Actualit�s : A PARTIR D'AUJOURD'HUI
Les fonctionnaires en gr�ve


L�Alg�rie n�est pas que suspendue � l�ench�re bruyante autour de la r�vision constitutionnelle et du mandat suppl�mentaire pour le pr�sident Bouteflika. L�intersyndicale de la Fonction publique, qui r�active d�s aujourd�hui une gr�ve nationale de trois jours, fournit la preuve tangible que les citoyens, du moins ceux agglom�rant la sph�re laborieuse, ont d�autres cris � faire entendre. Des cris l�gitim�s par la d�tresse socioprofessionnelle et qui, donc, ne sonneront pas comme une ode dithyrambique d�di�e aux gouvernants.
Bien au contraire. Ce que l�intersyndicale de la Fonction publique entreprend comme actions n�est pas pour plaire au gouvernement qui abhorre des interpellations du genre, c�est-�-dire syndicalement correctes. Les huit syndicats autonomes revendiquent, � travers un effort synergique, l�am�lioration du pouvoir d�achat, ce qui passe par des revalorisations salariales cons�quentes. La nouvelle grille des salaires, d�adoption r�cente et dont l�application d�pend de la finalisation des statuts particuliers, s�av�re d�j� �tre une non-r�ponse aux dol�ances des milliers de fonctionnaires, tant, dans l�intervalle, entre son annonce et sa mise en application effective, le pouvoir d�achat a connu une �rosion exponentielle. Ce que l�intersyndicale de la Fonction publique n�a pas manqu� de relever. A raison, bien entendu. Le gouvernement, plut�t que de prendre acte de cette r�alit�, fait le choix de fuir en avant en se lovant dans l�illusion de r�ussite qu�il s�efforce d�entretenir. Qui mieux que les fonctionnaires eux-m�mes pour dire le malaise socioprofessionnel qu�ils �prouvent ? Le gouvernement, �pris politiquement de la seule centrale syndicale, ne daigne, ce faisant, m�me point �couter l�intersyndicale de la Fonction publique qui n�a de cesse de solliciter son association au dialogue social et aux n�gociations. Il est en effet pour le moins anormal que des statuts particuliers soient �labor�s � l�insu des repr�sentations syndicales que les fonctionnaires se sont donn�s librement. C�est pourquoi aussi les fonctionnaires font gr�ve. Une gr�ve qui n�op�re pas en soupape, comme celles tol�r�es que l�UGTA a eu jadis � organiser. Le d�brayage qu�initie l�intersyndicale de la Fonction publique est une expression franche de malvie. Que le gouvernement convoque une fois de plus sa statistique pour r�duire de l�impact de la gr�ve ne changera rien � la r�alit�. Le salari� alg�rien, le fonctionnaire en particulier, peine � joindre les deux bouts. Voil� le paradoxe d�un pays qui se d�clare ostensiblement riche pour avoir th�sauris� des milliards de dollars am�ricains et dont les masses laborieuses s�appauvrissent de plus en plus.
Sofiane A�t Iflis

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