Si certains salons de coiffure s�ennuient � force d�attendre d�hypoth�tiques clientes, d�autres espaces de beaut� ne ch�ment pas.
Coupe, brushing, tooshing, coloration, extension... l�industrie du para�tre et du bien-�tre bat son plein. La coiffure n��chappe pas au ph�nom�ne de la mode. Exit les chignons choucroutes des ann�es 60�s, la coupe � la Mireille Mathieu des ann�es 70�s. Finies les permanentes et minivague des ann�es 80�s et 90�s. Aujourd�hui, les fashion-victimes veulent une coupe � la Rihanna (chanteuse am�ricaine de RNB) � la Kelly (actrice am�ricaine), sinon un simple effil� � la mani�re de Sophie Davant (pr�sentatrice t�l�). Nadia, propri�taire du salon de coiffure Belle et Zen, � la rue Burdeau nous en parle. �De nouvelles coiffures apparaissent. D�autres reviennent en force. Les cheveux longs et compl�tement plats sont tr�s tendance en ce moment�. Elle poursuit : �Le tooshing, qui consiste � tirer juste la m�che et les c�t�s, en laissant l�arri�re flou est tr�s demand� aussi. Par ailleurs, en hiver, les m�ches et balayages perdent un peu la vedette au profit de coloration miel, chocolat, rouge cashmire, violet velours, acajou...� Brushing � partir de 200 DA (selon la longueur des cheveux) ; coloration entre 800 et 1 000 DA ; abonnement � 700 DA le mois (un brushing hebdomadaire). Quant aux mari�es, elles doivent d�bourser entre 3000 DA et 10 000 DA. �La tendance est actuellement � la haute coiffure libanaise. La cliente s�lectionne son mod�le sur un catalogue. Les chignons Kitch des ann�es 1960 sont d�pass�s. Place aux coiffures �labor�es avec perles, barrettes, strass, coiffes...� Dans ce petit salon rose, un petite t�l�vision permet aux clientes de se distraire en attendant leur tour. Il y a �galement un ordinateur. �Dans quelques jours, gr�ce � internet, elles pourront choisir les derni�res coupes � la mode directement sur la toile� assure notre interlocutrice. Autre technique qui fait fureur en ce moment aupr�s de la gent f�minine : les extensions de cheveux. Explication : vos cheveux sont courts et vous n�avez pas envie d�attendre pour les avoir � la hauteur des �paules. 4 heures entre des mains expertes, un compte bancaire bien fourni (plus de 10 fois le Smic !) et vous ressortez les cheveux au vent. Au salon Bellisima, sur la rue Didouche- Mourad, o� nous faisons un tour, une jeune fille est justement en train de se faire un collage m�che par m�che. �a tombe pil poil. Nous pouvons assister � cette pouss�e artificielle de cheveux. �Cette op�ration s�effectue � l�aide de k�ratine fondue � 25 degr�s�, explique Mahdi, le coiffeur (26 ans). Ces cheveux ont appartenu � des Indiens. Ces derniers les donnent en offrande � un temple. Ils sont ensuite vendus apr�s avoir �t� trait�s et color�s. Nous repr�sentons la marque Great Lengths qui nous les fournit�. L�op�ration dure 4 heures, pour 175 m�ches coll�es, cela co�te 150 500 DA. Oui, vous avez bien lu : quinze millions et demi de centimes. Et cela peut aller jusqu�� 20 millions de centimes ! �Les cheveux continuent � pousser normalement� poursuit Mahdi. La dur�e de vie de ces extensions varie de 6 � 8 mois. Ensuite, il faut les retirer et les jeter. Evidemment, vu le prix, nous visons une client�le ais�e. Cette semaine, nous avons r�alis� trois extensions de ce genre. La demande est plus forte durant l��t�. Bref, on l�aura compris, ce salon tr�s cossu ne s�adresse pas � Madame Tout-le-monde. D�ailleurs, les tarifs affich�s � la r�ception le confirment : coupe de cheveux : 1 000 DA, coupe-brushing : 1 500 DA, coloration entre 2 000 et 4 000 DA, m�che entre 3 600 et... 7 000 DA ! Les prix grimpent encore plus lorsqu�il s�agit de coiffures sp�ciales mari�es ou de soir�es : 20 000 DA (vingt mille dinars). Etre Bellisima � ce prix nous donne le tournis. Encore groggy, nous quittons ces lieux. Autre direction, chez Kheireddine, le coiffeur visagiste. Les hommes meilleurs coiffeurs que les femmes ? Attendons de voir. �D�un simple coup d��il, je d�termine la coupe qui correspondra le mieux � la cliente�, confie-t-il. �Outre la coiffure, selon les traits et la forme du visage, je re�ois de nombreuses clientes r�clamant un maquillage permanent : eye liner, contour des l�vres, grains de beaut� et m�me tatouage et faux cils. Les techniques ont beaucoup �volu� dans ce domaine et les Alg�riennes sont tr�s � la page. Amira (26 ans), jeune mari�e a succomb� � la tentation �plut�t que de perdre du temps � me peinturlurer tous les matins, j�ai opt� pour le maquillage permanent. Au moins, je suis d�j� jolie au saut du lit�, lance-t-elle. Dans ce salon, mieux vaut prendre rendez-vous � l�avance. �L��t�, avec les mariages, on est overbook� �, nous r�v�le le patron : �J�ai m�me quelques clients hommes qui viennent se faire bichonner chez moi !� Quant aux tarifs, Kheireddine refuse cat�goriquement de nous les communiquer. �Disons que ce n�est pas � la port�e de tous�, se contente- t-il de dire. Avant de prendre cong�, il sugg�re toutefois : �Vous devriez changer de coiffure. Revenez me voir, vous serez m�tamorphos�e !� S�offrir une coupe de cheveux, un tooshing ou un brushing de star, c�est le r�ve de toutes les femmes. Encore faut-il tomber sur la bonne adresse. Combien sont-elles ces femmes d��ues � la sortie d�un salon de coiffure ? Est-ce que tous ces pr�tendus professionnels de la haute coiffure sont toujours � la hauteur ? �J�ai d�bours� plus de 6 000 DA (six mille) pour une coloration et une coupe chez un coiffeur r�put� sur la place d�Alger. Le r�sultat a �t� m�diocre. Un grand ratage ! Je pense que m�me une coiffeuse d�butante aurait �vit� ce g�chis�, temp�te Thouraya (47 ans). Il existe une autre cat�gorie de coiffeuses : celles qui munies de ciseaux et brosses se d�placent sp�cialement au domicile de la cliente. En g�n�ral, ces coiffeuses n�ont pas encore les moyens de prendre un salon en location. Petit � petit, elles parviennent � se constituer un bon carnet d�adresse, le bouche � oreille fonctionnant � merveille dans ces cas l�. Nous avons rencontr� Houda, coiffeuse � domicile : �Pour le moment, je coiffe mes amies, mes voisines et mes proches. Pratiquant des prix abordables, je suis de plus en plus sollicit�e �, confie-t-elle. Des coiffeuses qui font leur classe en toute modestie mais qui ont souvent du g�nie, faisant na�tre sous leurs doigts des chefs-d��uvre, qui en laisserait plus d�un pantois !
Sabrina Inal

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