Blida, la cit� qui fut par le pass� celle des arts et des cultures, semble se rechercher musicalement depuis que ses hommes ont disparu. Se fourvoyant dans l�espace sid�ral de la connaissance musicale qui �tait la sienne jusqu�aux d�buts des ann�es 1990, la ville des Roses ne se reconna�t plus artistiquement. Absence de conservatoire de musique et d�espaces culturels au sens noble du terme, les quelques associations qui faisaient jusque-l� dans la r�sistance culturelle ont d�vi� de leur mission principale qui est celle de la sauvegarde et de la promotion du patrimoine musical arabo-andalou.
Entra�n�es par le courant de la chanson l�g�re, celle du ra� s�entend, certaines formations se sont attribu�es des musicalit�s qui ne leur convenaient point. Car �tant impr�gn�s d�un genre ayant d�j� berc� leurs a�euls, les tenants de ces associations qui faisaient la fiert� d�une ville qui leur rendait si bien la pareille � telle enseigne qu�il ne leur �tait point besoin d�aller chercher des musiques ailleurs pour s�affirmer, fol�trent pr�sentement avec des montages musicaux � peine audibles � l�oreille. M�me certains interpr�tes qui commencent � se faire un nom dans le monde de la musique classique alg�rienne ont tent� de s�essayer dans un genre plus l�ger. Ayant fait leur apprentissage chez des ma�tres qui ont d�fendu bec et ongles leur r�pertoire musical, ces chanteurs se perdent aujourd�hui dans un registre qui est loin de s�accorder avec leur tessiture vocale. Pis, au lieu de plaire � l�auditoire, ils passent pour des saugrenus qui font mal � l�oreille musicale. Les conservateurs, de leurs c�t�s, ont tent� de tirer la sonnette d�alarme. N�ayant pas les coud�es franches, ils ont abdiqu� d�s lors qu�ils ont tent� de remettre les choses dans leur contexte. Tax�s d�agrestes et de nostalgiques, ils passent aujourd�hui pour des incultes car leur savoir artistique est consid�r� comme vieillot et obsol�te. Et pourtant, la musique classique alg�rienne est appel�e musique savante. Elle a �t� compos�e par des musiciens qui �taient �galement des math�maticiens, des astrologues et des m�decins. Elle a m�me inspir�, ce qui n�est pas peu dire, des Beethoven, des Mozart et autre Chopin. Fort heureusement, Blida rec�le certains chanteurs de valeur, n�anmoins, ils n�ont pas l�audace requise pour s�imposer dans le monde de la c�l�brit� et leur chant n�a pas encore d�pass� les confins de la ville. Le jour o� ils d�cideront de se prendre r�ellement en charge, Blida pourra s�enorgueillir d�avoir retrouv� sa musique perdue.
M. Belarbi

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