P�riscoop : BAZOOKA
Le lait, apr�s la patate
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Des signes inqui�tants laissent pr�voir une p�nurie de lait sur le march�. Des usines priv�es ont ferm� leurs portes, des �leveurs pr�f�rent fournir les fromageries priv�es qui les payent cash au lieu de livrer les entreprises publiques qui les payent � terme, des laiteries rencontrent des probl�mes de tr�sorerie � cause de l��cart entre le prix de la poudre et celui du lait reconstitu�, les prix sur le march� mondial s�envolent, etc. Dans une ville de l�ouest du pays, des m�nag�res ont achet� le sachet au-dessus de son prix l�gal.
Le probl�me est suffisamment s�rieux pour justifier une r�union des ministres concern�s. Elle a rassur� le consommateur sur le maintien du prix actuel du sachet et annonce des mesures pour r�soudre le probl�me. Mais elle ne peut tranquilliser personne sur la disponibilit� du produit. Car, il existe un risque s�rieux d�une rupture des commandes sur un march� tendu. Il faut trouver la poudre de lait et engager la proc�dure de commande � temps pour assurer un approvisionnement continu. Connaissant nos gouvernants, nous sommes en droit de penser qu�ils n�ont r�agi que trop tard, une fois le risque install�, une fois la crise imminente. Une p�nurie de lait frapperait durement, tr�s durement, les revenus faibles. Le lait est redevenu, avec le pain, l�aliment de base, le cache-mis�re des Alg�riens pauvres, n�en d�plaise � Ould Abb�s. Vous pouvez mesurer ce degr� de pauvret� chez le marchand de volaille. Il vous expliquera que les m�res de famille (et les p�res) ach�tent les abats de volailles � cent dinars le kilo pour donner un peu de saveur aux repas. Avec quarante ou cinquante dinars, elles en ont pour deux jours � faire passer le pain dans la sauce. �videmment, les hormones se concentrent dans ces abats et leur consommation est en principe dangereuse. Le lait, dans ce contexte, reste l�aliment miracle. Ce gouvernement ne peut en aucun cas le soumettre aux lois du march� dont il fait pourtant sa religion. Cette crise du lait nous apprend au moins deux choses. Le smig est un artifice puisqu�il ne permet m�me pas d�acheter le pain et le lait � leurs prix r�els. Il nous apprend qu�en sept ans de gouvernance, de caisses archipleines et de propagande sur le d�veloppement agricole, ce pouvoir a �t� incapable d�assurer la s�curit� alimentaire du pays. Pas m�me un stock de poudre de lait. Pas m�me de la bonne semence de pommes de terre ! C�est vous dire !
M. B.

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