Depuis le d�but de la semaine, les bureaux de poste et les banques offrent un spectacle qui en dit long sur l�attente des citoyens qui esp�rent pouvoir c�l�brer cette ann�e l�A�d-El-Adha. Avant m�me l�ouverture des bureaux, de longues files d�attente sont visibles, et pour beaucoup il faudra compter au centime pr�s pour parvenir � accomplir le rite du sacrifice. Un sacrifice que d�j� des milliers de familles oranaises vont faire en d�pit de leur maigre budget.
Hassan, boucher de son �tat, note plus particuli�rement le niveau de vie des Oranais, qui ne cesse de p�ricliter : �Vous savez, avec la chert� des produits comme le lait, la farine, le caf�, le sucre, etc... c�est d�j� difficile de vivre quand on a en charge une famille de 5 ou 6 personnes... Chaque ann�e , j�ai de plus en plus de clients qui me commandent juste de la viande, du foie o� des abats pour l�A�d... Ils ne peuvent pas faire autrement. Acheter le mouton c�est impossible... C�est � cause des enfants qu�ils font cet effort d�acheter de la viande... Si la tradition se perd �a serait � cause de la mis�re !� Bien que cette ann�e, en effet, le prix d�un mouton peut aller pour le moins cher de 12 000 � 35 000 DA, voire m�me 40 000 DA pour les plus grands, nombreux sont, toutefois, ceux qui doivent renoncer � faire cet achat. La pluie cl�mente cette saison explique cette relative baisse des cours par rapport aux ann�es pr�c�dentes, comme on le constate aux quatre coins de la ville d�Oran. Dans les quartiers p�riph�riques, dans des garages, des parkings et sur les moindres aires et espaces verts, les maquignons parquent leurs troupeaux. Par endroits comme � A�n-El- Be�da ou encore El-Kerma, ce sont des march�s � bestiaux informels qui se sont install�s avec toujours une forte affluence. Les clients potentiels sondent les prix, jugent la b�te, la t�tent... Mohamed, la cinquantaine, nous l�che : �Je suis venu voir le prix des agneaux, je cherche un petit mouton... mais je vais encore attendre pour me d�cider, peut-�tre, que la veille de l�A�d, ils baisseront un peu les prix !� Tirer sur la corde de la bourse, esp�rer trouver l�astuce pour limiter les d�g�ts, c�est ainsi que d�sormais se caract�rise la c�l�bration de l�A�d. Cependant, pour notre p�re de famille, ce qu�il y a de plus difficile � �avaler� c�est l��cart sans cesse grandissant entre une minorit� de nantis, aux revenus �informels� et qui s�affichent partout d�une part, et les autres, la grande majorit�, d�autre part, lesquels malgr� leur �tat de salari�s, n�arrivent pas � offrir � leurs enfants un mouton pour le sacrifice � l�occasion de l�A�d, ou une vie d�cente.
Fay�al M.

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