R�gions : SALLES DES F�TES A SKIKDA
M�contentement citoyen, concurrence d�loyale et cadre juridique d�favorable


Ph�nom�ne social � la mode ces derni�res ann�es, les salles des f�tes sont curieusement confront�es � la �concurrence� des groupements scolaires, � un cadre juridique jug� d�favorable et � une grogne citoyenne.
On d�nombre � Skikda, 16 salles dont 10 au chef-lieu sans compter les b�tisses anarchiques, particuli�rement dans la r�gion de Azzaba. Les prix varient d�une salle � l�autre. Entre 3,5 et 7 millions de centimes la journ�e. Souvent on affiche complet d�s le d�but de la saison estivale. C�est le m�me cas pour les �coles primaires. Les Skikdis, f�rus de f�tes de mariage �tal�es sur toute la semaine, ont trouv� dans ces �difices une occasion en or pour faire l��conomie de leurs efforts. Restera, bien s�r, la contrepartie en mati�re de prestations de service et de disponibilit� des commodit�s recherch�es qui n�est pas toujours � la mesure des attentes. �Elle ne m�rite m�me pas 10 000 DA pour sa location�, nous dira un citoyen au sujet d�une salle dont nous tairons le nom du g�rant. �Au sein des salles, la climatisation fait d�faut, on y suffoque, les chaises sont celles des salles de cours du cycle primaire et, au niveau de la cuisine, c�est tr�s restreint�, pr�cise-t-il.
Nuisance sonore : principal effet d�tenteur du m�contentement
L��volution n�est pas le credo des salles des f�tes. En d�pit de l�anciennet� de quelques-unes, rarement, pour ne pas dire jamais, on a assist� au lancement de travaux d�am�nagement externe ni a une quelconque reconfiguration du d�cor int�rieur. �Je suis invit� � des mariages dans cette salle et chaque ann�e, c�est le m�me d�cor�, d�clare un habitu� des f�tes de mariage. Bien s�r, pour d�autres, r�cemment construites, l�am�lioration se constate au niveau de la fa�ade ext�rieure. Pour cause de tapage nocturne g�n�r� par des nuisances sonores, elles sont parfois la cible d�une grogne citoyenne. Selon Bouglouf Hac�ne, le pr�sident de l�association locale des salles des f�tes et vice-pr�sident national de la m�me union, �on parle de nuisances alors que celles g�n�r�es par les groupements scolaires est plus d�rangeante, pourtant personne n�en parle. Les mariages organis�s au sein des cit�s le sont encore plus. A titre comparatif, nous sommes les seuls � respecter les horaires, en d�pit des dispositions r�glementaires qui nous autorisent � aller jusqu'� 2h 30 du matin�. Dans ce m�me contexte, et parlant �galement de la salle des f�tes de la cit� A�ssa- Boukerma, dont il est propri�taire par procuration, il affirmera sur un ton de d�fi : �Jamais au grand jamais, on n�a d�pass� minuit, nos clients peuvent en t�moigner.� Il expliquera aussi, en parlant de nuisance, �il y a des normes pour en parler, on ne doit pas d�passer les 75 d�cibels, moins que �a, ce sont des sonorit�s tol�rables. M�me dans les pays d�velopp�s, en passant devant des salles des f�tes, on entend du bruit. De plus, nous sommes en �t�, logiquement l�heure d�aller se coucher n�est pas la m�me qu�en hiver�. A plusieurs reprises, des comit�s de quartier et des collectifs d�habitants ont d�pos� une plainte pour tapage nocturne ou d�nonc� par voie de presse les d�passements. Le d�placement des forces de l�ordre a �t� n�cessaire pour temp�rer momentan�ment les ardeurs. Pour y rem�dier, notre interlocuteur propose le recours � la formule des centres commerciaux, �c�est l�unique alternative pour �viter les d�sagr�ments aux citoyens. Le hic c�est que ce sont souvent des b�tisses devenues � usage d�habitation !� Il y a lieu de souligner aussi que, depuis, une haine visc�rale s�est cr��e entre quelques habitants et les g�rants de salles des f�tes ! La justice en sait quelque chose. Une deuxi�me solution peut �tre pr�n�e : �Organiser des mariages � l�alg�roise : caf� et g�teaux l�apr�s-midi et plier bagage�, d�clare-t-il. Une formule qui peut trouver preneur. Ne soufflant mot sur la concurrence loyale, Bouglouf ne m�che pas ses mots, par contre, au sujet de celle d�loyale � l�accord donn� par l�APC pour l�utilisation des groupements scolaires � �pourtant la loi interdit ce genre de pratiques, on n�en tient pas compte. Skikda serait la seule commune � l��chelle de wilaya � l�outrepasser�. Durant toute la p�riode estivale, tous les groupements scolaires ont abrit� des f�tes de mariage. Il �tait tr�s difficile m�me de r�server une place !
Le d�cret 05.207, l�illustration d�un cadre juridique d�favorable !

