s de la BCIA que pourra �tre auditionn� Selmane, un commer�ant, celui dont le nom n�a de cesse �t� cit� comme �tant le commer�ant qui repr�sentait bon nombre de clients qui lui avaient �tabli des procurations en vue de b�n�ficier de traites avalis�es. Des clients qui pour la plupart �taient ou bien fictifs ou alors ne recevaient aucune marchandise en contrepartie. Son audition pourra peut-�tre d�terminer qu�il ne s�agissait uniquement que de �vente de signatures� pour l�obtention de traites. A. B.

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