Actualit�s : EN QUELQUES MOTS : DE-CI, DE-L�
Saha A�dkoum� malgr� tout !
Par Le�la Aslaoui
Le�laaslaoui@yahoo.fr


�Le�lat-el Qadr� (27e jour du Ramadan) a contraint Abdelaziz Bouteflika, � �merger de sa longue et profonde sieste ramadanesque. �Contraint� n�est pas excessif, lorsqu�on sait que sa participation � la pri�re en cette �nuit du destin� fut son unique apparition publique et t�l�vis�e, durant ce mois sacr�. Et l�emploi du terme �contraint� n�est pas non plus exag�r� lorsqu�on apprend par la presse ind�pendante, ( El-Khabar 9 octobre 2007) que pour permettre au m�me Bouteflika, d�accomplir son devoir pr�sidentiel, deux jours avant la c�r�monie religieuse la pri�re des �Taraouih� a �t� purement et simplement supprim�e � la grande mosqu�e (djama� Kebir) place des Martyrs.

Les automobilistes non inform�s des mesures de s�curit� draconiennes qui venaient d��tre prises, ont vu leurs v�hicules mis en fourri�re pour avoir eu l�outrecuidance de s�approcher du �p�rim�tre pr�sidentiel�, sans oublier les nombreux citoyens � pied conduits au commissariat pour s��tre approch�s de la grande mosqu�e ! Etat de droit dites-vous ? Toujours, selon la m�me source journalistique, les croyants pr�sents, ou plut�t les seuls croyants pr�sents � l�int�rieur de la mosqu�e en cette soir�e de �Le�lat-elqadr�, �taient outre les membres de l�ex�cutif, des �l�ments des forces de s�curit� en tenue civile. C�est donc cela un pays s�curis� et stabilis� par Abdelaziz Bouteflika ? Un pays o� le m�me Bouteflika, profond�ment traumatis� par l�attentat de Batna le 6 septembre, n�accepte d�sormais de faire des sorties publiques, que si on l�assure que la prise en charge de sa s�curit� tourne au d�lire g�n�ral et � la parano�a. Car c�est bien de cela qu�il s�agit. O� est donc ce pays s�curis�, o� les kamikazes neutralis�s ne font pas peur au pouvoir et o� il ne reste plus qu�une poign�e de terroristes, selon Noureddine Yazid Zerhouni ? A part cela, une capitale o� un automobiliste non inform�, se prom�ne en toute bonne foi, dans une �zone interdite�, voit son v�hicule confisqu�, conduit � la fourri�re est �videmment une capitale s�curis�e ! Mais pourquoi donc n�avoir pas inform� ces citoyens du plan �Vigipirate� en les invitant suffisamment t�t � ne pas tourner dans le secteur prot�g� ? Et plut�t que de leur faire subir toutes ces mesures vexatoires, et ces abus de droit, pourquoi ne pas placer notamment pour la pri�re de l�A�d des fils barbel�s indiquant ainsi aux �indig�nes� du �deuxi�me coll�ge� qu�ils doivent se tenir derri�re les barbel�s l� o� est leur place depuis huit ans ? Huit longues ann�es� Au-del� m�me de l�aspect s�curitaire, est-ce rassurant, pour l�Alg�rien �lambda� de voir son pr�sident craindre les terroristes- islamistes et leur barbarie ? Est-ce cela la confiance, la qui�tude, la �paix� promises par Abdelaziz Bouteflika ? Est-ce cela surtout, sa mascarade � laquelle il a donn� le nom de �r�conciliation� ? Est-ce cr�dible sur le plan national, mais surtout international d�avoir un Abdelaziz Bouteflika effray� et totalement liqu�fi� par l�attentat de Batna ? L�image de l�homme retransmise par la t�l�vision ce 27e jour, le montrant particuli�rement press� d�en finir et totalement absent � en juger par son regard qui en disait long� Emmitoufl� jusqu�au cou dans son burnous noir, il ne devait m�me pas faire confiance � l�inoffensif pr�sident du S�nat assis � ses c�t�s ! Et ce ne sont certainement pas des courtisans � l�instar de l�imam pr�sent � l�int�rieur de la mosqu�e implorant Dieu de faire promouvoir la r�conciliation nationale et de prot�ger son initiateur, qui redonneront le tonus et le courage qui manquent d�sormais totalement et d�finitivement � Abdelaziz Bouteflika. En sa qualit� de juge supr�me, impartial et juste, Dieu entend fort heureusement �galement les pri�res des familles des victimes du terrorisme. La petite consolation � infime consolation � de ces m�mes familles et des victimes pi�tin�es par Abdelaziz Bouteflika, est de se dire � surtout � l�approche de l�A�d � que l�assassinat d�un proche par la barbarie islamiste est certes une vie enti�re qui bascule, mais il n�est pire torture pour l�homme, que celle de voir Dieu lui refuser l�ultime d�livrance susceptible de mettre fin � sa maladie, � ses souffrances, tandis qu�il le supplie de le rappeler aupr�s de lui. C�est la pire des souffrances sur terre en attendant de rendre compte de ses fautes dans l�au-del�. Dieu n�est pas un r�conciliateur acquis � la th�se de Abdelaziz Bouteflika et � sa tyrannie. Parce que Dieu n�a jamais recommand� l�amnistie des criminels. Et l�imam en question aurait pu dans un lieu aussi respectable que la mosqu�e, nous dispenser de ses balivernes aussi stupides que ridicules. Tellement inop�rantes, que Abdelaziz Bouteflika va s��clipser � nouveau jusqu�� la pri�re de l�A�d puis va se terrer� puis r�appara�tra� puis sa cachera � � telle enseigne qu�on ne se rend m�me plus compte de ses absences. En somme, en cette nuit du 27e jour du Ramadan, Abdelaziz Bouteflika a particip� � la pri�re �pour pouvoir exister encore� comme l�a fort bien r�sum� le chroniqueur d� El- Watan, Chawki Amari. �Pour pouvoir exister encore�, en compagnie de Abdelaziz Belkhadem d�guis� comme d�habitude en soudanoafghan. D�guis� ou naturel ? Bien entendu, certains r�torqueraient qu�il y a lieu de se r�jouir puisque le sieur Hassan Hattab s�est rendu aux autorit�s, et qu�un �mir consid�r� comme le cerveau des kamikazes, Sofiane El Fassila, a �t� abattu par les forces de s�curit�. Si la seconde nouvelle (mort d�El Fassila) est r�jouissante, � � condition �videmment qu�il n�y ait pas d�autres sp�cialistes des explosifs� l�avenir nous le dira � en quoi la reddition de Hattab serait-elle un �v�nement r�jouissant ? Voici aujourd�hui un terroriste auquel Abdelaziz Bouteflika a envoy� du �M. Hattab�, � rappel aux amn�siques ou feignant l�amn�sie �qui a �t� de multiples fois condamn� � de fortes peines par contumace, libre de se promener dans la cit� sans que quiconque, gouvernants ou gouvern�s aient � redire quoi que ce soit. Hattab va rejoindre le lot des �mirs sanguinaires et comme eux, viendra le moment o� il fera des d�clarations, o� il bombera le torse. Comme eux, il entendra fructifier ses affaires certainement florissantes Et ses mains rougies du sang des victimes vont d�sormais puisque blanchies par Abdelaziz Bouteflika, barboter dans les affaires. Aussi, �tait-ce vraiment n�cessaire de faire autant de bruit autour de cette reddition attendue par ailleurs depuis longtemps ? Hassan Hattab s�est rendu. Hassan Hattab sera amnisti�. Hassan Hattab redeviendra un homme dit �repenti� sans repentance. Et un jour, il dira qu�il est fier de ce qu�il �tait : un assassin. Et l�annonce, faite � Paris par Noureddine Yazid Zerhouni, relativement � cette reddition, n�a suscit� aucune r�action en France, si l�on en juge par le silence des m�dias qui n�ont m�me