Actualit�s : PLAIDOIRIE DE Me MOKRANE AIT LARBI
"Des groupes d'int�r�ts ont utilis� Khalifa pour rester au pouvoir"


Le diagnostic de Me Mokrane A�t Larbi est sans appel : l�affaire Khalifa est le fruit d�un conflit d�int�r�ts au sommet de l�Etat. �Des groupes d�int�r�ts ont utilis� Moumen Khalifa sur la base d�un deal qui stipulait qu�ils lui assuraient une couverture politique avec comme condition de ne jamais s�ing�rer dans le champ politique, chose que Khalifa n�a pas respect�.
Il a d�pass� les lignes rouges en voulant soutenir un candidat contre un autre. C�est ce qui a conduit � l��clatement de l�affaire�, a r�v�l� l�avocat qui a �t� applaudi au terme de sa longue plaidoirie. Me Mokrane A�t Larbi soup�onne ces groupes d�int�r�ts d�avoir voulu mener l�Alg�rie vers un �autre 5 Octobre� en organisant la faillite des entreprises publiques. �Comment expliquer que des ministres aient donn� des instructions pour que les d�l�gations alg�riennes voyagent exclusivement sur les lignes de Khalifa Airways ? Comment expliquer qu�ils aient vis� l�argent des OPGI ?� s�est-il interrog� avant de r�pondre que leurs desseins �taient clairs : pousser les Alg�riens dans la rue. L�avocat a soulev� beaucoup d�autres questions, se demandant qui a aid� Khalifa � s�accaparer tout cet argent. Qui l�a aid� � prendre la fuite et qui est aujourd�hui contre son extradition ?
�Des ministres se sont vendus � tr�s bas prix�
Des interrogations qui trouvent une seule r�ponse : des hauts cadres. Des ministres qui �se sont vendus � tr�s bas prix et qui suppliaient la secr�taire de Moumen pour avoir une entrevue avec ce dernier, qui pour un emploi, qui pour une carte de gratuit� de transport�. L�amer constat de l�avocat ne s�arr�te pas l�. Il a �voqu� longuement l�ind�pendance de la justice s��tonnant que Bela�z ait d�clar� que le proc�s Khalifa allait s�ouvrir d�s le d�but 2007. �Cela prouve que le ministre de la Justice connaissait d�avance les conclusions de la Cour supr�me.� Et de dire � ce dernier que �la justice qui va statuer sur le cas Moumen se trouve � Londres et non � Ben Aknoun�. L�avocat, qui estime que la justice est loin d�avoir acquis son ind�pendance, a rappel� les propos contradictoires du chef de l�Etat qui avait d�clar� que la justice �tait ind�pendante avant de dire : �Je viens de donner des instructions.� Ce qui fera dire � l�avocat que �nous sommes encore loin de ce qui se fait sur l�autre rive� et de conclure � ce sujet qu��on ne peut pas r�former un secteur lorsque c�est tout le syst�me qui est pourri�. Me Mokrane A�t Larbi ne trouve aucun motif de satisfaction dans les d�clarations du PG qui a promis d�autres proc�s. �Oui il y en aura un pour chaque �lection mais les accus�s seront toujours tri�s au niveau du sous-sol sans toucher au sommet.�
�La responsabilit� des gouvernements successifs est engag�e�

Pour l�avocat, il n�existe aucun doute sur la responsabilit� av�r�e des diff�rents gouvernements. �Le dossier prouve que les diff�rents rapports sont arriv�s au plus haut niveau, jusqu�au cabinet d�un chef du gouvernement.� Et de s��tonner du traitement s�lectif fait aux diff�rentes personnes impliqu�es. �C�est �tonnant de constater que lorsqu�un ministre b�n�ficie d�un avantage, on parle de cadeau et que lorsque �a arrive � quelqu�un de l�Alg�rie d�en bas, on parle de corruption.� Me Mokrane A�t Larbi, qui d�fend Hocine Soualmi, l�ex-directeur de l�agence des Abattoirs, pi�ces � l�appui, a tent� de convaincre le tribunal que le dossier �tait vide et que les accusations n��taient pas fond�es. Le procureur g�n�ral avait requis 20 ans contre son mandant accus� entre autres d�association de malfaiteurs, d�escroquerie, de falsification. �Le procureur g�n�ral n�a apport� aucune preuve. Il s�est content� de se r�f�rer au s�isme, aux inondations et aux criquets. Il parle des milliards pour impressionner les jur�s mais existe-t-il une preuve que l�une des personnes assises au box ait b�n�fici� d�un dinar ?�
�Des ministres ont pris le th� au si�ge d�une association de malfaiteurs VIP�
Au procureur g�n�ral, il dira qu�il sera tr�s difficile de convaincre la justice britannique que Khalifa �tait � la t�te d�une association de malfaiteurs agr��e par l�Etat. �Depuis quand un membre d�une association de malfaiteurs est assur�, dispose d�un contrat de travail et re�oit � l�heure du th� des ministres de la R�publique ?� L�avocat d�plore que le juge d�instruction n�ait pas fait cas du rapport de l�expert qui avait innocent� son client au sujet des EES, ce qui fera dire � l�avocat : �C�est tout de m�me bizarre que le PG ait �voqu� l�agence de Kol�a. Pourquoi cette agence et pas celle de Azazga ? D�ailleurs, l�expertise est arriv�e � la m�me conclusion � l�agence des Abattoirs qu�� celle de Kol�a mais force est de constater que son responsable n�est pas l�.�
N. I.



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