R�gions : BOUMERD�S
La sant� des consommateurs de volaille mise en danger


Les v�t�rinaires praticiens priv�s de la wilaya de Boumerd�s d�noncent l�usage anarchique des produits pharmaceutiques pour traiter le cheptel, singuli�rement la volaille.
Ils insistent en exergue dans l�une de leurs d�clarations sur les risques qui d�coulent de �la d�tention des produits m�dicaux � usage v�t�rinaire par certains fabricants d�aliments de b�tail et volaille, des ins�minateurs ainsi que par des coop�ratives avicoles qui ne doivent �tre d�tenues l�galement que par des v�t�rinaires praticiens�. Selon eux, cette circulation, prescription des produits pharmaceutiques et autom�dication mettent en p�ril la sant� des consommateurs. Et pour cause, � �couter ces zootechniciens, divers produits pharmaceutiques utilis�s frauduleusement contiennent des substances canc�rog�nes. Les pourfendeurs de ces irr�gularit�s pointent du doigt quelques coop�ratives avicoles et autres producteurs d�aliment de volaille. �Les consommateurs sont expos�s aux allergies alimentaires ; plus grave, ils (les consommateurs) risquent �galement des chocs anaphylactiques (des allergies sans traitement)�, disent les membres du bureau de l�association qui nous ont rendu visite. Pour mettre fin � cette anarchie, ils pr�conisent un contr�le plus s�v�re et une tarification des actes de m�decine v�t�rinaire pouvant permettre aux v�t�rinaires d�exercer leur m�tier sereinement. Si l�on consid�re, en effet, que la wilaya de Boumerd�s est une zone extr�mement importante de production avicole et qu�elle approvisionne plusieurs willayas du centre du pays donc des millions de consommateurs, l�on pourrait conclure que le risque est national. Contact�e � ce sujet, Mme. Lagoun, chef de l�inspection v�t�rinaire de la wilaya de Boumerd�s, affirme que l�administration qu�elle dirige est intransigeante en mati�re d�exercice ill�gal de m�decine v�t�rinaire et de circulation frauduleuse de m�dicaments. Elle n�a pas h�sit� d�ailleurs � d�signer elle aussi du doigt des coop�ratives avicoles. �Nous avons saisi plusieurs lots de m�dicaments et �tabli des PV que nous avons transmis � la justice. Parfois les v�t�rinaires priv�s constatent des violations � la r�glementation mais s�abstiennent de les d�noncer. Nous sommes une administration, nous agissons sur plainte et avec des preuves�, dit-elle. Pour elle, aucune coop�rative n�est agr��e pour vendre des m�dicaments, pr�nant par ailleurs le renforcement des brigades mixtes avec le commerce, les services des imp�ts, la Gendarmerie nationale et autres secteurs concern�s par cette fili�re pour des inspections inopin�es. Elle ne manquera pas en outre de rappeler, � l�occasion, les conditions dans lesquelles les v�t�rinaires de l�administration accomplissent leur t�che au sein des bureaux d�hygi�ne communaux. Pour l�anecdote, un v�t�rinaire, une dame exer�ant au bureau de La�ziv, a �t� tabass�e par un boucher de cette localit�. Le v�t�rinaire avait tout simplement constat� et d�clar� qu�un lot de viande �tait avari�. Mais le plus navrant c�est que l�agresseur n�a en aucun cas �t� inqui�t�. La fonction de v�t�rinaire, fondamentale pour l��conomie de la r�gion et la sant� du citoyen, est en crise. Il est donc de la responsabilit� des autorit�s de trouver les moyens de renforcer cette corporation.
Fraude sur l'ins�mination artificielle ?

Dans le m�me sillage de la fraude, l�association des v�t�rinaires priv�s de la wilaya de Boumerd�s que pr�side le Dr Iboud fustige la m�thode financi�re d�loyale en mati�re d�ins�mination artificielle par certains prestataires form�s et agr��s par le Centre national de l�ins�mination artificielle et de l�am�lioration g�n�tique (CNIAAG), uniquement pour l�acte d�ins�mination sans plus. Malheureusement, ces derniers pratiquent en plus et ill�galement, rel�ve cette association, des actes de m�decine v�t�rinaire. Pour les membres de l�association, ces ins�minateurs, qui ont �t� form�s par le centre indiqu� plus haut, font payer les �leveurs entre 1 000 et 1 200 DA pour une vache ins�min�e et pr�sentent par la suite des factures pour se faire rembourser par le CNIAAG � raison de 1 500 DA l�acte. Cette double facturation, selon nos interlocuteurs, est une arnaque au d�triment aussi bien de l��leveur que de l�Etat puisque l�ins�mination artificielle est prise en charge sur le budget du FNDRA, donc gratuite pour les �leveurs. Si l�on consid�re qu�environ 15 000 vaches reproductrices sont ins�min�es annuellement dans la wilaya de Boumerd�s, on imagine l�importance de l�argent � ramasser dans cette fili�re. Une source de la Chambre agricole qui a requis l�anonymat nous a confirm� ce qui est assimil� par les praticiens priv�s � une double arnaque. Il y a lieu de rappeler que selon Klah N�ner, v�t�rinaires et coordinateur des 18 ins�minateurs (9 v�t�rinaires et 9 techniciens) se partagent ce march� dans la wilaya de Boumerd�s. Au sujet de cette double facturation, le coordinateur rappelle qu�il s�agit d�une simple confusion. �L��leveur ne paye pas l�acte mais les frais de d�placement de l�ins�minateur. Si l��leveur assure le transport, il ne paye par cons�quent rien�, dit-il avant de pr�ciser que seule une ins�mination positive est r�mun�r�e par le CNIAAG. D�apr�s lui, les ins�minateurs ach�tent la semence aupr�s du CNIAAG, � raison de 450 DA l�unit�, auxquels se greffent d�autres frais pour arriver au co�t de revient d�environ 600 DA pi�ce. Il a fini tout de m�me � conc�der que certains font payer leurs prestations en promettant � leurs clients de leur restituer les sommes encaiss�es une fois le remboursement conc�d� par le CNIAAG. De son c�t�, Mme Lagoun affirme que l�administration qu�elle dirige n�a plus le droit de regard sur la fili�re de l�ins�mination artificielle. �Notre r�le se borne � d�pister d��ventuelles maladies contagieuses et l�identification des animaux�, pr�cise-t-elle.
Abachi L.

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