pas mentionn� la visite-�clair du m�me Zerhouni � Paris. (Except� un petit entrefilet dans le Monde de quelques lignes) par contre, de nombreux et longs commentaires ont �t� consacr�s par la presse fran�aise, au d�part pr�cipit� suite � l�attentat de deux Fran�ais � Bouira, des cadres de Michelin et de leurs familles, suivis quelques jours apr�s, de ceux de la soci�t� fran�aise charg�e de la construction du m�tro � Alger (Vinci). Et ce, au moment pr�cis o� Noureddine Yazid Zerhouni se trouvait sur le sol fran�ais. Certes, rien n�a filtr� sur son curieux voyage de quarantehuit heures qu�il a effectu� sans d�l�gation et apparemment dans la pr�cipitation. Pourquoi d�s lors ne pas imaginer qu�apr�s l�attentat ciblant les deux Fran�ais � Bouira, ce ne serait pas l�Etat fran�ais qui aurait demand� une explication de texte sur le mariage contre nature entre la s�curit� des �trangers de plus en plus incertaine et l�amnistie des terroristes- islamistes ? Et ce n�est certainement pas en offrant aux Fran�ais la reddition de Hattab que Zerhouni se sera montr� rassurant. La lutte antiterroriste, menace permanente pour le monde entier, a besoin des efforts conjugu�s de tous, mais surtout d�un langage tr�s clair. Or, comment r�agir et que penser lorsqu�on est �tranger et que l�on voit Abdelaziz Bouteflika redoubler pour lui-m�me de vigilance, effray�e � l�id�e qu�un kamikaze puisse recommencer ? Que penser lorsque le m�me Bouteflika d�clare au monde entier que sa politique r�conciliatrice est la meilleure solution tandis que ce monde constate avec effroi que le Ramadan 2007 a �t� aussi sanglant que ceux des ann�es les plus infernales du terrorisme ? Dans ces conditions, pourquoi ne pas imaginer que Zerhouni ait �t� �convoqu�, son voyage n�ayant �t� ni annonc�, ou programm� ? A-t-il rassur� ? Certainement pas. Nous autres Alg�riens ne le sommes pas, car les forces de s�curit� et � leur t�te l�ANP auront beau donner d�excellents coups comme � Boghni, entre autres exemples, la victoire militaire demeurera vaine tant que la bataille politique est la victoire des �mirs amnisti�s et de leur id�ologie obscurantiste. Que signifient les succ�s militaires si la lutte contre l�intol�rance, l�int�grisme religieux au sein de la soci�t� demeure lettre morte ? Que signifient les coups port�s aux terroristes-islamistes si l�Etat est totalement absent sur le terrain �conomique, social, abandonnant celui-ci aux recruteurs de jeunes adolescents qu�ils envoient tuer et se faire exploser ? Que signifient les succ�s militaires lorsque Abdelaziz Bouteflika a peur, tr�s peur m�me ? Et ce n�est pas � lui que l�on doit la guerre sans merci livr�e au GSPC par l�ANP. Ce n�est pas � lui non plus que l�on doit les redditions et les �liminations physiques comme celle d�El Fassila. Abdelaziz Bouteflika peut essentiellement se vanter d�avoir ramen� le pays � la case d�part : Attentats - d�parts des �trangers - psychose collective � un pays embourb� dans une gu�rilla contre le terrorisme-islamiste aux mille visages. Un pays qui fait � nouveau peur, un pays qui ne rassure pas parce que ses fl�aux sont trop nombreux. Un pays o� stabilit�, s�curit� ne sont que des mots� de simples mots. Voil� ce qu�est le r�gne et l�Etat de Abdelaziz Bouteflika. A part cela, saha A�dkoum, malgr� tout !
L. A.

Exceptionnellement en raison de l�A�d, la chronique hebdomadaire du samedi a paru ce jeudi 11 octobre.

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