Sports : FAWZI MOUSSOUNI (ATTAQUANT DE L'OMR)
"L'�gypte est l'exemple � suivre"


A 35 ans, Fawzi Moussouni continue d��pater, les supporters, les adversaires et ses propres co�quipiers, avec son pied gauche. L�ex-attaquant de l�EN, qui avait �t� la r�v�lation de la CAN 2000, n�en finit pas de promener son talent � travers le pays dans une �quipe de l�OMR qui r�alise un bon parcours en championnat et qui fait mieux que certaines �grosses cylindr�es� au budget faramineux.
Le Soir d�Alg�rie : Avant tout, quelle est votre opinion sur le sacre de l�Egypte alors que personne ne s�y attendait ?
Fawzi Moussouni :
Moi je n�ai pas �t� surpris vu que d�s le d�part, l�Egypte a montr� des dispositions pour conserver son titre. Il n�y a pas de secret. Quand on a un championnat fort, on ne peut que monter une s�lection tr�s comp�titive. C�est le cas des Egyptiens qui ont une comp�tition nationale tr�s relev�e avec des clubs hupp�s, comme le Ahly ou le Zamalek.
Certains disent que l�Egypte serait l�exemple id�al � suivre pour sortir notre football de son marasme. Qu�en pensez-vous ?

Bien s�r que c�est un bel exemple � suivre. Comme les Egyptiens, il nous faudrait des infrastructures, des centres de formation et des joueurs qui se sentent bien chez eux et qui n��prouvent nullement l�envie d�aller ailleurs.
Avez-vous �t� �tonn� par le niveau tr�s �lev� de la derni�re �dition de la CAN ?

Effectivement, le niveau �tait tr�s �lev�, et en plus de l�Egypte, j�ai appr�ci� les prestations du Ghana, de la C�te d�Ivoire et du Cameroun. C��tait vraiment tr�s relev�.
Croyez-vous qu�une s�lection africaine serait capable de remporter une Coupe du monde ?

C�est encore difficile mais pas impossible. Il suffirait que les Africains aient les m�mes moyens que les Europ�ens ou les Sud-Am�ricains. Il faudrait que les Africains comblent le foss� sur un plan mental et physique surtout.
Entre les s�lections africaines pr�sentes � la CAN et la s�lection alg�rienne, le foss� se creuse �galement. Que faudrait-il faire pour renouer avec le succ�s ?

En Alg�rie, il faut une nouvelle politique du sport. Il faut tout changer et raisonner maintenant en termes de comp�tence. Il faut des moyens d�abord, mais cela ne suffit pas. Tout l�environnement doit �tre comp�tent, c�est-�-dire les dirigeants, mais aussi les journalistes qui ont un grand r�le � jouer.
Et les joueurs ?
Il ne faut pas les bl�mer. Ce ne sont que des acteurs, et pour �tre performants, il leur faut un environnement id�al.
Concernant les qualifications � la CAN et � la prochaine Coupe du monde, on vient de d�voiler le montant des primes. Etes-vous pour cette transparence ?

Etablir un bar�me des primes, c�est tr�s bien m�me si cela aurait d� �tre gard� secret. Il faut comprendre que cela se fait dans tous les pays du monde et que les joueurs s�lectionn�s ne peuvent pas uniquement jouer pour les couleurs nationales et la gloire. Cela dit, pour que l�Alg�rie se qualifie, il faut un groupe capable de rivaliser avec n�importe quelle s�lection africaine et cela passe par un choix des joueurs qui m�ritent vraiment de rev�tir le maillot national et un travail s�rieux et acharn�.
Parlons de l�OMR qui r�alise un bon parcours en championnat�
Oui, nous venons d�aligner quatre victoires cons�cutives, et � Annaba, on subit une d�faite sur un penalty imaginaire accord� par un arbitre qui voulait aider le club local.
Comment expliquez-vous le fait que nos arbitres soient reconnus � l��tranger et vivement critiqu�s en Alg�rie ?

Benouza et Ha�moudi ont bien arbitr� en Coupe d�Afrique des nations parce qu�ils n�ont subi aucun pression. Personne n�a tent� de les soudoyer. Par contre, ici en Alg�rie, tout le monde sait que l�arbitre est constamment sous pression, ce qui fait qu�il perd ses moyens et sa clairvoyance, d�o� les nombreuses erreurs comme celle que nous avons subie � Annaba.
Vous ne pensiez pas pouvoir vous imposer � Annaba ?

On m�ritait au moins le nul. On travaille dur pendant toute la semaine et on se fait battre sur une erreur d�arbitrage. C�est injuste. Quand je constate que l�USM Annaba avec son budget de plusieurs milliards et tous les recrutements qu�elle a effectu�s se retrouve � la huiti�me place du classement et ne gagne � domicile qu�avec l�aide de l�arbitre, moi, je dis que c�est d�solant pour notre football.
Mais les arbitres ont droit � l�erreur�

Oui, mais pas des erreurs flagrantes comme celle de ce penalty. C�est vraiment d�courageant. Dans ce cas, et pour se maintenir en premi�re division, il suffit de recruter onze bras cass�s, de soudoyer les arbitres et le tour est jou�.
Quel est l�objectif des joueurs olympiens, le maintien ou plus ?

Je dirai le maintien d�abord mais on aimerait bien d�crocher une place qualificative � la coupe arabe. Cela dit, l�OMR est un club au budget modeste et il ne faut pas trop r�ver.
Mais l�OMR est nettement mieux class� qu�une grosse cylindr�e comme le MCA�

Cela prouve que notre football ne tourne pas rond. Avec tout juste un budget de 25 millions de centimes, l�OMR est mieux class� que des clubs qui b�n�ficient de milliards. Je dirai m�me plus. En principe, quand l�OMR rencontre de grands clubs comme la JSK, le MCA, l�USMA ou m�me l�USM Annaba, il devrait perdre par un score lourd. Et pourtant, c�est le contraire qui se produit. Vous voyez qu�il n�y a plus aucune logique.
A 35 ans, vous �tes toujours comp�titif. Quel est le secret ?
Il n�y a aucun secret. C�est le s�rieux, le travail et surtout une bonne hygi�ne de vie. Apr�s l�effort, il faut bien r�cup�rer. Cependant, je constate que les jeunes sur une acc�l�ration ne me laissent pas dix m�tres en arri�re. Par ailleurs, et pour vous donner un exemple concret, quand j�assure une couverture de balle, ils ont du mal � me d�poss�der du ballon alors que, eux, ils le perdent facilement. Alors, est-ce que les jeunes ne sont pas dou�s ou est-ce moi qui suis trop fort ? Je pose la question.
Propos recueillis par H. B.

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