Culture : PATRIMOINE
Ces caf�s d�antan o� l�on servait aussi de la musique


Les caf�s d�antan �taient des lieux o� l�on pouvait, tout en prenant un verre de th� � la menthe ou un caf� pr�par� sur la braise, �couter � volont� et journellement de la musique citadine. Le caf� Malakoff � Alger en �tait un exemple parfait de ces lieux de culture et de raffinement d�o� �manait un savoir musical de haute facture.
Mohamed Sfindja, pour ne citer que ce chanteur arabo-andalou, mort en 1908, se produisait assid�ment dans ce caf� et chantait � profusion la nouba. Edmond Nathan Yafil, l�auteur d�un recueil de po�sies chant�es dans la musique classique alg�rienne qu�il a appel� Diwan, �tait un habitu� des lieux avant qu�il ne devienne carr�ment le disciple de Sfindja. C�est dire que du caf� Malakoff tout un patrimoine musical est n�. Sfindja chantait et Yafil transcrivait pour la post�rit�. Ce rapport � l�intellectualit� av�r�e, la perp�tuit� d�un art plusieurs fois centenaire a �t� affirm�e. Pour la client�le constitu�e principalement de gens au go�t aiguis�, il suffisait d�un simple jeu de mot pour que le chanteur comprenne le d�sir du m�lomane. Pour demander � �couter la nouba Reml par exemple, le client offre une tasse de caf� au chanteur qu�il accompagne d�un morceau de papier sur lequel il �crit : Hadhi qahwa ber�mel (ce caf� est plein de sable), ou Hadhi men a�nd radjel ghrib (ceci provient d�un homme �tranger) pour que le musicien lui interpr�te la nouba ghrib. Par ailleurs, on pourra �galement dire qu�El Hadj M�hamed El Anka a forg� son savoir musical lorsqu�il passait des nuits enti�res au caf� du port d�Alger d�tenu par Rabah Charbonnier. Dans ce caf�, c��tait cheikh Mustapha Nador qui officiait en tant que chanteur et le gar�onnet qu��tait El Anka apprenait l�art du cha�bi. Ainsi, le caf� de Rabah charbonnier devient ce lieu o� l�on peut dire qu�un genre musical y a pris naissance. A Kol�a, un autre caf� continue � servir jusqu�� nos jours de la musique, alors qu�au caf� El Bahdja d�Alger et au caf� de l�USMA, les amoureux de l�art cher � El Hadj M�hamed El Anka et � Amar Ezzahi peuvent s�offrir des moments de loisir mais � temps partiel puisque ces deux caf�s ne s�animent que durant le mois de Ramadan. Blida n�est pas en reste dan ce bouillonnement culturel car � l�instar des autres lieux � musique, il existe heureusement un caf� situ� � la place Ettoute o� on peut s�y rassembler � d�faut d�un v�ritable espace culturel. Sauf que dans ce caf�, on n�y joue pas de la musique mais on a droit � la parole et aux potins ayant tari � �la musique � . Seulement , quelques pseudo-artistes � la m�diocrit� av�r�e et � la langue tremp�e dans du vitriole g�chent souvent l�ambiance bon enfant qui r�gne dans ce caf�. Beaucoup pensent, � tort ou � raison, qu�au lieu de m�dire aveugl�ment les autres, ces pseudo-artistes ont tout int�r�t � se perfectionner musicalement s�ils veulent qu�on ne les programme plus une fois par an dans le cadre social qu�assure le service culturel communal de Blida qui se trouve souvent astreint � faire dans la charit� en programmant ces pseudoartistes. Et l�, une fois s�rs de leur art, ils pourront s�inviter fi�rement aux �mission radiophoniques qui leur ouvriront grandement leurs portes.
M. Belarbi

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