R�gions Centre : COMMEMORATION DU 51e ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE SI DJILLANI A TIZI-OUZOU
Un pionnier du nationalisme


45 ans apr�s l�ind�pendance, objectif pour lequel il a tout sacrifi�, vie personnelle et familiale, Si Djillani est honor� par son village natal et sa commune loin des c�r�monies officielles, toujours pompeuses et parfois plus artificielles que sinc�res.

A Agouni-Bouragh, son village d�origine, devenu cheflieu de commune, qu�il quitta pour la France avant la Premi�re Guerre mondiale pour se consacrer � la lutte de classe et de Lib�ration nationale, la comm�moration du 51e anniversaire de la mort de Si Djillani n�avait rien d�une corv�e, elle n��tait pas une simple formalit� qu�on ex�cute pour se conformer au rituel d�usage; il s�agissait, au contraire, d�une op�ration o� tout le monde ; comit� de village, APC, ONM et simples citoyens, s�est impliqu� avec s�rieux et conviction. Il s�agissait de sortir de l�oubli un pionnier du mouvement national et, � travers un hommage � combien m�rit�, d�affirmer et de souligner, ce que l�id�ologie dominante s�emploie � occulter, l�apport particuli�rement important et d�terminant de la Kabylie dans la construction du mouvement national et dans la guerre pour l�ind�pendance, r�le qui ne cesse d��tre soit totalement ignor� soit sousestim� par la propagande officielle. Agouni-Bouragh et l�APC pr�sid�e par le RCD rappellent, par la m�me occasion, leur contribution sp�cifique � la renaissance de la nation alg�rienne. Si Djillani est, en effet, le premier des 6 pionniers du mouvement national originaire du village ou de la commune oubli�s par l�histoire officielle. Heureusement qu�il y a des auteurs et historiens tels que Mohamed Harbi, Mustapha Lacheraf, Mahfoud Keddache pour consigner dans leurs ouvrages le r�le jou� par les hommes comme Si Djillani, Abdelkader Hadj- Ali, premier pr�sident de l�Etoile nord-africaine, Amar Imache, Belkacem Radjef et une l�gion d�autres pionniers du mouvement national et de la lutte arm�e � l�image de Krim Belkacem� Qui est Si Djillani ? Dot� d�une double instruction coranique sous l��gide de son p�re,v�n�rable cheikh du village, qui marqua son �poque selon les t�moignages des citoyens du village, et de l��cole publique fran�aise de l��poque, empreinte d�esprit colonialiste raciste vis-a-vis des autochtones, Si Djillani s��veille tr�s t�t au nationalisme et au combat contre l�oppression et l�injustice. Emigr� en France, il fit partie des premiers contingents d�Alg�riens qui traversent la M�diterran�e, bien avant la Premi�re Guerre mondiale, en qu�te d�un emploi pour survivre. Dans la banlieue parisienne, il d�couvre, au contact des travailleurs fran�ais, une autre forme d�exploitation et d�oppression et un autre type de r�sistance. C��tait le d�but d�une double prise de conscience sociale et nationale, un entra�nement aux m�thodes de lutte organis�e au sein de la CGTU avant l��clatement de la 2e internationale. A la belle �poque de l�internationalisme prol�tarien et du droit des peuples coloniaux de disposer de leur sort proclam� L�nine, Si Djilani se retrouva naturellement au Parti communiste fran�ais qui venait d��tre cr�� par les camarades de Marcel Cachin, il sera rejoint par d�autres �migr�s tels Abdelkader Hadj Ali et Messali pour lancer, sous l��gide du PCF, l�Etoile nordafricaine. Si Djillani et ses camarades lan�aient, ainsi ,symboliquement, l�id�e de l�union des Nord-Africains sous domination fran�aise croyant pouvoir r�aliser ainsi la symbiose entre la lib�ration sociale et la lib�ration nationale. La tr�s haute conscience nationale des militants kabyles de l�Etoile nord-africaine � installer Messali, qui n��tait encore ni Hadj ni subjugu� par Chakib Arslan, � la t�te de l�Etoile nord-africaine en remplacement de Hadj Ali. Sous l�influence de Chakib Arslan et sans doute aussi � cause des erreurs politiques strat�giques du PCF, Messali donnera peu � peu une nouvelle orientation � l�Etoile nord-africaine en rupture avec les communistes. On retrouve, � l�interdiction de l�Etoile nord-africaine en 1937, Si Djillani parmi les fondateurs du PPA et un des responsable de la F�d�ration de France aux cot�s de Belkacem Redjaf et de Amar Khider, il sera arr�t� le 16 juin 1939 et condamn� � 1 mois de prison. Au cours des soubresauts qui ont suivi l��clatement du Front populaire en France et qui pr�c�daient de peu la Seconde Guerre mondiale, Si Djillani, et d�autres nationalistes accorderont du cr�dit aux th�ses de Marcel Dorio, dissident du Parti communiste fran�ais et futur collaborateur de l�Allemagne nazie suivant en cela l�adage qui veut que �l�ennemi de mon ennemi est mon ami�. La suite des �v�nements a d�montr� que le nazisme poursuivait des objectifs de domination et d�oppression de m�me nature que ceux du colonialisme de par le monde. Si Djillani, appel� Si Mohand Sa�d N�cheikh, par les citoyens de son village a travers� les p�riodes cruciales et d�cisives de l�histoire de son pays en homme d�action toujours pr�t � exploiter les possibilit�s de lib�ration qu�offrent les �v�nements, toujours pr�t � explorer les voies et moyens d�y parvenir d�apr�s ce que l�on peut retirer des t�moignages vivants ou �crits entendus ou pass�s en revue lors de la comm�moration du 51e anniversaire de sa mort survenu au printemps de l�ann�e 1956 en France au terme d�une longue maladie . La comm�moration fut une v�ritable f�te au village et chef-lieu de la commune d�A�t-Oumalou, une belle occasion de se r�approprier l�histoire sans censure ni falsification, la meilleure fa�on de marquer le 45e anniversaire du recouvrement de la souverainet� nationale .
B. T.

