Actualit�s : P�TROLE
Le baril vogue au-del� de 100 dollars


La barre symbolique des 100 dollars le baril, le p�trole l�a d�pass�e par deux fois mercredi et jeudi derniers. Ce qui relevait pour certains du chim�rique s�est donc r�alis�, la sp�culation, les facteurs conjoncturels et g�opolitiques aidant.
Les cours du p�trole �taient en hausse, hier matin, dans les �changes �lectroniques en Asie apr�s des prises de b�n�fices, selon les courtiers. Dans les �changes matinaux, le baril de �light sweet crude� pour livraison en f�vrier gagnait 16 cents � 99,34 dollars le baril. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en f�vrier prenait 30 cents � 97,90 dollars. Certes, ces cours ont baiss� tr�s l�g�rement par la suite. A Londres, le Brent de la mer du Nord pour livraison en f�vrier s'�changeait � 97,38 dollars vers 11h30 GMT, en baisse de 22 cents. Et � New York, le �light sweet crude� s'�changeait � 98,78 dollars � la m�me heure, en baisse de 40 cents par rapport � la cl�ture de la veille.
Les facteurs de cette hausse

Des cours qui avaient d�pass� pour la premi�re fois jeudi � New York les 100 dollars le baril, juste effleur�s la veille. Apparu pour la premi�re fois sur les �crans des courtiers mercredi, le chiffre de 100 dollars a �t� d�pass� jeudi: le baril est mont� jusqu'� 100,09 dollars � New York, avant de se replier � la cl�ture � 99,18 dollars. A Londres, le cours du Brent de la mer du Nord pour livraison en f�vrier a franchi lui aussi un nouveau sommet � 98,50 dollars. Il a fini � 97,60 dollars. Un mouvement prononc� et continu de r�tr�cissement entre l'offre et la demande demeure le facteur essentiel derri�re la forte escalade des prix, selon des analystes. Dans ce contexte instable, l'annonce d'une septi�me chute hebdomadaire cons�cutive des stocks de brut am�ricain a renforc� l'�lan des cours. Alors que les analystes tablaient sur un recul de seulement 2,18 millions de barils, le d�partement am�ricain de l'Energie (DoE) a annonc� jeudi un recul tr�s prononc�, de 4 millions de barils au cours de la semaine achev�e le 28 d�cembre. Cette annonce a raviv� les craintes de voir des p�nuries de brut en cette p�riode de froid et de forte consommation de produits de chauffage. En outre, les pr�visions m�t�orologiques, annon�ant des temp�ratures tr�s froides aux Etats-Unis, font craindre une insuffisance de l'offre face � une demande stimul�e par une forte consommation de fioul de chauffage.
Les tensions g�opolitiques
La veille, les tensions g�opolitiques, mont�es d'un cran depuis l'assassinat de l'ex-Premier ministre pakistanaise Benazir Bhutto, se sont encore accrues, et un regain de violence dans la principale ville p�troli�re du Nigeria avaient fourni aux cours l'impulsion n�cessaire pour briser des r�sistances de prix. En effet, le Nigeria, premier producteur de brut en Afrique et 8�me plus grand exportateur de p�trole au monde, est en proie � un regain de violences (douze personnes au moins ont par exemple �t� tu�es pendant le Nouvel An � Port Harcourt, le centre p�trolier du pays). La production en arr�t du Nigeria est estim�e � quelque 547 000 barils de p�trole de la meilleure qualit�. Par ailleurs, la situation r�sultant de l'�volution du dossier iranien n'est pas satisfaisante au niveau des march�s p�troliers. Les consommateurs de p�trole �mettent des appr�hensions en ce qui concerne un �ventuel retard des approvisionnements provenant de l'Iran, 4e plus grand exportateur au monde, et ce, en raison du conflit avec les pays occidentaux au sujet de son dossier nucl�aire. Pour leur part, les Etats-Unis ont maintenu l'option militaire en vue de traiter le dossier nucl�aire iranien, ce qui accentue les pressions sur le march� p�trolier.
Le dollar et les mati�res premi�res
