Culture : TAHAR BOUKELLA, SCENARISTE D��EL MANARA�, � BOUZEGUENE
Gros plan sur la d�cennie noire


Le 22e rendez-vous cin�-club de l�association Igelfan, organis� au centre culturel de Bouzegu�ne, a drain� une foule nombreuse. La projection du film El Manara de Belkacem Hadjadj, suivie d�un d�bat avec le sc�nariste Tahar Boukella, a �t� un v�ritable d�lice pour les cin�philes. Le d�bat abord� par les jeunes a concern� les aspects divers de la th�matique, les techniques et le contexte politique de la trag�die nationale abord�e dans la fiction de 90�.
M. Boukella a r�sum� la trame dans le triptyque qu� El Manara, dans le sillon de la d�cennie noire, d�passe le constat de la simple condamnation pour aborder la question fondamentale : �Comment et pourquoi le printemps d�mocratique de 1989 a-t-il g�n�r� la trag�die et la violence en Alg�rie ?� Le sc�nariste a propos� des �l�ments d�analyse en donnant au public � chaque fois un peu plus l�envie de comprendre. � El Manara veut �viter le manich�isme et la caricature, encha�ne le conf�rencier en pr�cisant que �les islamistes ne sont pas tous des abrutis pervers et les d�mocrates ne sont pas tous des modernistes �clair�s et honn�tes�. Soulignant qu�il ne s�agit pas de mettre tout le monde dos � dos mais chacun devant sa conscience en posant la probl�matique : �Les d�mocrates les plus fervents ont-ils �t� cons�quents avec leurs valeurs politiques? Les islamistes les mieux intentionn�s l�ont-ils �t� avec les principes �thiques qu�ils pr�nent ?� Le sc�nariste a expliqu� enfin que la grande id�e du film est que �les crimes les plus abjects peuvent �tre commis au nom de bonnes intentions, d�mocratiques ou islamiques ; lorsque les hommes qui les portent perdent de vue la finalit� �thique qui donne sens � nos actions et qu�ils deviennent des jouets manipul�s par des forces et des situations qui les d�passent�. En conclusion, le conf�rencier est revenu sur les personnages principaux Ramdane (le m�decin) et Fawzi (le journaliste). Amis d�enfance aimant la m�me fille, alors qu�ils �uvrent sur la m�me base humanitaire (la torture en 1989), ils se retrouvent ennemis � commettre (ou � cautionner), chacun dans son camp, des crimes aux antipodes de leurs valeurs. A l�image de l�Alg�rie, Asma, leur amie, assiste impuissante � la fracture.
S. Hammoum

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