P�riscoop : BAZOOKA
Lectures (1)
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


En quelques minutes, toutes les incertitudes subconscientes et les angoisses cach�es ont refait surface. Sous le choc, les gens ont retrouv�, intacts, les r�flexes qui leur avaient permis de survivre, les rituels qui leur avaient permis de se rendre au travail, � l��cole, � l�universit� et au march�, tous les actes de r�sistance tenace et muette de la soci�t� qui ont contribu� � d�faire le terrorisme et l�int�grisme. Mercredi et jeudi, la ville s�est beaucoup vid�e de ses embouteillages et des foules grouillantes des badauds.
Le soir m�me, dans une famille, on discutait des itin�raires � �viter d�sormais. Nous sentions bien cette angoisse latente, r�sultat des traumatismes d�une d�cennie de terreur de masse, sourdre dans le regain de pi�t�, de pri�res, de foi, meilleur des refuges pour des hommes priv�s de parole, d�expression, d�esp�rance, de r�alisation sociale et culturelle de soi au point qu�avec un Etat immens�ment riche, des milliers de harragas pr�f�rent la mort en mer � l�id�e de rester au pays, signalant, dans l�horreur, l�urgence pour le pouvoir de se pencher sur les souffrances et les probl�mes de notre soci�t� plut�t que de se soucier de la seule rente p�troli�re et de sa pr�dation. Pourtant, les cercueils n��taient pas encore clou�s que sur nos morts une implacable guerre politique commen�ait. A Alger, le Premier ministre qui se dit coordinateur du gouvernement, en violation de la Constitution, condamnait un acte criminel. Un acte criminel n�est pas un acte politique, bien s�r, et donc ne rel�ve pas de cette sph�re. Presque au m�me moment, Ould Adda et Haddam condamnaient � leur tour cet acte criminel et rappelaient que l�arr�t de tels actes sans justifications politiques ou religieuses d�pendait d�un r�glement politique de la crise, c'est-�-dire le retour du FIS � l�activit� l�gale. Sur Al Jazeera, la question centrale fut de savoir si cet attentat signait la mort de la politique de r�conciliation nationale. Un expert �gyptien des mouvements islamistes soulignait que les djihadistes se situaient dans une logique de martyre pas de concessions, Ould Adda remarquait que cette nouvelle mouvance d�Al Qa�da excommuniait toute la soci�t� et un exil� alg�rien, ancien diplomate, r�pondait avec v�h�mence � Menasra, qui d�fendait la r�conciliation nationale, que cette derni�re ne pouvait se r�aliser sans la fin de ce pouvoir et des pratiques de corruption, de meurtres et de mensonges. Bref, en une demi-journ�e, le tableau �tait dress� : en refusant la solution politique avec le FIS, vous avez ouvert la voie � de nouveaux djihadistes autrement plus dangereux pour la stabilit� de l�Alg�rie si importante aux yeux de l�Europe pour �tre une des principales sources d��nergie. En un tour de main, l�islamisme soft est propos� comme seule solution et comme seul rempart possibles � la d�stabilisation.
M. B.

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