Reste le cadre juridique dans lequel fonctionnent les �abris des f�tes de mariage�. Lors d�une conf�rence de presse, le pr�sident de l�union locale a identifi� la principale entrave, le d�cret 05.207 du 4 juin 2005, qui �assimile les salles des f�tes � un cabaret ou une bo�te de nuit�. Et d�encha�ner : �Notre demande de modifier le d�cret est rest�e sans r�ponse car il devra �galement prendre en consid�ration les sp�cificit�s r�gionales.� Deux cents salles sont ferm�es uniquement sur le territoire de la capitale pour cause de l�application dudit d�cret. �On s��tonne �galement que la dur�e d�autorisation d�exploitation pour les cabarets soit de 5 ans, alors qu�elle est seulement de 2 ans pour les salles des f�tes, selon l�article 08.� Cette dur�e d�exploitation demeure insuffisante pour rentabiliser un investissement aussi lourd. Autre d�tail li� � la mauvaise interpr�tation que font les instances comp�tentes des dispositions r�glementaires, l�article 26 qui stipule que �les g�rants des salles des f�tes ont une ann�e pour se conformer � la loi, alors que souvent, pour ce m�me motif, il a suffi d�un mois seulement pour que les services concern�s interviennent pour la fermeture de salles�.
Une commission pr�sidentielle est-ce n�cessaire ?

L�id�e est d�un collectif d�habitants de la cit� A�ssa-Boukerma qui s�est traduite par l�envoi de correspondances � la pr�sidence de la R�publique, la chefferie du gouvernement et au minist�re de l�Int�rieur. Les arguments avanc�s sont �aucune enqu�te publique pr�alable ne fut men�e malgr� les dispositions du d�cret ex�cutif 05-207, notamment l�article 12�, �des avis d�favorables de la S�ret� de wilaya et de la DUC pour respectivement trouble � l�ordre public, non-conformit� de la construction et non-respect du CES ont �t� �mis� et �aucune enqu�te commodo et incommodo n�a �t� effectu�e�. Des carences qui sont communes � plusieurs d�entre elles. Ce qui n�a pas emp�ch� leur r�gularisation par les services de la wilaya. Il est utile de mentionner que la r�glementation en vigueur, soit la circulaire minist�rielle 01/007 dat�e du 08/10/2001, stipule que les salles des f�tes ne doivent pas �tre coll�es � des habitations. Ce qui n�est pas le cas le plus souvent. De m�me que les d�sagr�ments caus�s � la circulation du fait de l�inexistence d�un parc de stationnement pour quelques-unes d�entre elles sont un v�ritable casse-t�te pour les automobilistes. Devenues partie prenante de l�environnement �conomique local (leur contribution � la cr�ation d�emplois n�est pas � n�gliger), les salles des f�tes, fortes de l�appui structur� de l�union locale du m�me nom, se doivent de s�assainir et d�asseoir une strat�gie qui prenne en consid�ration les int�r�ts du principal moteur de la soci�t� : le citoyen qui, paradoxalement, souffre des nuisances sonores et y contribue lui-m�me !
Za�d Zohe�r



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2007/09/02/article.php?sid=58004&cid=4