Monde : Ouverture du 9e sommet de l'Union africaine

Le 9e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des 53 pays membres de l'Union africaine (UA) a abord� d�s son ouverture hier � Accra la cr�ation des Etats-Unis d'Afrique, d�fendue par Mouammar Kadhafi, et la mise en place d'un gouvernement unique de l'Union. Dans son discours d'ouverture, le pr�sident de la commission de l'UA, Alpha Oumar Konar�, a �nonc� les arguments en faveur du renforcement de l'int�gration du continent et tent� de convaincre les plus r�ticents.
"Aujourd'hui, nous avons besoin d'une d�cision politique forte parce que l'int�gration est une action politique forte", a-t-il dit. "Un leadership africain fort devrait se saisir de toutes les questions (que l'Afrique doit r�soudre) pour permettre l'acc�l�ration du processus d'int�gration", a-t-il ajout�, �voquant la possibilit� que "deux, trois ou cinq pays puissent d�cider de se f�d�rer pour acc�l�rer l'int�gration". Principal partisan des Etats-Unis d'Afrique, le chef de l'Etat libyen, Mouammar Kadhafi, s'est efforc� ce mois-ci de rallier ses pairs � la cause de l'Unit� africaine. Il est arriv� � Accra par route, en provenance de Guin�e, apr�s avoir travers� la Sierra Leone, le Liberia et la C�te d'Ivoire. Au d�but du mois, il avait organis� un sommet de l'organisation r�gionale qu'il a lanc�e en 1998, la Communaut� des Etats sah�lo- sahariens (CEN-SAD, 25 pays) pour tenter de d�gager une voix unanime sur le sujet. Mais la question des Etats- Unis d'Afrique divise les Africains : "Il y a deux �coles, la maximaliste incarn�e par la Libye et le S�n�gal par exemple qui veulent cr�er un gouvernement imm�diatement avec des ministres de l'Afrique", explique Delphine Lecoutre, chercheuse au Centre fran�ais des �tudes �thiopiennes � Addis-Abeba et collaboratrice de l'Institut des �tudes strat�giques sud-africain. "L'autre �cole, c'est l'approche gradualiste : renforcer l'int�gration sous-r�gionale d'abord, et si �a marche, entreprendre l'int�gration continentale", ajoute-t-elle rappelant que les deux concepts "n'ont jamais �t� clairement d�finis par les Etats membres ou la commission de l'UA". Pour l'h�te du sommet et pr�sident en exercice de l'UA, le Ghan�en John Kufuor, "la question de l'unification n'est pas mise en doute. Nous devrions �tre capables d'un accord sur la sorte de gouvernement que nous voulons et sur une feuille de route avec des dates pour sa r�alisation". Il a reconnu que la commission de l'UA "a besoin d'am�liorer ses structures et d'�tre renforc�e". De nombreux pr�sidents ont fait le d�placement � Accra mais le grand absent est le Soudanais Omar el-Bechir, alors que le conflit au Darfour (province de l'ouest du Soudan) sera l'un des principaux dossiers du sommet. Un impressionnant dispositif de s�curit� a �t� mis en place : les abords du centre de conf�rences ont �t� ferm�s � la circulation, le gouvernement ghan�en a interdit toute manifestation pendant les trois jours que dure le sommet et la salle de r�union est interdite � la presse. Le sommet a �t� pr�c�d� par une r�union d'experts et un conseil des ministres des Affaires �trang�res pour pr�parer une possible mutation qui provoque d�j� de fortes divisions. M. Konar� a �galement �voqu� la situation des conflits sur le continent, notamment la C�te d'Ivoire o� le Premier ministre Guillaume Soro a �chapp� vendredi � un attentat, la Somalie et le Darfour. "Des progr�s ont �t� faits dans la situation au Soudan avec l'acceptation par Khartoum de la force hybride (UA-ONU). Ce qui nous manque aujourd'hui, c'est une r�solution de l'ONU, ce sont les finances et les troupes", a-t-il lanc�.

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