La fin du Ramadan s�annonce encore plus dure. Et pour cause, l�A�d el fitr portera la derni�re estocade aux petites bourses d�j� saign�es � blanc. Les bourses moyennes mises � rude �preuve s�essoufflent. Cela s�explique en partie par la hausse des prix de large consommation qui n�ont pas connu la moindre baisse durant tout le mois de car�me.

Finies les grandes bousculades dans le march� couvert. Ceux qui ne pouvaient soutenir le rythme des d�penses du mois sacr� se sont r�sign�s depuis longtemps � pointer � la soupe populaire. La longue cha�ne qui se forme � partir de midi � l�entr�e des diff�rents centres de solidarit� de la ville en dit long sur la mis�re rampante de ces derni�res ann�es. Les gens n��prouvent plus de g�ne ni de complexe en demandant de l�aide. Il y a quelques ann�es, peu de gens osaient s�afficher publiquement pour demander de l�aide, ce sont plut�t les enfants qu�on envoyait � l�asile de Sidi Ahmed Belahc�ne ramener le couffin du f'tour. Devant le nombre croissant des d�munis, il a fallu recourir � des b�n�voles pour faire face � la situation qui a fait du pauvre d�hier le mis�rable d�aujourd�hui. Enfin, vous trouverez toujours quelqu�un qui se f�licite des prouesses r�alis�es dans le cadre des r�formes impos�es par le FMI. Au passage, on notera les contradictions du gouvernement qui claironne que les produits de base n�ont pas connu d�augmentation, ce qui est archifaux puisque la zakat qui est calcul�e sur ces m�mes produits est pass�e de 70 � 100 DA. Ce qui r�chauffe, n�anmoins, le c�ur des Alg�riens, c�est cet �lan de solidarit� qui se manifeste dans les moments difficiles. Malgr� la fatigue et l�affluence, un grand bravo pour tous ces b�n�voles. Les voyageurs de passage et les SDF sont aussi pris en charge dans des restos am�nag�s. A Tlemcen, � l�heure du f�tour, il n�y a pas une seule personne qui reste dehors et sans repas. La solidarit� n�est pas un vain mot pour ces c�urs d�or. Ce ramadan, sous le signe de la pauvret�, r�v�le au moins une chose : l�indiff�rence n�a pas sa place dans la soci�t� alg�rienne. Devant la paup�risation des masses laborieuses, il y a un v�ritable sursaut d�orgueil et c�est ce qui a pu encourager l�Etat � foncer dans des r�formes o� le social est un mot ignor� du lexique actuel. M�me les imams dans leurs pri�res s�en sont pris violemment aux sp�culateurs et on incit� les gens � plus de g�n�rosit� et de solidarit�. Cependant, tout le monde se pose la question sur l�absence des d�put�s et s�nateurs de la wilaya de Tlemcen qui gagnent 15 fois le SNMG et n�ont pas d�bours� le moindre centime dans le cadre de la solidarit�. Cette remarque s�adresse plut�t aux �lus de Louisa Hanoune qui, � longueur d�ann�e, harangue les foules contre les grosses fortunes...
Fa�za B.

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