Corruptions : UNE AFFAIRE DE CAISSES NOIRES DE GRANDE AMPLEUR CONTINUE D�ECLABOUSSER LA FIRME SIEMENS DEPUIS PLUSIEURS MOIS
L'autorit� boursi�re am�ricaine enqu�te, pourquoi l'Alg�rie ne le ferait pas aussi ?


Le groupe industriel allemand Siemens a annonc� le jeudi 26 avril 2007 que l'autorit� boursi�re am�ricaine (SEC) avait d�cid� l'ouverture d'une enqu�te formelle sur une affaire de caisses noires de grande ampleur qui �clabousse la firme allemande Siemens, selon un communiqu� rendu public par cette derni�re.

Siemens est soup�onn� d'avoir utilis� pendant des ann�es des pots-de-vin, d'un montant pouvant atteindre les 400 millions d'euros, afin de d�crocher d'importants contrats de t�l�communications � l'�tranger. Plusieurs responsables du groupe sont poursuivis dans ce cadre. Plusieurs pays ont lanc� des enqu�tes sur Siemens, parall�lement � celle que m�ne le parquet de Munich depuis des mois. L'Alg�rie qui a d'importantes relations commerciales avec Siemens depuis de tr�s longues ann�es devrait � son tour ouvrir une enqu�te judiciaire � partir des nombreux contrats sign�s avec la firme allemande et ses diff�rentes filiales de par le monde, dont celle qui se trouve en Autriche notamment. Parmi les secteurs d'activit� o� Siemens en Alg�rie obtient un grand nombre de contrats avec une facilit� d�concertante, nous retrouvons les t�l�communications, l'�lectronique, l'imagerie m�dicale et la signalisation. La convention des Nations unies contre la corruption que l'Alg�rie a ratifi�e peut �tre le cadre id�al au plan international pour ouvrir le dossier Siemens, m�me si l'Allemagne n'a toujours pas ratifi� cette Convention, alors qu'elle pr�side le G8 en 2007 et l'Union europ�enne pendant le premier semestre de cette ann�e. La probabilit� de trouver la trace de pots-de-vin et de commissions ne serait pas n�gligeable. L'enqu�te pourrait donner rapidement des r�sultats, d'autant plus que les possibilit�s de coop�ration judiciaire existent avec le parquet de Munich et que les responsables de Siemens en Allemagne ne seraient pas d�favorables � apporter l'assistance n�cessaire.
Djilali Hadjadj

