Actualit�s : LA MOUVANCE ISLAMISTE ET LA PR�SIDENTIELLE DE 2009
Manoeuvres pour la prise du pouvoir


La mouvance islamiste cherche � engager un forcing en vue de p�n�trer le syst�me par la fen�tre apr�s avoir �t� �vinc�e par la grande porte.
Des contacts de plus en plus fr�quents sont en train d��tre op�r�s en vue de se positionner en perspective de l��lection pr�sidentielle. Un candidat libre autre que Bouteflika qui n�a pas tenu ses promesses en rendant l��me � l�ex-Fis m�me sous un autre sigle est envisageable. On fait le reproche au pr�sident de vouloir r�gner en ma�tre incontest� alors qu�il a mis en pratique une r�conciliation nationale cens�e r�habiliter une id�ologie stopp�e net dans son �lan par l�arr�t du processus �lectoral en 1992. Il est certain que la survie de la mouvance islamiste qui ne peut s�affranchir de ses relents de violence est tributaire de l�action qu�elle entreprendrait dans un futur imm�diat. C�est ainsi qu�un farouche activisme militant a repris de plus belle ces derniers mois. La dilution des anciens militants et sympathisants du parti dissous et leur r�cup�ration par les formations de m�me acabit peuvent �tre cons�quentes � d�irr�parables d�rives. Les �lections l�gislatives et locales illustrent bien cette situation. D�anciens militants du parti dissous sont � la t�te de communes ne d�lib�rant qu�apr�s consultation de leurs anciens responsables du parti. C�est le cas d�un P/APC si�geant dans l�une des communes de Bouira qui s�est pr�sent� sous la chapelle du MSP, apprend-on aupr�s d�un d�put� originaire de la ville qui a requis l�anonymat. Des exemples de ce genre sont nombreux et ne manquent pas � travers tout le territoire national. Selon ce d�put�. �Des dossiers de ces candidats qui se sont pr�sent�s sur des listes ind�pendantes ou qui sont dans le giron de partis d�ob�dience islamiste ont �t� signal�s par les services concern�s aupr�s du minist�re de l�Int�rieur mais aucune suite n�a �t� donn�e et on a laiss� faire�. Dans les trav�es de la prestigieuse Assembl�e nationale populaire, d�s d�put�s du parti d�El Islah, du MSP, du MRN, d�Ennahda, des groupes des ind�pendants et ceux de l�Itihad (l�Union), un groupe parlementaire qui attend d��tre officiellement reconnu se r�unissent quasi-quotidiennement. Et proc�dant par l�entrisme, ils essayent de rallier le maximum de flagorneurs � leur entreprise ressuscitant le projet de la r�publique th�ologique. Lors de ces r�unions, des noms de candidats sont propos�s pour repr�senter la mouvance islamiste � l��lection pr�sidentielle de 2009. Le pr�sident du MSP, qui est pourtant partie prenante dans l�Alliance pr�sidentielle, tergiverse non pas parce qu�il �vite de fouler au pas le r�glement int�rieur et les statuts du parti, mais parce qu'il est mu par l�ambition d�acc�der au pouvoir supr�me. Le parti de feu Nahnah serait, certes, plus enclin � poursuivre une coalition confortable qui lui assure un pied dans le syst�me n�anmoins au bout de quelques ann�es de soutien et d�all�geance, il n�arrive toujours pas � atteindre l�objectif pour lequel il a �t� cr�� dans la foul�e du parti dissous et qui est l�instauration d�un Etat islamique ayant pour texte fondamental la chari�. C�est sans doute pour cette raison qu�il reste dans l�expectative, guettant ce que r�serve comme surprises la mouture de l�actuel locataire d�El Mouradia avant d�apposer sa caution en contrepartie d�insondables dividendes mais aussi la garantie que le nouveau texte garde en son sein les constantes. Pour mener � bien cette besogne, un travail coordonn� aussi bien au niveau local que dans les institutions mais �galement au sein des directions de ces partis qui multiplient les rencontres pour parler d�une seule voix au moment opportun. La loi �lectorale qui visait la dissolution des petits partis a permis une mosa�que parlementaire en fournissant une br�che inopin�e � ceux qui caressaient l�espoir d�y entrer et y nourrir des intrigues. Le courant islamiste ne s�avoue jamais vaincu. Il continue � s�vir � travers des r�seaux bien implant�s dans la soci�t� mais aussi � l��tranger o� il a des relais incarn�s par Rabah K�bir et consorts. Et � ce niveau, des f�d�rations et des associations se chargent de faire le n�cessaire. Et ce n�est pas fortuit si aujourd�hui on remet sur le tapis la fameuse Ligue de pr�dication islamique cr��e par l�ancien pr�sident du MSP avec l'aide d'Ahmed Sahnoune, une entit� qui unissait les principales figures du mouvement islamiste alg�rien, comme Abassi Madani et Mohamed Sa�d. Le raccourci est vite fait : Assistons-nous � un nouveau cheval de Troie de l�int�grisme pour la prise du pouvoir ? Dans une Alg�rie qui voit les libert�s individuelles et collectives s�amenuiser et les espaces d�expression r�tr�cir comme une peau de chagrin, il faut penser que le pire est � craindre.
Fatma Haouari

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