 

A�t Mimoun : un village qui se prend en charge

Il est de tradition en Kabylie que les f�tes et la saison estivale rassemblent la quasi-totalit� des citoyens originaires des villages de la r�gion. C�est l�occasion de se ressourcer et de se retremper dans l�ambiance villageoise avec ses coutumes et son mode de vie, ses joies et ses peines, ses probl�mes quotidiens de subsistance, sa convivialit� et son esprit communautaire. La wilaya de Tizi-Ouzou compte, comme on le sait, pr�s de 1400 villages et hameaux hiss�s sur d�innombrables collines, accroch�s aux flancs des montagnes, engloutis dans les entrailles du Djurdjura et dont les citoyens, diss�min�s � travers d�autres r�gions du pays et � l��tranger mais solidement attach�s aux villages et � la terre qui les ont vus na�tre et grandir avant d�aller chercher leur subsistance sous d�autres cieux, ont l�habitude de regagner leurs familles et proches rest�s sur place, retrouver leurs maisons et lopins de terre pour un ou plusieurs mois d��t�. L��t�, c�est la p�riode des fian�ailles, des mariages et circoncisions d�enfants n�cessitant la pr�sence de tous. C�est la p�riode des zerdas et grands rassemblements autour des zaou�as qui retrouvent leur audience d�autrefois. C�est la p�riode des cueillettes, des r�coltes et battages qui sont ex�cut�s en collectivit� et joyeusement c�l�br�s par tous. C�est enfin le moment o� se prennent les grandes d�cisions qui engagent la communaut� telles que les travaux d�utilit� publique r�clamant la participation physique ou la contribution financi�re de tous. C�est comme cela que se g�rent depuis toujours la vie et le destin des villages en Kabylie o� l�on ne compte que tr�s peu, voire pas du tout sur l�intervention bureaucratis�e, discriminatoire et languissante de l�Etat. Dans cet esprit, la diaspora kabyle de l�int�rieur des fronti�res nationales et de l��tranger a �t� de tout temps d�terminante autant que celle des commer�ants, d�hommes d�affaires et des professions lib�rales, permettant de r�aliser des travaux d�adduction d�eau, d�assainissement, de b�tonnage des ruelles, des mosqu�es, maisons de jeunes, salles de soins, de pistes agricoles et tranch�es pare-feu, des murs de sout�nement. C�est pour vivre et perp�tuer cette ambiance unique en Alg�rie et dans le monde que le village d�A�t-Mimoun, commune d�A�t Aggouacha, da�ra de Larba�-Nath- Irathen, fait appel � tous ses enfants, notamment ceux travaillant et install�s dans diverses r�gions du pays � la grande f�te annuelle qu�a organis�e, le 5 juillet 2007, le comit� de village qui a d�j� r�alis�, en deux ans d�existence, un foyer de jeunes, le b�tonnage des ruelles, un tr�s grand mur de sout�nement et 4 km de piste agricole avec caniveaux, petits ouvrages et bretelles n�cessaires ayant n�cessit� une grande mobilisation des citoyens du village et de grosses sommes d�argent � la charge de ses habitants mis � part 100 millions d�bloqu�s lors de la visite de l�actuel wali.
B. T.

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