De plus, la glissade du dollar participe presque m�caniquement � la hausse des prix. La faiblesse du billet vert pousse les producteurs � vendre plus cher le p�trole pour pr�server leurs revenus. Et les investisseurs munis d'autres devises, voyant leur pouvoir d'achat augmenter, sont incit�s � acheter plus de produits vendus en dollars, comme l'or ou le p�trole. Le dollar se situe au-dessus de la barre de 1,47 dollar pour un euro. L'engouement pour les mati�res premi�res a aussi largement particip� � l'envol�e des cours de l'or noir. L'once d'or a pulv�ris� un record historique vieux de 28 ans mercredi, et s'est hiss�e jeudi jusqu'� 868,89 dollars. Cette dimension sp�culative qui entoure les mati�res premi�res libell�es en dollars, suscite toutefois le scepticisme chez certains analystes. Les prix du p�trole ont continu� � monter malgr� la d�t�rioration �vidente des perspectives de demande selon un financier. Pour ce dernier : �il �tait frappant de constater que le brut ait atteint 100 dollars mercredi juste apr�s la parution d'une �tude (...) signalant une r�cession de l'activit� manufacturi�re am�ricaine et peut-�tre, de l'�conomie dans son ensemble�. De fait, ces inqui�tudes sur une �rosion de la demande p�troli�re, dans le sillage d'une �ventuelle r�cession �conomique aux Etats-Unis, avaient fait reculer de dix dollars le prix du p�trole d�but d�cembre.
La politique de l�OPEP en cause
De l�avis des analystes, un p�trole proche des 100 dollars pourrait mettre la pression sur la prochaine r�union des ministres de l'Organisation des pays exportateurs de p�trole (OPEP), pr�vue le 1er f�vrier, le cartel �tant encourag� � d�cider d'une augmentation de sa production afin de d�tendre les prix. De fait, les conditions de production impos�es par l'OPEP constituent l'un des facteurs influant sur les hausses actuelles, d'autant plus que l'organisation a adopt� cette politique fin 2006 en vue de freiner la r�gression des prix. La politique de l'OPEP qui vise � freiner la r�gression des prix en imposant des restrictions sur la production, intervient au moment o� les prix du p�trole enregistrent une augmentation et non comme r�sultat � la hausse des prix qui a commenc� effectivement en 2004. L'OPEP avait d�cid� lors d'une r�union tenue en d�cembre 2007 de laisser la production de p�trole inchang�e, estimant qu'il y a suffisamment de p�trole au niveau des march�s. La majorit� des membres de l'organisation consid�rent qu'ils ne peuvent rien faire pour influencer sur le march� p�trolier qui ne fonctionne pas de mani�re logique. Cela �tant, l�impact positif de la hausse des prix du p�trole sur les recettes de l'OPEP est, cependant, limit� par l'inflation et le recul du dollar d'autant plus que les investisseurs recourent au p�trole pour faire face � la faiblesse du dollar.
Les fonds de sp�culation
Les fonds de sp�culation constituent un autre facteur principal de la flamb�e des prix, notamment suite � la r�duction par la R�serve f�d�rale am�ricaine des taux d'int�r�t en ao�t dernier et l'investissement par d'autres banques centrales de milliards de dollars dans les march�s financiers en vue d'att�nuer la crise des emprunts hypoth�caires qui a pouss� les prix du p�trole de 40% et celui de l'or de 20%. Ces fonds ont inject� de grandes sommes d'argent au niveau des march�s des produits de base et de l'�nergie.
Les contraintes de l�approvisionnement
Entre autres facteurs ayant grandement contribu� � l'augmentation des prix du brut, il y a lieu de citer la baisse de disponibilit� des hydrocarbures lorsque les compagnies p�troli�res ont tent�, pour plus de performance, de r�duire l'exploitation des stocks de brut. Et cela suppose r�duire la capacit� des march�s � couvrir le d�ficit conjoncturel en mati�re d'approvisionnements. L'augmentation de la capacit� productive implique des investissements colossaux que des pays exportateurs de p�trole estiment inutiles et vains si les pays consommateurs envisagent de d�velopper les sources d'�nergie alternatives, d'o� la baisse de la demande sur les �nergies fossiles. Les prix du Light sweed crude maintiendront le cap en raison de la forte demande et du fait de son ad�quation avec les diff�rentes l�gislations sur l'environnement qui insistent sur les �nergies propres. La r�alisation des installations de raffinage qui servent tous ces march�s reste fort co�teuse et les craintes li�es � l'environnement pourraient dissuader les grands investisseurs � construire de nouvelles raffineries.
C. B./Agences

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