Actualit�s : LA PRESSE FRAN�AISE ET LES ATTENTATS D'ALGER
L'organisation terroriste se rapproche de l'Europe


Au lendemain des deux attentats terroristes � Alger, les quotidiens fran�ais ont, dans leur quasi-majorit�, consacr� leur une aux actes criminels perp�tr�s mercredi dans notre capitale. Ils sont encore tr�s largement revenus hier sur ces attentats. Si, dans un premier temps, la presse fran�aise s�est content�e de d�crire l�horreur v�cue par les Alg�rois et s�est fait l��cho de la r�probation unanime des citoyens alg�riens face au retour � la violence dans notre pays, les titres fran�ais de vendredi se penchent, dans leur majorit�, sur les incidences �ventuelles des actions d�Al Qa�da au Maghreb sur l�Hexagone et, plus globalement, sur l�Europe.
�L�organisation terroriste Al Qa�da se rapproche de l�Europe� titre, dans l�un de ses articles, le quotidien Le Figaro. Pour sa r�dactrice, Isabelle Lasserre, la nouvelle filiale cr��e par l�organisation de Ben Laden en Afrique du Nord, autour du GSPC, fournit un tremplin aux djihadistes internationaux. Les actes commis ces derniers jours � Casablanca et � Alger ne sont, selon elle, �qu�un avant-go�t de ce que la n�buleuse terroriste pr�pare dans la r�gion�. Pour ce quotidien, le GSPC, �consid�r� comme l�avant-garde terroriste du Maghreb, aurait �t� charg� par l�organisation d�Oussama Ben Laden d�unifier les diff�rents groupes islamistes de la r�gion, notamment le Groupe islamique combattant du Maroc (GICM), responsable pr�sum� des attentats de Casablanca en 2003 et de Madrid en 2004, et le Groupe islamiste combattant de Libye (GICL). Les relais install�s en Alg�rie et au Maroc par Al Qa�da, poursuit le journal, sont d�autant plus int�ressants pour l�organisation qu�ils sont plus proches de l�Europe que ne le sont les positions irakiennes. Alain Rodier, ancien officier sup�rieur des services de renseignement et auteur en 2006 d�un ouvrage intitul� El Qa�da, les connexions mondiales, explique dans le quotidien Lib�ration que la France n�est pas plus menac�e qu�avant les attentats du Maghreb car, dit-il, �notre pays est d�j� explicitement vis� par Al Qa�da�. Pour Alain Rodier, �aucun expert n�est �tonn� par les attentats d�Alger dans la mesure o� �on savait que le r�seau d�Alger, en pleine r�organisation autour d�un �mir, Abdelhamid Sa�daoui, dit Abou el Haytam, il est fort probable qu�il soit derri�re cette affaire�. Pour le quotidien Le Monde, qui consacre de nombreux papiers aux attentats d�Alger, �Al Qa�da pour le Maghreb islamique veut d�sormais s�inscrire dans le djihad globalis�. Ce quotidien explique que selon une s�rie de notes tr�s r�centes des services de renseignement fran�ais (dont le journal a pris connaissance) �le changement d�appellation (du GSPC en Al Qa�da Maghreb) correspond � des int�r�ts mutuels entre la direction du GSPC et le noyau dur d�Al Qa�da : la premi�re profite du prestige de la marque mondialement connue ; Al Qa�da, pour sa part, b�n�ficie du coup d��clat de ses nouveaux repr�sentants et d�veloppe ses r�seaux dans le Maghreb. Le journal du soir reprend des propos du chercheur Olivier Roy, pour qui �le mod�le GIA, reposant sur la lutte dans les maquis et la volont� de constituer un Etat islamique, ne fonctionne plus. La nouvelle g�n�ration n�a aucune strat�gie de ralliement des masses ; elle s�inscrit dans un projet global, supranational. Ils sont beaucoup trop modernes pour avoir un projet politique �labor�. Ils veulent simplement frapper en ayant le plus grand impact m�diatique�. Et dans un autre papier, le journal Le Monde explique �qu�alors que ces attentats d�Alger sont un camouflet et un d�fi au pouvoir alg�rien et font voler en �clats la fiction d�une r�ussite de la politique de r�conciliation nationale�, ils rappellent aussi � l�Europe �et en particulier � la France, d�j� menac�e par l�ex-GSPC, que le danger d�Al Qa�da est tout proche. L�implantation des disciples de Ben Laden au Maghreb, voire au Sahel, vise aussi � fournir aux terroristes des bases op�rationnelles proches du continent europ�en. L�ex-GSPC semble d�ailleurs �tre un relais pour approcher une partie des populations sah�liennes�, conclut le quotidien.
Poursuivre avec l�Alg�rie le chemin difficile de la collaboration
La presse s�est naturellement int�ress�e au dispositif antiterroriste en place apr�s ces attentats dont tout le monde s�accorde � dire qu�ils peuvent atteindre la France et l�Europe. Dans un papier consacr� par le journal Lib�ration d�hier � l�arsenal antiterroriste fran�ais, le quotidien qualifie ce dernier de �rod�. Rappelant que la France conna�t un r�pit de onze ann�es (depuis les attentats terroristes du RER Port Royal), les responsables de la lutte antiterroriste expliquent que ce r�pit n�est pas d� au hasard mais au �dispositif unique au monde alliant un cadre juridique d�exception et un maillage policier serr�. La lutte antiterroriste, explique le journal, �associe aujourd�hui plusieurs services des minist�res de l�Int�rieur et de la D�fense. La Direction de la surveillance du territoire en est le bras arm� le plus imposant (�) au plus pr�s du terrain, les renseignements g�n�raux surveillent l�islam radical. Apr�s les attentats du World Trade Center et ceux de Londres, les policiers fran�ais se sont f�licit�s d�avoir privil�gi� le renseignement humain sur le renseignement �lectronique, � la diff�rence de leurs coll�gues anglo-saxons. Mais ce n�est pas tout, pr�cise encore le journal, qui explique que la lutte antiterroriste veut aussi frapper au portefeuille. �La police fran�aise a cr��, en septembre 2004, une unit� financi�re antiterroriste int�gr�e au sein de la brigade criminelle. Sa mission est de surveiller des soci�t�s, des associations ou des patrimoines immobiliers de personnes appartenant � diff�rentes mouvances susceptibles d�avoir des vis�es terroristes, afin de maintenir une pression permanente sur ces r�seaux�. Dans l��ditorial de vendredi, sign� G�rard Dupuy, il y est expliqu� que la France n�est pas d�aujourd�hui menac�e, elles l�est depuis longtemps. L��ditorialiste dit : �Contre cela, il n�existe aucune panac�e. Il faut maintenir l�humble prophylaxie polici�re qui a, jusqu�ici, donn� des r�sultats satisfaisants. Et il faut poursuivre avec l�Alg�rie le chemin difficile d�une collaboration qui a suscit�, jusqu�� pr�sent, plus de discours que de r�sultats.�
K. B.-A.

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