�Siemens a �t� averti au printemps que la SEC � autorit� boursi�re am�ricaine � avait converti en enqu�te formelle son investigation informelle sur ces dossiers�, a indiqu� le groupe. Siemens, qui indique avoir d�pens� 63 millions d'euros sur le trimestre pour l'enqu�te interne qu'il a lanc�e, a dit ne �pas pouvoir exclure� que la soci�t� en tant que personne morale ou d'autres dirigeants fassent dans l'avenir l'objet de proc�dures au civil et au p�nal. Siemens a pr�venu que ces affaires pouvaient �ventuellement peser sur ses r�sultats. Le patron de Siemens, Klaus Kleinfeld, a annonc� mercredi 25 avril 2007 son prochain d�part, victime � son tour d'une op�ration �mains propres� qui vise � redorer le blason de la soci�t�, terni par des scandales de corruption � r�p�tition. �Klaus Kleinfeld, pr�sident du directoire de Siemens, a annonc� qu'il n'�tait pas disponible pour une prolongation de son contrat, qui expire le 30 septembre 2007�, a annonc� le groupe dans un communiqu� � l'issue d'une r�union du conseil de surveillance. Le patron sortant n'a pour l'instant pas �t� inqui�t� personnellement dans les multiples affaires de corruption touchant Siemens depuis des mois. Le communiqu� de Siemens souligne d'ailleurs que M. Kleinfeld a mis en place �une strat�gie efficace� d'enqu�te interne sur ces affaires, et que des experts ind�pendants aux Etats-Unis n'ont trouv� �aucun indice de malversation de la part de M. Kleinfeld�, ni d'une quelconque connaissance des conduites r�pr�hensibles dans le groupe. Mais M. Kleinfeld fait les frais d'une op�ration �mains propres� lanc�e par les administrateurs, emmen�s selon la presse par le num�ro deux du conseil de surveillance, le patron de la Deutsche Bank Josef Ackermann, qui est soucieux de r�tablir la r�putation de Siemens. La semaine derni�re, le pr�d�cesseur de M. Kleinfeld, devenu pr�sident du conseil de surveillance, l'influent Heinrich von Pierer, avait lui aussi renonc� � son poste sans que pour l'instant sa probit� soit mise en cause.
FACE A L'AMPLEUR DU DESASTRE, LES D�MISSIONS ET LES D�TENTIONS SE MULTIPLIENT
M. Von Pierer a �t� remplac� d�s mercredi par Gerhard Cromme, un sp�cialiste des questions d'�thique dans l'entreprise, dont la premi�re d�cision a donc �t� de pousser Klaus Kleinfeld vers la sortie. Gerhard Cromme �tait jusque-l� pr�sident du conseil de surveillance de ThyssenKrupp et pr�sident d'une commission gouvernementale qui �labore des r�gles d'�thique pour les entreprises Depuis l'ouverture d'une enqu�te � Munich en novembre 2006 sur un vaste d�tournement de fonds via des comptes � l'�tranger, Von Pierer, ce personnage influent, nomm� conseiller �conomique de la chanceli�re Angela Merkel (CDU) en mai 2006 et qui avait nou� d'excellentes relations avec l'ancien chancelier Gerhard Schr�der (SPD), avait contest� toute responsabilit� dans ces pratiques en soulignant les efforts entrepris par Siemens depuis 1991 pour lutter contre la corruption. Lors de l'assembl�e g�n�rale des actionnaires du groupe fin janvier, il avait exprim� son �profond regret� face � l'�chec de ces mesures. Pour d�samorcer les critiques, l'ancien patron de Siemens avait aussi annonc� qu'il ne prendrait dor�navant plus part aux r�unions de la commission de contr�le du conseil de surveillance, charg�e de faire la lumi�re sur les affaires de corruption. Le syst�me de caisses noires avait �t� mis en place entre 1992 et 2005. L'enqu�te avait r�v�l� le versement d'au moins 200 millions d'euros de pots-de-vin et Siemens avait m�me reconnu l'existence de paiements douteux � hauteur de 420 millions d'euros depuis 1999. Plusieurs anciens collaborateurs de M. Von Pierer ont d'ailleurs fait l'objet d'arrestations. Le scandale a pris une nouvelle dimension au mois de f�vrier avec l'ouverture d'une enqu�te � Nuremberg sur des transactions douteuses entre Siemens et Wilhelm Schelsky, l'ex-pr�sident de l'organisation syndicale AUB et ancien membre du comit� d'entreprise du groupe. Quelques semaines plus tard, Johannes Feldmayer, responsable au sein du directoire de plusieurs secteurs de l'entreprise �tait plac� en d�tention. Consid�r� en 2005 comme un possible dauphin de M. Von Pierer, ce dirigeant �tait accus� d'avoir sign�, en 2001, un contrat avec M. Schelsky. De plus, un proc�s o� comparaissent deux ex-collaborateurs de Siemens, accus�s d'avoir vers� pr�s de six millions d'euros � deux directeurs du groupe italien Enel entre 1999 et 2002 en �change de deux contrats, s'est ouvert le 13 mars dernier. Autant d'affaires qui rendaient la situation de M. Von Pierer intenable. Dans ce contexte, plusieurs membres du conseil de surveillance avaient d�cid� de le convaincre de partir. Avec succ�s. En d�missionnant, l'ancien patron esp�re pouvoir aider �Siemens � sortir des gros titres et � prendre une tournure plus calme�.

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