Krim Belkacem avait la stature d�un homme d�Etat et a su l�affirmer en toutes occasions, menant � bien sa mission. C�est en ces termes que l�ancien chef de gouvernement et membre du Haut Comit� d�Etat, R�dha Malek, a pr�sent�, hier au Centre de presse d� El Moudjahid, sous l��gide de l�association Mecha�l Ec-Chahid, la personnalit� �minemment �complexe� de ce Lion des montagnes qu��tait Krim Belkacem.

Ce dernier, h�ros de la R�volution nationale et qui a dirig� l��quipe de n�gociateurs des Accords d�Evian du 19 mars 1962 dont notre pays comm�more le 45e anniversaire. Ces accords sign�s par ce ministre des Affaires �trang�res du Gouvernement provisoire de la R�volution alg�rienne (GPRA), en charge de la conduite de la guerre, au nom du FLN et du gouvernement provisoire. Revenu longuement sur leur historique, des accords qui ont, selon R�dha Malek, permis de r�aliser l�ind�pendance totale du pays sur la base de l�int�grit� de son territoire et l�unit� de son peuple, assurant la r�alisation enti�re des engagements pris dans la D�claration du 1er Novembre 1954. Des accords �prement n�goci�s entre les repr�sentants du Gouvernement provisoire, sous le f�rule de ce symbole de la R�volution, et le gouvernement du g�n�ral de Gaulle dont le n�gociateur en chef a su contrer toutes les man�uvres dilatoires. Des n�gociations durant lesquelles Krim Belkacem a d�montr�, avec le sourire, tant son pragmatisme et sa souplesse que sa rigueur, ses positions fermes et sa d�termination � pr�server la souverainet� de l�Alg�rie sur l�ensemble de son territoire dont le Sahara notamment. Un �r�le majeur�, une �ouverture d�esprit�, un g�nie diplomatique, �des nerfs solides� et autres qualit�s immenses dont Krim Belkacem avait fait preuve, m�me en d�pit des �hauts et bas�, des �probl�mes internes� au mouvement de Lib�ration et des �difficult�s de faire de la politique alors�. En ce sens, R�dha Malek a �voqu� les divergences d�appr�ciations au sein du Conseil national de la R�volution alg�rienne (CNRA) sur l�opportunit� des n�gociations engag�es avec la France. Des d�saccords survenus entre le GPRA et l��tat-major des fronti�res dont le d�funt Houari Boumediene. L��tat-major reprochant au GPRA d� ��tre trop flexible�, �une crise qui aurait pu mal tourner� selon R�dha Malek, mettant en avant un �probl�me de pouvoir� et rendant un hommage appuy� au trio Krim Belkacem, Abdelhafidh Boussouf et Lakhdar Bentobbal. En effet, a contrario du GPRA, un �tat-major hostile � engager de telles n�gociations avant le r�glement des diff�rends internes et plut�t favorable � la r�organisation du gouvernement et � donner un plus grand r�le � l�int�rieur. Cela m�me si l�ancien pr�sident Houari Boumediene a, selon l�h�te d� El Moudjahid, pris acte de l�importance de ces n�gociations. Cela �tant, les participants � cette rencontre dont l�ancien secr�taire g�n�ral du FLN, Abdelhamid Mehri, ont reconnu le grand m�rite de Krim Belkacem, appelant � lui consacrer ainsi qu�� d�autres personnalit�s du mouvement national des journ�es d��tudes, en d�veloppant la recherche historique. Krim Belkacem ou une grande personnalit� de l�Histoire de l�Alg�rie, une histoire � revisiter, des participants d�en appeler � clarifier pour la post�rit� le r�le de Krim Belkacem dans la crise de 1947 et par rapport aux divergences d�avant 1954 entre les Centralistes et les Messalistes. Cela, m�me si rien n�a filtr� de cette rencontre historique sur le d�c�s en 1970 � Frankfurt en Allemagne de Krim Belkacem, un d�c�s survenu dans des conditions encore entour�es de myst�re.
Ch�rif Bennaceur

Format imprimable