Actualit�s : LA CHA�NE FERMERA BIENT�T SES MAGASINS
Adieu Districh


La direction g�n�rale de Districh, distributeur public de la chaussure et de la maroquinerie, a d�cid�, avant-hier, d�une indemnit� de l�ordre de 30 mois de salaire plus 25 % de cette somme en contrepartie du d�part volontaire de ses 300 travailleurs. Ces derniers rejettent cat�goriquement cette d�cision puisque personne ne veut partir selon leurs repr�sentants. En d�autres termes, c�est un d�part forc� entra�n� par la fermeture �injuste� des magasins de cette soci�t�.
�La direction g�n�rale a pris unilat�ralement une d�cision portant le d�part volontaire de tous les travailleurs. Autrement dit, l�Etat nous a forc�s � partir par la fermeture pure et simple de notre soci�t� et ce, en contrepartie d�une indemnit� de mis�re. En r�alit�, personne ne veut partir. Comment se fait-il qu�ils le qualifient de d�part volontaire ? Toutes nos revendications sont rest�es lettres mortes. Personnellement, je n�irai nulle part. Co�te que co�te, je reste ici ! Qu�est ce que je peux faire pour nourrir mes enfants ?� Voici les propos d�un vendeur de Districh, abord� dans l�un des 6 magasins de ce distributeur de la chaussure et de la maroquinerie, implant�s � travers la ville de Constantine. Une position partag�e par ses coll�gues qui craignent la mis�re suite � cette d�cision qui concerne plus de 300 travailleurs � l��chelle nationale, lesquels g�rent une cha�ne de 120 magasins. Le g�rant de ce magasin a pr�cis� que la direction de cette soci�t� a calcul� l�indemnisation sur la base de 15 ann�es de travail. C�est-�-dire, explique-il, le salaire de poste de 30 mois plus 25 % de cette somme. A titre d�exemple, le vendeur dont le salaire de poste ne d�passe pas les 12 000 DA, touchera une indemnit� d�environ 450 000 DA. �Le net que je per�ois est de l�ordre de 15 000 DA apr�s 30 ans de service. Je suis p�re de 5 enfants. J�arrive, en tout cas, � me d�brouiller avec ce salaire de mis�re mais, que puis-je faire pour les nourrir apr�s ce 31 d�cembre en tant que ch�meur ? Je tends ma main pour leur assurer le pain ? D�ailleurs, que peut m�apporter cette somme de 45 millions de centimes ?� s�interrogera un autre vendeur du m�me magasin. Ces jours-ci, ces vendeurs continuent de liquider les anciens stocks parce que, la direction de cette soci�t� a cess�, soulignent-ils, en juin dernier d�approvisionner les magasins en marchandises. Ils avoueront, par ailleurs, qu�ils continuent, heureusement, de recevoir leurs salaires quoiqu�ils souffrent des perturbations dans les virements. Ils reconna�tront �galement que le chiffre d�affaire de cette cha�ne a enregistr�, lors des derni�res ann�es, des reculs en raison de la concurrence de la fili�re chinoise. Cependant, ils affirment que Districh a r�cup�r� beaucoup de ses clients, outr�s par la mauvaise qualit� des produits made in China et que leur soci�t� �peut reconqu�rir ses parts dans le march� alg�rien si ce n�est cette volont� � fermer les magasins�. En fait, les travailleurs revendiquent la cession des biens de la soci�t� en leur faveur ou une indemnisation respectable. �Nos magasins sont bien plac�s � travers toutes les villes et sont d�une valeur tr�s enviable. Le magasin d�en face, qui est � peu pr�s similaire au n�tre, est lou� � hauteur de 30 millions de centimes par mois. Notre magasin vaut plus de 10 milliards de centimes (100 m2, deux niveaux et en plein centre-ville) et cette somme peut d�dommager gracieusement tous les travailleurs de l�unit� de Constantine� se plaint un vendeur avant de pr�ciser que les travailleurs r�clament une indemnit� de 300 millions de centimes. Il est � rappeler que cette cha�ne de distribution a �t� cr��e juste apr�s l�ind�pendance en vertu de la nationalisation des magasins Andr� et Bata. Ces magasins ont gard� leur vocation dans le cadre de l�entreprise publique de production et de commercialisation de la chaussure et de la maroquinerie (SONIPEC) qui a �t� fractionn�e en trois entit�s dans le cadre des restructurations des entreprises publiques dans les ann�es 1980 � savoir, l�EMAC (manufacture des chaussures), l�ENIPEC et SOCOP (traitement des peaux et manufacture de la maroquinerie) et Districh (distribution de la chaussure et de la maroquinerie). Cette derni�re vient donc de boucler la liste des fili�res dissoutes de SONIPEC.
Lyas Hallas

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