P�riscoop : BAZOOKA
Hamid Kechad
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Il n�a rien voulu faire comme les autres sauf pour le petit couffin qu�il portait comme on souligne un clin d��il � l�adresse de son seul vrai ma�tre, Hadj M�hamed El- Anka ou de cet autre embl�me d�Alger : Momo Brahimi, vies sur les marges, vies dans les marges m�me dans ce parti-pris de l��l�gance qui allait chercher loin les souliers, les pantalons, les chemises ou les blousons qui dissonaient dans tous les milieux et qui, pourtant, signaient, imm�diatement la r�volte par le go�t, un go�t tr�s s�r. La r�volte, il aurait voulu la porter par les moyens et par toutes les voies.
De ces voies, il a pr�f�r� celle de la musique. Le cha�bi, d�abord, le cha�bi ensuite et par le cha�bi quand il se portait au d�sert, se rendait dans les souks, se fondait dans les cercles musicaux les plus ferm�s, recueillait la parole d�une ma�tresse targuie du chant ancestral, interrogeait sur les mots et sur les notes de Ah Ellil ou revenait sur le texte et la fra�cheur d�un rappeur. Le cha�bi peut ouvrir toutes ces portes de la curiosit�, de l�int�r�t, du savoir car il a fini par devenir savant dans cette histoire de musique avec pratiquement dans son agenda tous les noms, tous les t�l�phones des artistes c�l�bres et des artistes les plus cach�s dans des sortes de cercles confr�riques n�ouvrant leurs portes et leurs c�urs qu�aux initi�s qui ont approch� le sens profond de l�art, en tout cas de leur art. Il a aim� et cherch� � faire aimer ces musiques populaires dans tous les genres et de toutes les r�gions du pays, remontant des parent�s oubli�es, des h�ritages pas tr�s clairs, des influences insoup�onnables. C�est par cela qu�il connaissait tant la musique de notre pays et le cha�bi en particulier dans la plus totale des ruptures avec la tradition de l�anecdote o� s�est noy� le discours sur la musique et ses ma�tres, perdant toute id�e du sens de ce qui se cr�ait, de ce qui se jouait ou chantait. Hamid avait cette soif du sens, cette soif de d�m�ler les rapports cach�s de l�art avec la soci�t�. Comme tout le monde, Hamid s�est retrouv� au c�ur de l�indicible que nous avons v�cu. L�bas, � Haouch El Grau, avec les patriotes et au milieu des douleurs il a pos� son enregistreur, donn� la parole aux hommes qui ont port� les armes, et nous ont relev� la t�te, aux femmes qui ont surv�cu dans la deuxi�me mort d�un mutisme dont il les a arrach�es avec l�aide des autres camarades, regard� les enfants qui dessinaient une orange perdue au milieu des armes et son Agra lui battait le flanc dans ses courses nocturnes avec les patriotes. Les patriotes�
M. B.

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